Après le premier épisode, on partait sur du 8 étoiles, mais le second me fait ramener les choses à 6 étoiles.
Cet animé s'inspire énormément de références connues. Le premier épisode a une bardée de références aux mangas de Toriyama, surtout Dragon Ball, mais aussi un peu de Docteur Slump. Pour Docteur Slump, on a une scène de robot en train d'être remonté qui parle avec son créateur. Pour Dragon Ball, on a une imitation du kamehameha, un héros qui fouille en douce ses crottes de nez, une fille accompagnant le héros qui s'appelle Kirin, quasi Kuririn, un héros qui soulève la jupe de Kirin, mais c'est mal fait ici, un héros qui comme Yamcha voit sans le faire exprès, sauf qu'il en profite et se rince l'oeil dans la foulée, la fille nue chez elle à travers la fenêtre, le côté où comme Gohan un enfant mi-humain mi-démon a un super chakra, une imitation du robot de la base pirate sous-marine avec du coup une influence d'Alien en même temps et je dois oublier deux, trois trucs, puisque je pense encore aux loups à cicatrices sur le modèle de l'ours qui s'attaque à la Tortue, etc., etc. On a aussi une influence de Dororo, surtout pour le tout début de l'histoire puis pour la rivalité entre les deux frères jumeaux et la relation au père démoniaque. On a enfin une influence de Star Wars qui commence dans le premier épisode le monstre dans la terre qui rappelle le monstre énorme dans les sables du Retour du Jedi mais la référence devient plus nette encore dans le second épisode qui a un véritable coup de mou avec un côté univers ewoks, notamment le vaisseau avec les singes, puis on a les épées, l'une verte et l'autre rouge, des deux frères qui s'affrontent, ce qui fait jedi, les apparitions spectrales de la mère, du frère et du maître qui font ici jedi, une certaine relation au père qui fait clin d'oeil à Darth Vador, une évolution du frère qui fait aussi penser à Darth Vador, etc.
L'histoire est dans le champ de l'héroïque fantaisie. Pour le récit, le premier épisode est super bon. Il y a juste les gags un peu mal foutus au début quand on a le fan service du héros grossier qui soulève la jupe de Kirin. Ses râles dans le désert parce qu'il a soif ne sont pas top non plus. Mais, pour le scénario de l'action et des relations avec les personnages c'est bon, on a du bon dans le premier épisode et partiellement dans le deuxième épisode.
On a un scénario qui crée ses bifurcations, qui nous surprend, qui ne fait pas bateau, même si on l'a vu il y a plein de sources exploitées. On a des monstres bien inventés dans le premier épisode, pas les Maijin légendaires qui sont pourris, mais le monstre Mouki avec ses bouches à la place des épaules, deux bouches qui parlent et en même créent l'impression d'un regard. Plus tard, dans le premier épisode, on a aussi un monstre qui se divise en deux ou trois parties qui est bien conçu.
A la fin du premier épisode, on a une chanson rock de trois minutes en générique de fin, dont le chant frise le canular, mais le rythme pêchu de l'instrumental assure. Le second épisode a un générique de fin que je dirais blues-pop, qui plaît aussi, avec des paroles de fou furieux un peu éloigné de ce qu'a raconté l'animé : une histoire de mec qui met dix ans à faire ce que les autres font à deux, mais qui s'en bat les flancs et qui part à l'aventure à 4 km/h.
Hélas, le deuxième épisode m'a déçu. Il est bien, mais pas à la hauteur des attentes fixées par le premier épisode. Les Maijin légendaires ne trouvent jamais leur place dans le récit, on aurait pu les enlever sans problème. Chaos son rôle ambigu se dégonfle facilement. Le frère, son passage de méchant à gentil ne ressemble à rien non plus et l'animé souffre de l'influence d'une saga aussi débile que Star Wars. Ne vous laissez pas impressionner, même si de grands noms s'en inspirent, même s'il y a une fanbase autour qui entretient la légende, Star Wars c'est très mauvais, on ne peut pas être intelligent et aimer Star Wars, ce n'est pas compatible, c'est immensément mauvais Star Wars. Si on n'en a pas conscience, on ne peut pas goûter la vie. On peut rêver de ce que cela aurait pu être, mais on ne peut pas aimer ce que c'est, à moins d'avoir des problèmes sévères au cerveau.
Enfin, bref ! Ici, dans le second épisode, l'intrigue s'aplanit, s'aplatit énormément, c'est bien dommage. On n'a pas trop de justifications habiles de ce qui se passe, ni pour le voyage spatio-temporel, ni pour d'autres trucs. A la fin, l'épée du frère sort comme ça, se joint à la nôtre, finit l'histoire dans le mauvais genre : "affaire réglée, circulez, il n'y a plus rien à voir !" Il y a des actions un peu incohérentes. Dans le premier épisode, j'arrivais à pardonner la scène où les villageois demandent à leurs deux sauveurs de se barrer, car c'est vrai que la mort plane sur eux désormais, je me disais juste qu'il aurait été plus naturel de dire aux deux voyageurs que c'est dans leur intérêt de se barrer justement. Mais, bon, j'arrivais à accepter. Mais, dans le second épisode, le vaisseau est dans le ciel, les gens se font attaquer, et ils refusent d'aller se battre avec Madara, parque depuis un certain temps déjà ils n'encaissent toujours pas que ce soit un fils du méchant démoniaque. Outre que le tempo de ce refus de coopérer est mal scénarisé, mal géré, la situation d'urgence est pour tout le monde, et quand il arrive plus d'ennemis ils acceptent d'aller au combat, font un sourire à Madara. Je me suis dit : "Mais comment c'est foutu, ce truc-là ?"
Le récit au plan du frère jumeau n'assure pas du tout. Même le père, il justifie ses actions par le désir de s'amuser, ça vous en dit long sur la cohérence du scénario du second épisode. J'étais déçu. Pourtant, il y a de bonnes choses et cela aurait pu vraiment être bien si le scénario avait été revu et peaufiné.
Un truc aussi qui me manque, c'est une meilleure justification du rôle de la fille Kirin. Elle est orpheline, elle assiste au rêve spatio-temporel, elle maîtrise les Maijin légendaires suite à un effet sur l'épée sacrée qui demande des explications. Ben, non, rien ! Va te faire lanlaire ! Je ne sais pas si c'est leur rythme industriel de production, mais les animés ou mangas ont volontiers des négligences de scénario. Là, encore récemment, dans Demon Slayer, Nezuko est sous-exploitée et des choses sont réglées la concernant n'importe comment, et puis on a plein de trucs auxquels on n'a pas les réponses, du semi-introduit sur les boucles d'oreilles, le transgénérationnel, le souffle du feu, les origines familiales, le passage ce jour-là de Muzan qui lance l'action, etc. On ne peut pas faire aimer un truc dans le scénario qui nous fait miroiter une explication finale, puis renoncer à l'explication finale en se disant "du moment que le passage à effet était bien, tout va". Non !
Après, il y a des petits trucs de réalisation que j'ai bien aimés. Par exemple, dans le premier épisode, on voit les deux héros marcher dans le désert sous le lumineux soleil qui les brûle, puis on passe à l'ennemi dans un monde de nuages noirs orageux, et on revient très vite à nos deux héros, mais par une liaison bien foutue, on a une croisée du château démoniaque à travers laquelle on voit la nuit, mais ça rougeoie au loin et on passe à travers la croisée (dans un film il faudrait un trucage) et on se retrouve dehors et on se rapproche du rougeoiement qui est en fait le feu de bois des deux héros en train de se nourrir. Cela crée une relation symbolique entre les méchants et les héros, c'est une super liaison.
Bon, je ne vais pas tout décrire, mais le premier épisode il m'a marqué, le deuxième il m'a un peu plu, voilà.