La vide Adele

Une mini-série grand public battant des records d'audience sur Netflix, c'était risqué mais je me suis laissé tenter, en raison des bons échos que j'avais sur le bouquin de Sarah Pinborough, dont "Behind her eyes" est l'adaptation.
Comme quoi les anglais sont aussi capables de produire de mauvaises séries...

Les 4 premiers épisodes - dans le registre de la romance et du thriller psychologique - apparaissent inégaux et surtout longuets, plombés par les nombreuses séquences oniriques, mais aussi par les scènes de sexe (elles-mêmes gâchées par un puritanisme très anglo-saxon)
Puis sans crier gare, les 2 derniers épisodes basculent brusquement dans le fantastique un brin niaiseux (à base de voyage astral), permettant à "Behind her eyes" de s'achever sur un twist assez bluffant, à la fois cruel et ironique.

Du coup il est difficile d'évaluer dans sa globalité une série aussi disparate.
Rien qu'au niveau des personnages : si celui de Louise, incarnée par une Simona Brown douée et naturelle, inspire plutôt la sympathie malgré ses mauvaises décisions, celui d'Adele est déjà beaucoup plus pénible (même si Eve Lawson - la fille de Bono - ne démérite pas forcément).

Mais alors celui qui m'a insupporté tout du long, c'est le dénommé Tom Bateman (et ses faux airs de Jamie Dorman du pauvre) dans le rôle du psychiatre : personnage imbuvable, comédien médiocre, charisme douteux (le top c'est sa tronche dans les flashbacks avec ses frisettes), accent écossais à couper au couteau...
Et il faudrait croire que monsieur est irrésistiblement attirant, puisque tous les autres personnages sont en pâmoison, filles et garçons réunis...

Pourtant la série n'est pas totalement dénuée de qualités : réalisation élégante, décors londoniens chaleureux (l'appart' et la terrasse de Louise), intrigue plutôt bien ficelée dans son genre, seconds rôles pittoresques (à commencer par Rob le junkie au visage improbable, mais aussi la secrétaire médicale, la baby-sitter, le gosse)...

Disons que cette série n'était pas pour moi, s'adressant plutôt à un public féminin peu exigeant, prêt à s'identifier à cette mère célibataire malchanceuse en amour mais loyale en amitié.
Les premiers épisodes axés sur sa liaison contrariée avec le "beau" docteur souffrent hélas d'un rythme hésitant, tandis que le basculement vers le fantastique apparaît ensuite bien trop soudain.
Et à vrai dire, si j'avais su que "Behind her eyes" appartenait au genre fantastique, je ne l'aurais pas regardée, tant je ne suis guère client de ce registre - du moins sous sa forme mainstream.
Non, cette série n'était clairement pas pour moi...