Quand j’ai lancé My Deer Friend Nokotan, j’étais persuadé d’avoir affaire à une de ces absurdités typiquement japonaises, genre de délire loufoque sans queue ni tête, bon à regarder en fond pendant qu’on mange des chips. Une fille avec des bois de cerf qui débarque comme une tornade dans la vie d’une lycéenne au passé douteux ? Sérieusement ? J’étais prêt à zapper au bout de 5 minutes.
Mais j’ai tenu. Et j’ai bien fait.
Derrière son humour débile assumé, son énergie frénétique et ses gags qui semblent sortir tout droit d’un rêve sous acide, Nokotan cache en réalité une vraie finesse d’écriture. Chaque moment de folie est un camouflage pour parler de sujets bien plus profonds : l’acceptation de soi, le pardon, la peur du regard des autres, et surtout la quête de sincérité dans un monde obsédé par les apparences.
Nokotan, avec ses bois ridicules et ses instincts de cervidé, devient le miroir des contradictions humaines. Elle est libre, honnête, chaotique — tout ce que l’héroïne, ancienne délinquante planquée sous une image de perfection, ne s’autorise plus à être. Leur relation, aussi absurde soit-elle, devient un prétexte à une vraie transformation intérieure.
Visuellement, c’est un feu d’artifice. Le studio ne se bride jamais, mélange les styles, casse les codes, et nous balance des transitions visuelles qui ajoutent encore à la sensation d’être dans un rêve éveillé. Et pourtant, jamais l’émotion n’est sacrifiée.
Alors ouais, au début j’trouvais ça con. Mais plus ça avance, plus ça touche juste. My Deer Friend Nokotan, c’est un anime qui cache un cœur énorme sous une peau de blague. Et mine de rien, ça fait du bien.