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Mentalist
6
Mentalist

Série CBS (2008)

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Un divertissement mineur, mais finalement assez bien troussé ! [critique saison par saison]

Saison 1 :


Le succès des "Experts" et autres séries "policières" relativement bénignes incite les scénaristes à chaque fois plus d'inventivité pour assurer le "renouveau" du genre, sans trop toucher aux principes de base qui en garantissent le succès populaire quasi-universel : chaque épisode présente une énigme indépendante à résoudre par l'équipe de policiers ou experts que nous suivons, pendant qu'un "sub-plot" un peu lâche permet de donner un sens général à la série tout en fidélisant le téléspectateur. Ici, le "pitch", c'est Patrick Jane, interprété avec une légèreté qui fait tout le prix de la série, qui apporte une vision décalée au dur labeur des enquêteurs, et semble transformer chaque épisode en petite fête intime et brillante. On appréciera que la série, à rebours de tant d'autres qui caressent le mysticisme crasse de l'américain moyen dans le sens du poil, ridiculise systématiquement tout élément irrationnel, ce qui fait que Patrick Jane n'est guère que la version actualisée de notre inoubliable Sherlock Holmes, entre sens de l'observation magistral et goût pour la manipulation. Ce n'est pas si mal ! [Critique écrite en 2010]


Saison 2 :


Objectivement, "le Mentaliste" n'est pas une bonne série TV : voici un "feuilleton" qui fonctionne "à l'ancienne", sans avoir rien appris de la série moderne, et sans même avoir la décence de traiter son sujet avec le minimum de sérieux (à la différence des "Experts", série à laquelle "le Mentaliste" s'apparente largement, qui a au moins le mérite de "parler boulot" avec un peu de compétence…). Voici des scénarios écrits à la truelle, avec des intrigues qui ne tiennent la plupart du temps pas la route, et dont la résolution est soit totalement improbable, soit futile. D'ailleurs, plus la saison avance, plus c'est une véritable Bérésina au point de vue scénario, au point que quelques épisodes frôlent le ridicule. Et pourtant, et pourtant, on aime "le Mentaliste" pour Patrick Jane, superbement interprété par le nonchalant et ironique Simon Baker, qui arrive à créer l'un de ces personnages improbables, hauts en couleurs, incroyablement attachants, qui restent dans les annales. Pour lui, pour la sensation de ravissement qu'il engendre, et en oubliant toute la médiocrité du reste, cela vaut la peine de suivre "le Mentaliste". [Critique écrite en 2011]


Saison 3 :


Qu'est-ce qui fait qu'une série ordinaire devient d'un coup une "bonne" série ? C'est la question que nous pose la troisième - et surprenante - saison de "The Mentalist", une série qui nous est devenu du coup très attachante... Une "révolution" de son fil rouge (Red John) qui passe du statut de serial killer standard (bâillement) à celui de menace paranoïaque ; une ambiguïté croissante de Patrick Jane, joliment incarné par Simon Baker - qui, à partir d'une version moderne du personnage éternel de Sherlock Holmes, compose un anti-héros de plus en plus déviant, voire schizophrène ; un approfondissement des personnages périphériques, de mieux en mieux "croqués" (la palme revenant à l'impayable Cho) ; des scénarios régulièrement bien bouclés, souvent excitants et relativement crédibles ; un épisode final sidérant... Oui, la saison 3 de "The Mentalist" a tout cela, et nous voilà emballés, bientôt accros… [Critique écrite en 2011]


Saison 4 :


Alors que la saison 3 du "Mentaliste" avait vu les scénaristes trouver un équilibre presque idéal entre les intrigues policières divertissantes et légères caractéristiques de la série et le "sujet de fond", l'affrontement entre un Patrick Jane de plus en plus désaxé et un Red John de plus en plus invincible, cette quatrième saison semble quasi faire l'impasse sur le serial killer le plus impressionnant de la télévision, à peine évoqué par ci par là, plus comme alibi qu'autre chose. Ce qui nous laisse, évidemment, frustrés, espérant à chaque épisode le retour de notre "monstre" favori. Si l'on ajoute que le premier épisode, qui voit Patrick Jane réintégrer la police après avoir commis un meurtre, est tellement invraisemblable - même par rapport aux normes de la série, qui n'a jamais été des plus crédibles - que toute la saison se trouve largement discréditée. On se rattrape comme toujours avec l'excellente "caractérisation" des personnages, l'une des forces évidentes du "Mentaliste", mais on a tendance à somnoler devant certains épisodes franchement routiniers. Heureusement, la récompense arrive lors des deux derniers épisodes (avec le retour de Red John...!!!) passionnants, tendus, surprenants, qui mettent un nouveau tir d'écrou à l'énigme. Quand on sait que la prochaine saison devrait être la dernière, les paris sont ouverts sur l'identité de Red John (les théories les plus diverses circulent), mais on espère très fort que les scénaristes se révéleront plus à la hauteur que cette fois-ci. [Critique écrite en 2012]


Saison 5 :


Je dois avouer que je considérais "le Mentaliste" comme une série divertissante, mais vaguement mineure, comme "CSI" par exemple. Et puis, au fil des saisons, l'énigme Red John s'est fait de plus en plus passionnante, de plus en plus obsédante, jusqu'à aujourd'hui enflammer (une partie de) la blogosphère... au point qu'il devient dur de se dire qu'on va devoir attendre un an avant que Bruno Heller daigne nous livrer la solution de ce brillant mystère ! La cinquième saison du "Mentaliste" est de fait plutôt réussie, avec un approfondissement du personnage du mentaliste - un Patrick Jane qui laisse de plus en plus apparaître des zones "obscures" - et de sa relation avec Teresa Lisbon, quelques épisodes bien sentis autour de l'énigme Red John, et aussi pas mal de bons sujets au cours des enquêtes "individuelles" qui constituent toujours 80% du contenu : l'affrontement entre Tommy Volker et le CBI est une vraie réussite, et l'épisode révélant le mystère de JJ LaRoche particulièrement divertissant. Bien entendu, et cela confirme que nous n'avons quand même pas affaire ici à un vrai "chef d’œuvre", la saison a quand même nombre de faiblesses : certains épisodes assez anodins, voire ennuyeux, l’appauvrissement des intrigues parallèles avec une équipe du CBI qui passe largement au second plan ici, avec en particulier le retrait d'une Van Pelt sacrifiée du fait de la grossesse de l'actrice qui l'incarne, et un Heller s'embourbe entre la fameuse poignée de main révélatrice, la liste de suspects qui en découle, et un finale de saison assez loupé. Tout cela n'est néanmoins pas dramatique, et on attend avec frénésie la conclusion. D'ici un an ! [Critique écrite en 2013]


Saison 6 :


La sixième saison du Mentaliste, qui aurait du, en toute logique, être la dernière est sans aucun doute la meilleure de toutes. On y assiste à une résolution fort satisfaisante de l'énigme de Red John, ce qui surprend allègrement par rapport à ce que proposent la plupart de séries lorsque les scénaristes se sont eux mêmes englués dans des complexités sans appel (bon, je ne dis pas que tout soit logiquement "blindé", mais enfin, la solution est astucieuse et cohérente)... au cours du premier tiers de la saison ! Alors qu'on se demande bien quelle mouche a piquée le show runner, après un bel épisode de transition, la série repart dans un nouveau contexte, avec des nouveaux personnages plutôt bien croqués et même quelques épisodes bien menés qui tranchent sur la routine qui avait toujours menacé cette série consensuelle et grand public. Le meilleur restera peut être le dernier épisode, qui s'aventure dans la franche comédie (voire la rom com) et offre à la midinette qui sommeille en nous une jolie conclusion à la tension amoureuse entre Patrick Jane et Lisbon. Bien joué ! Maintenant, après ce quasi sans faute, pourquoi diable fallait il poursuivre la série avec une septième saison ? [Critique écrite en 2014]


Saison 7 :


Eh oui, on l'avait venue venir, cette semi-catastrophe qu'est cette saison (heureusement) finale de notre cher "Mentalist", après une brillante sixième saison qui aurait dû être la conclusion de la série, puisque l'identité de Red John y était dévoilée, et que la "liaison" tant attendue entre Patrick Jane et Teresa Lisbon advenait enfin, selon les codes irrésistible de la rom com la plus classique. Voici donc 12 - ou 16, si l'on veut - épisodes de plus où il n'y a plus rien à raconter, et pire, où le peu qui puisse encore arriver (les complexités de la vie professionnelle quand on entretient une liaison clandestine avec une collègue, sujet universel s'il en est, ou encore la résolution - ou non - du trauma de Patrick Jane) n'intéresse visiblement plus personne, ni les scénaristes qui racontent à peu près n'importe quoi sans aucun souci de crédibilité, ni "policière" (ah, ces enquêtes du FBI, on est presque dans le domaine de la parodie…), ni psychologique. Si l'on excepte le passage un peu plus touchant du neuvième épisode, la septième saison du "Mentalist", heureusement raccourcie de moitié - comme quoi les créateurs ont eu un sursaut de lucidité ! -, fait preuve d'un électro-encéphalogramme désespérément plat. Et alors qu'on nous laisse espérer au final un retour sanglant du trauma initial, on nous laisse une dernière fois tomber avec une conclusion d'une platitude qui figurera longtemps en nouvel exemple de mauvaise manière de conclure une série TV populaire. [Critique écrite en 2015]

EricDebarnot
6
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Créée

le 7 janv. 2015

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Eric BBYoda

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