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Étant un grand fan des séries Dardevil et Jessica Jones sur Netflix, et ayant apprécié The Defenders, j’attendais The Punisher, par vraiment avec impatience mais au moins avec envie et curiosité. Je n’étais pas si impatient que ça parce que j’avais déjà été très déçu par les saisons 1 de Luke Cage et d’Iron Fist, que je n’ai pas réussi à regarder en entier. Même The Defenders souffrait de défauts importants (mon personnage préféré, Jessica, n’a rien à faire là, son intégration dans la série a été ratée selon moi). Eh bien malgré les déceptions successives, j’ai encore été déçu par Marvel et Netflix. Enfin, surtout dans les premiers épisodes.


Les problèmes commencent dès le début avec un souci récurrent au cinéma : le mauvais dosage de l’exposition. Si on s’autorise à caricaturer un peu, pour exposer le contexte dans lequel évoluent les personnages il y a, grossièrement, 2 écoles :



  • le dialogue,

  • la mise en scène.


Or, il est couramment admis que la deuxième solution est souvent plus agréable pour le spectateur. D’autant plus que le dialogue est ce qu’il y a de moins cinématographique. D’où le célèbre adage « Show, don’t tell ». Il faut s’appeler Audiard ou Tarantino pour pouvoir se permettre de remplir ses scènes de mots sans perte de l’intérêt (oui j’assume le grand écart que je fais en associant ces deux noms).


Personnellement, en tout cas, je préfère comprendre une situation avec le moins de dialogue possible. Ce n’est pas un hasard si mon réalisateur préféré est l’un de ceux qui s’est le mieux approprié le « Show, don’t tell », Stanley Kubrick.


Le premier épisode de The Punisher est bourré de dialogues d’exposition. Il y a une scène qui a failli, à elle seule, me faire arrêter la série d’entrée. Une scène où on découvre l’agent Madani en train de travailler dans son bureau. Son patron arrive et lui rappelle tout ce qui s’est passé dans sa vie et sa situation actuelle. Chaque phrase de cette scène sonne faux. Rien n’est cohérent. C’est tellement affligent que même l’actrice qui joue Madani semble être consciente de la médiocrité de ce qu’elle est en train de réciter.


Dans Eyes Wide Shut, Kubrick nous fait rapidement comprendre de manière implicite que le couple joué par Tom Cruise et Nicole Kidman est installé dans une routine, qu’ils ont des problèmes de communication, qu’ils sont riches, qu’ils ont une fille et qu’il est médecin. Tout ça en une seule scène comportant assez peu de dialogues, et les phrases prononcées ne donnent jamais directement d’informations. On comprend tout grâce à une superbe mise en scène d’une formidable simplicité.


On pourrait se dire « c’est pas grave que ce ne soit pas cohérent, l’essentiel c’est qu’on comprennent le contexte et plus vite c’est fait plus vite on passe à la suite ». NON. Le problème d’un tel gavage est qu’il me fait sortir de la série. Je me rends compte que je regarde une série, je me rends compte que ce sont des acteurs qui parlent. Et c’est là qu’est me problème. J’ai besoin d’être immergé dans une oeuvre. Quand les dialogues sont poétiques ou parfaitement calibrés ils ne sont pas forcément réalistes mais on se laisse embarquer par leur fluidité. Et quand on n’a pas suffisamment de talent pour écrire de tels dialogues, il faudrait au moins s’efforcer d’écrire des dialogues réalistes.


Par ailleurs, ce genre de dialogues, symptôme de la paresse des auteurs ou des contraintes de délais imposées par les producteurs, donnent généralement une indication sur la qualité du scénario. Et en effet, dans The Punisher on peut voir dans les épisodes suivants que la série souffre d’un problème d’écriture global. Dès le 2ème épisode on n’a évidemment quasiment plus de dialogues d’exposition (il y en a tout de même de temps en temps) mais de nombreuses incohérences situationnelles viennent gâcher des épisodes qui flirtent entre le mauvais et le très bon : un personnage qui vient de tuer 5 personnes sans hésitation se met à marcher plusieurs secondes lorsqu’il pointe son arme sur un personnage important, qui du coup aura le temps d’être sauvé, ou alors le personnage principal s’expose mais les ennemis ne touchent jamais la tête, ils ne tirent que sur le gilet pare-balle malgré leur entraînement de marines et des rafales de dizaines de balles, etc… Certes on a l’habitude de ce genre de procédés, mais je ne veux pas m’habituer à ces facilités ! Je comprendrais que certains acceptent ça mais personnellement je préfère attendre 1 an supplémentaire et voir une meilleure série ou un meilleur film plutôt qu’assister ces absurdités.


Bref, les dialogues d’exposition bâclés sont, selon moi, un mal qu’il faut éradiquer des productions à gros budget. Mais ils ont l’avantage d’êtres de bons indicateurs de la qualité de ce qui va suivre donc ils peuvent nous éviter plusieurs épisodes de souffrance que l’on regarderait avec l’espoir que ça s’améliore. Bon j’ai quand même regarder The Punisher jusqu’au bout parce que j’étais curieux et que la série a le mérite de mettre en scène un type de « héros » que l’on voit peu et de prendre des risques, mais il m’a fallu de la motivation pour arriver à regarder les 13 épisodes…


Si vous appréciez les dialogues qui expédient l’exposition n’hésitez pas à me le dire, ça m’intéresse.

DamienDaran
6
Écrit par

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le 2 déc. 2017

Critique lue 345 fois

Damien DARAN

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