Luther
7.5
Luther

Série BBC One (2010)

Hommage à Alice Morgan, une perverse narcissique mais on l'aime bien quand même!

Bon je ne vais pas refaire le topo sur Luther, qui il est, comment il est, ce qu’il fait… Non ça vous savez sans doute déjà si vous avez lu les nombreuses autres critiques.
On sait qu’il est génialement interprété par Idris Elba (il faut que je me mette à The wire bientôt moi…) et que son personnage casse les clichés de la série de flic…

Moi, ce qui m’intéresse plus particulièrement dans cette série, c’est Alice Morgan.
Supposée meurtrière de ses parents, astrophysicienne surdouée et irrésistible psychopathe. Irrésistible car oui c’est un fait TOUT le monde adore Alice Morgan. Ses interactions avec Luther sont les moments fort des épisodes, on attend tous « Alice’s bit », le moment où elle va encore nous sortir une phrase qui va nous laisser sur le cul. Parce qu’il faut bien le dire, le show est génialement écrit mais majoritairement sombre, donc Alice amène des petites brises de fraîcheur avec son génie.

Sans compassion, sans indulgence mais pas sans intelligence (tiens tiens cette phrase me dit quelque chose…), Alice ne s’encombre pas des sentiments : nous ne sommes que de la matière, insignifiants dans l’univers où règnent les trous noirs. Et c’est pour ça que la mort ça la fait bien rigoler. Enfin non, la mort c’est la pire chose qui soit selon elle, mais bon, il y a toujours une bonne raison pour y passer ! Quelque part Alice c'est le petit diable qui nous parle à notre épaule, celui qui nous encourage à faire tout ce qu'on veut sans se soucier des conséquences. Alice isn't evil, she just doesn't care. Elle est comme un fantasme, et cette impression est renforcée par le fait qu'on ne la voit pas intéragir avec le monde extérieur. Ses interlocuteurs dans la série se comptent d'ailleurs sur les doigts d'une main...

Quand Alice rencontre Luther, elle rencontre son alter égo, celui qui place la vie et l’amour au dessus de tout, mais c’est aussi celui qui la comprend et apprend à l’apprécier. Elle s’accroche à lui, le fait douter, l’aide mais recherche aussi son approbation et son désir… car oui, Alice n’est pas une geek coincée comme on pourrait le penser, non, c’est une provocatrice, telle une femme fatale des films noirs des années 40. Des cheveux roux flamboyants, des sourcils interrogateurs et une lèvre supérieure singulièrement longue finissent de compléter son portrait atypique… Elle envoûte Luther et le spectateur...
Tout en aidant Luther, elle va elle aussi remettre en question ses propres croyances et ainsi flouer la frontière entre le bien et le mal…

Il ne faut pas oublier évidemment de parler de celle qui donne vie à ce qui est, vous l’aurez deviné, pour moi un des personnages de fictions les plus fascinants du moment : Ruth Wilson. Je pense que son physique singulier et son talent la propulseront (hopefully) vers de grands rôles au cinéma. Elle enflamme déjà les planches en Angleterre…

Donc voilà, Luther sans Alice Morgan, ce n’est pas Luther.

P.S: Un petit extrait? http://www.youtube.com/watch?v=sPScCbB3lAg
Melly
8
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Créée

le 12 sept. 2012

Modifiée

le 14 sept. 2012

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Melly

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