Mobile Suit Gundam GQuuuuuuX par DAnselme

GQuuuuux commence avec ce qui semble être une version alternative de l’Universal Century, dans laquelle Zeon aurait gagné la « Guerre de Un An ». La série s’ouvre avec une équipe de nouveaux protagonistes, mais rapidement, elle multiplie ostensiblement les références à l’œuvre originale Mobile Suit Gundam. L’épisode 2 constitue une reprise des premiers épisodes de la série originale, parfois images par images, et avec une reprise des musiques d’origine ; mais cette fois, Amuro ne parviendra pas à monter dans le Gundam. Cet épisode 2 (ainsi que le début du 8) permet de comprendre la manière dont la Fédération a pu perdre la guerre, et introduit Char comme un personnage central de cette nouvelle série. Mais l’articulation entre cet épisode et le récit de la vie de Machu, protagoniste de cette série, et titulaire de son Gundam éponyme (le Gquuuuux), semble assez artificielle.

Dans les épisodes qui suivent, Machu développe ses talents dans des séries de combat, mais aussi ses relations avec Nyaan et Shuji, un personnage qui semble présenter un lien mystérieux avec Char. Le rythme de la série a alors quelque chose d’assez épisodique : chaque épisode a sa scène de combat contre un nouvel adversaire, dans une sorte de logique de tournoi. Par exemple, le très satisfaisant épisode 4 contient sa propre mini-intrigue, mais permet de développer la personnalité de Machu et Shuji. Mais à partir de l’épisode 6, le rythme de la série s’accélère. C’est alors, et jusqu’à son dénouement, une avalanche d’informations et d’événements. La série introduit une intrigue politique de grande envergure, continue à développer l’histoire des deux protagonistes féminins (Machu et Nyaan), mais fait aussi intervenir certains personnages de la série Gundam originale qui disposent en quelque sorte de leur propre intrigue. Avec le peu d’épisodes que contient la série, tous ces éléments, en réalité tout à fait intéressants et même fascinants, sont difficiles à relier entre eux.

Il n’y a pas, à proprement parler, d’incohérences. Mais les points importants de l'intrigue sont annoncés ou expliqués à travers des scènes qui sont trop rapides pour qu’on ait véritablement le temps de se plonger dans les détails du récit ou de s’attacher aux personnages. C’est notamment le cas en ce qui concerne le développement de Nyaan, à qui il arrive de rencontrer un personnage pour qu’il meure quelques minutes plus tard, ou dont la relation avec Kycilia n’est présentée qu’à travers quelques brèves scènes. Malgré les efforts de préparation amenés dans les épisodes précédents, la rencontre décisive qui a lieu entre plusieurs personnages importants, à la fin de la série, semble trop abrupte. C’est notamment lié au fait qu’un certain personnage

Le dénouement n’est pas très satisfaisant. La série est centrée sur le statut des newtypes et des pouvoirs qu’ils possèdent. Mais la manière dont ces pouvoirs sont mis en scène dans les deux derniers épisodes ressemble à un deus ex machina. A cela s’ajoutent des scènes de dialogue peu crédibles et à la limite de l’incohérence.

Il faut quand même souligner l’effort fourni par GQuuuuuux pour proposer une intrigue inédite, ambitieuse, en seulement 12 épisodes – une intrigue qui, malgré le grand nombre (peut-être excessif d’ailleurs ; il y a plusieurs caméos assez inutiles) de références aux premières œuvres Gundam (et aussi, plus discrètement, à Evangelion), ne constitue pas une simple redite, et possède sa propre histoire originale, avec ses nouveaux personnages. On ne s’ennuie jamais en regardant cette série, malgré le sentiment de frustration qu’engendre son rythme précipité dans sa seconde moitié. Sa qualité d’animation, la fluidité de ses scènes de combat (et ce malgré le haut niveau de détails des Mobile Suits qu’elle met en scène), son excellente bande-son (y compris dans son générique de début et de fin) méritent d'être soulignées. L’œuvre est véritablement agréable à regarder, devrait satisfaire tout connaisseur de l’univers Gundam, et reste tout à fait accessible pour quelqu’un qui découvre cet univers – et qui aura sans doute envie d’en savoir plus à la suite de ce visionnage. Il y a bien des choses qu’on peut reprocher à son dénouement, mais la série contient tant d’idées intéressantes que ce qu’elle donne surtout envie de faire, une fois parvenu à son terme, c’est de la regarder une seconde fois.