Une histoire d'équilibre...

"Année 195 du calendrier d'après-colonisation (spatiale). L'opération Météor débute et cinq gundams sont envoyés sur Terre afin de libérer les colonies spatiales du joug de l'Alliance Terrestre qui impose sa loi au moyen des armures mobiles de type Léo. Vingt ans après l'assassinat du leader politique Heero Yuy, les cinq pilotes et leurs armures sont le dernier espoir des habitants des colonies."

Alors que l'univers du mécha (et du real-robot) restait coincé dans ce beau pays qu'est le Japon, cette année 1995, tout changea et Gundam Wing débarqua sur les écrans de télévision des jeunes occidentaux, accompagné bien évidemment par les produits dérivés classique de la licence dont les légendaires "GunPla", mais contre toute attente, chez nous pauvres européens, l'essai ne fut pas transformé et la série fut un échec. Étions-nous trop différents ou l'animé ne mérite-il pas ses lettres de noblesses ? Et je préfère vous prévenir, cet avis contient beaucoup de fautes et des spoils...

Débutons par le moins intéressant (selon moi) : le côté technique. Gundam Wing est un exemple... de réutilisation. Des années avant Destiny et après SDF Macross, l'on retrouve ici le même défaut, et si certaines réutilisations (comme les tirs de canons dont ils ne changent que le fond) ne m'ont pas dérangés, certaines autres sont bien plus énervante parce qu'elles créés des incohérences, ainsi lorsque des Virgo (un modèle de "robot mobile", j'y reviendrai plus tard) se font tirer dessus, ils se séparent en partant dans trois directions à la fois ce qui est plutôt impressionnant la première fois... mais sur cette scène, le tir lui ne change pas, que ce soit un bête missile ou un gros canon laser. Mis à part ce défaut, l'animé, pour son époque, ne s'en sort pas trop mal. On pourra rigoler face au manque de cohérence des tailles de méchas (16m quand ils sont debout... 5m quand ils sont allongés ?) ou à quelques illogismes (des propulseurs à la vertical chez moi ça ne fait pas aller à l'horizontal), mais au final, tout cela n'est pas si gênant que ça... Par contre, et ce sera mon principal reproche à tel point que je l'ai mis dans le titre de cette critique : ça manque d'équilibre ! Pourquoi les modèles uniques (en particulier les Gundam) ont un design aussi soigné alors que tous les modèles de bases semblent avoir été fait à la va-vite ? D'ailleurs le mecha-design, parlons-en, et longuement vu que c'est quand même le centre de l'animé...

Et débutons par les modèles produit en masse : les Leo, modèle de "base", sont ridicules, ce ne sont "que" des méchas humanoïdes portant de gros fusils et s'ils sont vu utilisant des lasers bien plus puissants, positionnés sur leurs épaules, les pilotes semblent décider à ne jamais les utiliser, alors certes ce serai étrange de voir des humanoïdes se balader en ayant des bras inutiles parce que leur arme est littéralement dans leurs épaules mais c'est tout aussi ridicule de les voir se faire écraser parce qu'ils refusent d'utiliser leur vrai armement... les Aries, modèles aériens, ont je trouve une certaine classe malgré le fait que si la physique s'appliquait vraiment ils feraient des vrilles à cause de leurs propulseurs asymétriques (les principaux sont sur les jambes, donc ils volent penchés en avant... or les autres propulseurs sont sur le dos et eux ne bougent pas, donc logiquement ils sont poussés vers le bas en permanence ? Vous trouvez ça logique vous !?) mais au moins, ils sont plausibles, passons maintenant aux deux modèles aquatiques : les Poissons (Pisces dans la VO) et les Cancer.

Ces deux MS me pose un vrai problème : pourquoi existent-ils ? L'on voit, à plusieurs reprises, des affrontements entre ces deux modèles et à chaque fois les Cancer n'ont aucune chance vu qu'ils sont moins rapides, moins bien armés, moins polyvalents et ont une moins bonne armure, et pourtant, l'on voit bien qu'ils continuent à construire les deux, sans aucune raison apparente... Je ne parle même pas du design des Cancer, un enfant de 10ans aurai pu faire mieux alors que les Poissons ont un design inspiré par le Leo ce qui le rend plausible, et en plus de ça il n'est pas affreux. J'en viendrai presque à me demander s'ils n'ont pas été rajouté que pour faire grimper le compteur de futurs maquettes potentiels.. Bref, pour conclure cette liste des modèles de masse, parlons des robots mobiles, enfin, uniquement de leur design : les Taurus s'en sortent vraiment pas mal avec un design plausible pour un MS transformable en avion quand le Virgo et ses grosses épaules rondes ne paraît pas hors-sujet... même s'il soulève un autre problème similaire au Léo : il embarque un système de bouclier imbattable... et il ne l'active jamais ? Mais dans ce cas la autant aller au combat cockpit ouvert avec un gros panneau "Le pilote est ICI !!!" suivi d'une dizaine de flèches ! Les pilotes, en général, sont stupides...

Mais j'y reviendrai plus tard, parlons maintenant des gundams : n'importe qui ayant déjà vu un avion se dira que le fait que le canon laser du wing soit à l'avant en mode "avion" est illogique, le Sandrock et le Deathscyte (dont les designs collent parfaitement les caractères de leurs pilotes) ne disposent que d'arme de corps-à-corps ce qui est parfait quand on affronte un ennemi à 1 contre 100, le Nataku (enfin, l'Altron, renommé Nataku par son pilote) dispose d'un bras lance-flamme parce que tout le monde fait que les flammes c'est mieux que les lasers quand au Heavyarms... et bien il va me servir de transition, ce Heavyarms !

En effet, comme je le disais, cet animé manque d'équilibre et le gundam de Trowa Barton en est le parfait exemple : il pourrai très bien être mis comme symbole du genre "Real Robot". Pourquoi ? Parce qu'il est un gros tank avec beaucoup de missiles et de canons, bref l'image du gros mécha classique, sauf qu'au bout de 10s, il n'a plus de munitions et ne peut donc plus se battre qu'avec son petit couteau. Si cette situation fera rire les premières fois, cela deviendrai presque frustrant à la longue et semblerai presque être un message caché : "voyez ce que serai l'animé si on poussait le réalisme plus loin"... mais si lui est un exemple de réalisme, il est bien le seul : j'ai déjà parlé du manque d'aérodynamisme du Wing, qui a d'ailleurs un canon laser pouvant détruire plusieurs MS (mobile suit, armure mobiles bref mécha) en un seul tir, bref, le comble de la surpuissance vu qu'il n'y à aucune conséquence : j'ai lu sur internet qu'il était limité à trois tirs à cause de la consommations d'énergie mais dans les faits, si cette règle n'y était pas il n'y aurai aucune différence. Mais s'il était le seul, je me serai dis "bon, c'est le gundam principal, c'est normal" mais non ! Le Nataku a un lance-flamme fonctionnant dans l'espace, le Deathscyte a une faux thermique n'ayant aucun problème sous l'eau et les armes, sans doute en métal, du Sandrock passe d'une température normale au rouge vif en un quart de seconde et ce sans subir aucune déformation, je ne parlerai même pas du fait qu'un personnage respire tranquillement dans l'espace sans combinaison vers la fin de l'animé ou des propulseurs du Wing Zero qui ne sont accrochés que par une barre en métal soit trois fois rien mais ont quand même du carburant, ou encore du fait que le Gundamium est quasiment indestructible à l'image du Phase Shift de Seed mais que personne à part les Gundam n'en sont équipés alors que l'on sait que tout le monde à la technologie nécessaire pour en équiper des MS... mais l'animé est sauvé par le Talgeese et sa grande classe dont je vous reparlerai plus tard.

Le vrai problème c'est que si l'animé se permet quelques folies au niveau du mécha-design, c'est bien pour tenter de sauver des personnages à la limite de l'inintéressant : de même, j'ai l'impression qu'ils ont passés tout leur temps sur Treize Kushrenada et Zeck Merquise, et qu'à deux jours de la sortie ils se sont dit "ah ba mince il nous faut d'autres personnages" (impression qui vient peut-être du fait que l'écrasante majorité des personnages ont un nombre comme prénom ou comme nom) : les pilotes de gundam que l'on connait aujourd'hui sous le joli surnom de "boysband de l'espace" sont caricaturaux, on a l'asiatique solitaire, le soldat sans coeur, le riche hypersensible, le pauvre joyeux et l'ado ténébreux, je ne peux m'empêcher de comparer à ce qu'à fait 00 Gundam des années après même si je ne peux pas être objectif quand j'en parle : Heero Yuy (le pilote, pas l'homme politique...) est clairement l'inspiration principale de Setsuna F. Seiei, mais ce dernier est tellement plus, il évolue, grandit, a des idéaux et... un cerveau, ce dont les pilotes ne semblent pas doter dans Wing, on les vois donc constamment se poser des questions et chercher qui affronter dans un univers ne les aidant pas : la géopolitique est très importante et les "je me bat pour les colonies, donc contre toi" "mais je me bat aussi pour les colonies, mais tu es mon ennemi" fusent tous les trois épisodes, dans les faits, tout le monde se bat pour la même chose contre tous les autres dans un joyeux bordel. Les personnages féminins sont d'ailleurs au second plan, si Relena sert de "Louise Halevy" (comprenez : personnage extérieur à l'action apportant un point de vue différent et intéressant, mais qui à part ça ne sert à rien et c'est bien dommage), Lucrecia Noine, au début plutôt intéressante fini par ne plus devenir qu'un élément de fond qui semble avoir été oublier, cet oubli étant justifié par le fait qu'étant l'une des meilleurs pilotes au monde, elle n'est pas assez bonne pour ne pas être en danger et donc n'a pas le droit de se battre, je ne parle même pas de... Sali ? Ce personnage est super important dans le scénar et... on la voit quoi, même pas 10min dans tous l'animé... mais je tir mon chapeau à un personnage que je n'attendais pas et qui m'a surpris à savoir Lady Une qui, devenue schizophrène, prône la paix d'un côté avant de déclencher des conflits de l'autre sans jamais voir aucune contradiction dans ses actions : elle fini par incarner l'inutilité de la guerre, un thème fréquent dans cette licence et dans cet animé en particulier.

Alors Gundam Wing aurait-il mérité d'être oublier ? Non, bien au contraire, et pas que parce qu'il donne plus de valeur à certains animés plus récents... Déjà, il est porté par deux très bons openings signés Two-Mix, trois dans la VF, le premier, Just Communication, ayant droit à une voix off dont le texte change entre le cinquième et le dixième épisode pour limiter les spoils, même si c'est déjà trop tard, quand le second à lui droit à un ajout de bruitages inutiles. Parlons-en d'ailleurs, des bruitages : s'ils ne sont pas parfaits, ils collent plutôt bien à l'animé et accompagne une OST de bonne qualité, mais la beauté de cet animé ne se trouve pas la, en effet j'ai volontairement éviter de parler trop précisément du duo Treize (accompagné par Lady Une) / Zeck : ces deux personnages à eux seuls donnent à cet animé tout leur intérêt grâce à leurs discutions et leurs points de vus sur ces guerres, étant tous les deux des aristocrates ils présentent un point de vue que l'on a pas l'habitude de voir et il ne faut pas oublier que le premier animé Gundam avait pour but de représenter la vision de la seconde guerre mondiale qu'avait un Japon détruit : la guerre c'est mal. Wing le montre parfaitement, via Lady Une, dont je vous ai parlé plus haut, via le point de vue de Treize et des colonies mais aussi via le Talgeese dont le design inspiré sur les tenus des gladiateurs romains représente cette envie de se battre et cet amour du combat, ce Talgeese n'ayant pas que de bonnes conséquences sur son pilote, mais aussi et surtout via les robots mobiles :

En effet, face aux gundams trop puissants, l'idée des "méchants" (je ne vais pas tout spoiler quand même) est de créer des MS sans pilote ou plutôt dirigés par une IA, censée être supérieur. Cela ne vous rappel rien ? Et bien oui, l'on est pas très loin des drones utilisés aujourd'hui par l'armée, ce qui fait de Wing une critique des méthodes utilisés prêt de vingt ans après sa sortie, mais ce n'est pas tout vu que l'animé montre aussi comment la masse est facilement manipulable lorsque l'on contrôle les médias ainsi que la corruption et l'égoïsme des élus, si ceci peut être vu comme une critique des méthodes de certaines dictatures, l'on peux aussi y voir y critique de gouvernements démocratiquement élus utilisant les médias pour dire au peuple qui est l'ennemi à abattre, qui sont les gentils et les méchants ce qui fait de Wing un animé inscrit dans notre actualité, et s'il reste inférieur à un 00, Gundam Wing reste, contrairement à Destiny, un animé pouvant porter fièrement son nom. Enfin, et c'est un détail, mais j'ai regardé cet animé en VF et le doublage n'est pas mauvais, certes il y à quelques erreurs (vers la fin le Nataku est appelé Wing, par exemple) mais au moins les doubleurs ont osés la traduction du classique "Mobile Suit" en "armure mobile" qui, je trouve, sonne presque mieux en français...