Mentalist
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Mentalist

Série CBS (2008)

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Saison 1 (7/10) :


Si « Mentalist » n'est pas une série banale, elle le doit surtout à quelques éléments bien précis. D'abord Patrick Jane, personnage charismatique, drôle et taquin que Simon Baker incarne avec une fraîcheur et un naturel déconcertant. Puis les membres de l'équipe : un peu stéréotypés, ces derniers restent attachants, d'autant que Bruno Heller a le sens des dialogues et offre un certain piquant à chacun, même si on a une nette préférence pour la très charmante Teresa Lisbon (Robin Tunney, impeccable), dont la relation avec le héros ne manque pas de faire sourire à plusieurs reprises par épisode.


Enfin, il y a ce fil rouge avec le fameux Red John, meurtrier insaisissable et cruel (il a tué entre autres la femme et la fille du héros : que c'est mal!), apportant une continuité et un petit intérêt supplémentaire à la série. On regrette d'ailleurs que les scénaristes n'exploitent pas plus le fameux meurtrier, car le reste est très classique. Schéma quasi identique à chaque épisode, enquêtes efficaces mais sans grande surprise, meurtriers devinables régulièrement... Les codes sont connus et de ce point de vue « The Mentalist » est assez sage, compensé par un sens du rythme et un plaisir relativement constant. Reste à voir si ces bonnes intentions tiendront la distance sur plusieurs saisons, mais ce premier volet de bonne facture est encourageant.


Saison 2 (7/10) :


Dans la droite lignée de la première saison, ces nouvelles aventures du charismatique Patrick Jane ont beau connaître quelques trous d'air et faiblesses, elles restent aussi sympathiques que dynamiques. Comme d'habitude on aurait préféré voir le fil rouge « Red John » un peu plus développé et les enquêtes restent légèrement classiques, mais on reste dans le divertissement de bonne facture, à l'image de personnages bien écrits et exploités avec allant, comme en témoigne les dialogues souvent savoureux entre Simon Baker et Robin Tunney, tous deux excellents. Ce n'est toujours pas la série du siècle, mais les amateurs de polar efficace, plein d'humour et d'ironie devraient apprécier ce second volet savoureux.


Saison 3 (6/10) :


Les saisons se suivent et se ressemblent (un peu). « Mentalist » reste une série agréable à regarder, aux dialogues souvent drôles et aux personnages attachants, à l'image d'un Patrick Jane toujours aussi savoureux. Reste qu'on peut discuter du nombre importants d'épisodes (24), du fait que l'on devine deux fois sur trois le criminel et que les enquêtes, à quelques exceptions notables, se ressemblent pas mal.


De plus, le fil rouge consistant à la traque de Red John devient de plus en plus discret et il faut se contenter de rares épisodes isolées, le dernier compris bien entendu. Malgré tout, ne serait-ce que pour la toujours aussi réjouissante relation Jane - Lisbon (Robin, je t'aime!) et un dénouement donnant vraiment envie (ils sont forts ces ricains), je suivrais avec plaisir la quatrième saison, en espérant toutefois que cette dernière sera un peu plus centrée sur son insaisissable serial-killer. On peut toujours rêver...


Saison 4 (6/10) :


Finalement, peu de changements concernant cette quatrième saison, ce qui n'est pas forcément un problème. Il y a toujours plusieurs titres mineurs et je continue de trouver ce format de 24 épisodes peu justifié, mais nous aurions tort de bouder notre plaisir. Car d'un point de vue global, « Mentalist » reste une série ô combien alerte, drôle et attachante, à l'image de ce personnage toujours ultra-charismatique qu'est Patrick Jane.


D'ailleurs, c'est assez rare pour être souligné : nous retrouvons avec toujours autant de bonheur les différents protagonistes, à l'image de l'exquise Robin Tunney, interlocutrice idéale à la répartie plus qu'originale de notre héros. Et si, comme d'habitude, le fil rouge « Red John » intervient trop peu, les enquêtes parviennent à se renouveler un minimum, proposant quelques vrais bons titres, à commencer par le retour de la fascinante et ultra-sensuelle Morena Baccarin... Il ne faudrait pas que cela dure encore des années, mais pour l'instant, « Mentalist » tient plutôt bien la route.


Saison 5 (7/10) :


Aventures de Patrick Jane : cinquième. Comme d'habitude, il y a peut-être un peu trop d'épisodes et certains sont inévitablement plus faibles, faisant parfois traîner le fil rouge légèrement en longueur. Mais bon, rien n'y fait : les saisons passent et je suis toujours autant sous le charme de Simon Baker, ses répliques souvent savoureuses et sa capacité à encore et toujours nous surprendre (un peu) dans son comportement et ses raisonnements. Je trouve presque que cette saison est celle de la maturité : plus sombre, plus tourmentée...


Cela a beau rester très grand public, il y a quelque chose de plus en plus intrigant, voire troublant au fur et à mesure que l'étau se resserre autour de Red John, ce qui est loin de me déplaire. Après, rassurez-vous : l'humour et la légèreté sont loin d'avoir totalement disparu (notamment dans la relation Jane - Lisbon, toujours aussi piquante), mais l'heure de la « récré » a presque sonné, comme le témoigne un dénouement d'une cruauté et d'une force assez inattendue. Bref, mêmes qualités, mêmes défauts, mais avec une montée en puissance aussi réelle que palpable et parfois une émotion inhabituelle : vivement la sixième.


Saison 6 (6/10) :


Ça y est : EN-FIN!! Il aura donc fallu attendre six saisons pour connaître le dénouement de l'affrontement entre Patrick Jane et Red John, restait alors à savoir si cet affrontement serait à la hauteur des attentes... La réponse est clairement non. Pourtant, dans la droite continuité du volet précédent, les premiers épisodes commencent sur les chapeaux de roue, offrant un suspense assez haletant et de nombreuses fausses pistes très maîtrisées, ne nous permettant jamais réellement de mettre un nom définitif sur le suspect principal


(rappelons qu'il ne sont alors plus que sept).


Et puis, après ces débuts franchement bien foutus : le bide. Non seulement cette intrigue qui nous tenait en haleine depuis des années est bouclée


dès le huitième épisode (quel intérêt?),


mais en plus Bruno Heller se paie le luxe de la bâcler comme ce n'est pas permis.


Franchement,


passe encore que l'identité de Red John soit plutôt décevante (et finalement peu logique), mais franchement, qu'un tueur en série réputé pour sa violence et sa cruauté en soit réduit à supplier son ennemi de l'épargner,


c'est assez pathétique, pour ne pas dire franchement affligeant. Et je ne parle même pas


de la facilité avec laquelle celui-ci se fait coincer alors qu'il avait pour particularité d'avoir toujours un, voire deux coups d'avance sur tout le monde.


Passée cette première déception, la série prend une direction plutôt inattendue, clairement moins originale, sans être désagréable pour autant. Le charme, le suspense antérieur n'est clairement plus là


(hormis concernant un nouveau « fil rouge » hélas vite expédié),


mais les enquêtes restent d'assez bonne facture et de nouveaux personnages apportent une petite impulsion au récit, notamment Dennis Abbot et Kim Fisher, plus complexes qu'au premier abord.


Enfin, il y a toujours (et surtout) ces dialogues souvent drôles et savoureux, principalement dans la relation qui unit Jane et Lisbon, prenant ici un tournant décisif. À ce titre, que les scénaristes aient choisi de mettre l'accent sur cette « histoire d'amour » que l'on attend de voir se concrétiser depuis des années peut paraître un peu facile, voire légèrement gnangnan. Mais bon, même si l'on aurait (nettement) préféré voir les auteurs s'activer pour


offrir à Red John une sortie digne de ce nom


(putain, je n'arrive toujours pas à y croire !! Mais que leur a t-il pris??!!), il n'y a pas de mal de temps en temps à être un peu fleur bleue, surtout lorsque ce « couple » est interprétée par deux acteurs aussi irrésistibles que Simon Baker et Robin Tunney... Bref, si elle garde un réel charme et continue de se suivre avec un certain plaisir, on est toutefois loin du paroxysme que cette avant-dernière saison promettait. Il est peut-être temps que ça se termine.


Saison 7 (6/10) :


Ça y est, cette fois c'est fini ! Patrick Jane tire définitivement sa référence et, soyons honnêtes : il était temps. Ô surprise, cette septième saison est clairement la plus faible, et tous ceux qui auront suivi un tant soit peu depuis le début devineront aisément pourquoi. Déjà que


la conclusion de l'affrontement entre l'ami Patrick et sa nemesis n'était pas à la hauteur


(euphémisme), mais alors maintenant


que cette dernière n'est plus là,


c'est carrément la routine. Plus réellement de tension, juste une série policière quasi-lambda. Pourtant, je lui accorde trois étoiles TRÈS indulgentes. Parce que malgré tout, on ne se fout pas de notre gueule.


Certes, le cœur de l'intrigue n'est plus là, mais au moins, à défaut d'être très originales, les enquêtes restent agréables à suivre


(avec notamment le retour tant attendu (du moins me concernant!) de Morena Baccarin)


et pas si mal menées, Bruno Heller trouvant les ressources pour soigner ce qui faisait en grande partie le charme de l'entreprise : son humour et ses dialogues souvent savoureux. On retrouve même le plaisir des saisons passées durant un très bon épisode, l'avant-dernier... avant que le suivant et sa conclusion indigne


(Lisbon est enceinte : lol. Et je ne vous parle même pas des répliques dignes des pires bluettes)


nous convainc définitivement qu'il était temps de passer à autre chose. Sois heureux, Patrick, et même si on t'en veut un peu de nous quitter de cette façon, tu nous auras quand même fait passer de bons moments.


Critique globale (7/10) :


Sept saisons notées plus ou moins de la même façon : j'ai connu moyenne plus compliquée à calculer ! D'ailleurs, il faut reconnaître que « Mentalist » parvient plutôt bien à durer sur la longueur et à nous tenir en haleine presque jusqu'au bout, ce qui n'était pas écrit d'avance. Alors évidemment il y a beaucoup d'épisodes (trop?), si bien que le fil rouge est loin d'être omniprésent (un peu comme a pu l'être, à son époque, « Le Fugitif ») et permet donc de le doser au maximum afin que celui-ci plane sur la série sans que cette dernière ne grille toutes ses cartouches trop vite. Cela permet aussi aux épisodes rentrant dans le vif du sujet de réellement se démarquer et de faire forte impression, d'autant que ceux-ci montent en puissance et en tension dramatique au fil des saisons. Il n'y a pas tant de vrais bons méchants de séries : l'invisible Red John en fait incontestablement partie, à condition de


fermer très fort les yeux sur sa pathétique sortie de scène.


Pour le reste, les enquêtes, bien qu'un peu anodines et inévitablement inégales, sont souvent habilement ficelées et se regardent avec plaisir. Les personnages, sans être hyper-originaux, loin de là, sont bien typés et solidement écrits, la qualité des dialogues et l'humour souvent présent étant un plus évident. Enfin, si Robin Tunney n'est pas loin d'être irrésistible, que dire de Simon Baker, charismatique au possible et portant une grande part de l'attachement que nous avons à la série ses ses épaules. Et si la dernière saison est clairement un cran en-dessous, elle ne remet nullement en cause (enfin, juste un peu alors!) l'intérêt et le réel plaisir que l'on a eu à suivre les aventures de notre héros durant sept années : malgré les temps faibles et une indigente conclusion, on retiendra avant tout les bons moments de cette série populaire de qualité. So long, Patrick.

Créée

le 2 mai 2018

Critique lue 252 fois

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Caine78

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