Mr. Robot est un ovni. Les concepteurs ont tout mis dedans.
Tout tourne autour d'un groupe "d'anonymous" qui projette un grand projet qu'on peut qualifier d'anarchiste, mettre à bas le système bancaire. Leur ennemi c'est la finance ! Les représentants de ce système : E corp., une grande méchante multinationale trustant tous les monopoles, cumulent les traits antipathiques et se bouffent les uns les autres. Cet aspect caricatural est le seul défaut de la série mais ravira le grand public !
Evidemment, le FBI enquête dans un thriller technologique bien mené.
Plusieurs personnages gravitent autour de ce groupe, qui ont tous leurs mystères, mais dont la figure centrale est bien sûr Elliott, un jeune adulte psychotique, maniaco-dépressif et sociopathe plus ou moins persuadé qu'il contrôle ses maux.
Autant vous dire qu'il faut regarder les épisodes à la suite, et plutôt attentivement. On a une histoire d'une complexité inégalée et osée compte-tenu des audiences qu'il faut obtenir pour survivre parmi les séries ! On ne pourra pas dire qu'on nous prend pour des imbéciles.
Les auteurs nous proposent ainsi une vision désenchantée : du monde de l'entreprise, des affaires, des relations humaines. La solitude des personnages crève l'écran, des "no life" à n'en pas douter.
La réussite réside vraiment dans le traitement de la personnalité perturbée du héros dont le contexte "anonymous" n'est qu'un prétexte bien construit.
L'intrigue "technologique" (ce sont des hackeurs quand même !) n'est pas trop lourde et crédible pour le néophyte que je suis.
La complexité du scénario liée au personnage d'Elliott explique peut-être pourquoi ils n'ont pas poussé plus la complexité des méchants qui manquent un peu de nuance à mon goût. ça aurait peut-être fait beaucoup.
Deux épisodes à couper le souffle : les 10 et 11 de la saison 2.
Le plus : une réalisation impeccables avec des trouvailles esthétiques de plans et vues originaux en phase avec le récit. La ville et les intérieurs sont des personnages de la série. Un épisode complètement délire très réussi et qui s'intègre parfaitement au reste. Les personnages de femmes très bien construits : la hackeuse Darlène, la femme du banquier, la chef de la "dark army" et l'agent du FBI plus intéressants que les hommes (à part le héros).
Les moins : les premiers épisodes de la saison 2 un peu mollassons. Les méchants très méchants, pas gentils du tout. Les tentatives de leur montrer un visage humain sont timides et vites démenties.
Une série innovante à ne pas manquer. Espérons que les scénaristes ne se mélangent pas eux-même les pinceaux (et qu'ils ne jouent pas non plus trop de fois le coup du rebondissement basé uniquement sur les faiblesses du héros, ça va commencer à me lasser sinon).