Tenir le Ring
Ne vous attendez pas à une romance. My Lovely Boxer parle avant tout de dignité, de courage et de la lente reconquête de soi. Une série modeste, sincère, imparfaite mais profondément humaine.« Elles...
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il y a 5 jours
Ne vous attendez pas à une romance. My Lovely Boxer parle avant tout de dignité, de courage et de la lente reconquête de soi. Une série modeste, sincère, imparfaite mais profondément humaine.
« Elles se donnent à fond, elles n’essaient pas de fuir, elles essaient d’aller de l’avant, quoi qu’il en coûte. » Cette phrase de Tae-young résume à elle seule l’esprit de My Lovely Boxer. Ce n’est pas une histoire de gloire, mais de dignité.
Après mes récentes déconvenues sur les relations féminines dans les Kdramas (Toi et tout le reste et A Hundred Memories), je commençais sérieusement à douter de leur qualité. À croire que les femmes de fiction ne savent que tirer les cheveux, trépigner, crier ou se venger. Rien de très glorieux.
Cette série, passée plutôt inaperçue, m’a donc agréablement surprise. Le casting ne cherche pas à séduire : je ne connaissais que Lee Sang-yeob, découvert et bien apprécié dans Once Again. Et la boxe féminine n’a rien d’un sujet vendeur. Malgré ses imperfections, j’ai envie de la défendre et de lui accorder un 8 un peu généreux, là où techniquement elle mériterait un 7.
Kim Tae-young est agent de sportifs, il évolue dans un milieu rongé par la corruption et les paris truqués. Derrière son calme froid se cache une profonde culpabilité, nourrie par les compromis qu’il a dû faire pour survivre. C’est en rencontrant Kwon-sook qu’il va retrouver le goût de la loyauté et une forme de dignité perdue. Lee Kwon-sook, elle, est une ancienne prodige de la boxe. Entre eux naît une reconnaissance mutuelle : celle de deux êtres qui refusent, chacun à leur manière, les règles du jeu. Elle rejette la docilité, lui la conformité. Ensemble, ils trouvent une manière d’exister en dehors des normes.
Le premier combat de Kwon-sook n’a rien d’héroïque. Elle ne cherche pas la victoire, mais la reconquête d’un corps qu’on lui a volé. Chaque coup devient une épreuve de lucidité : elle encaisse pour se retrouver. Ce n’est pas une victoire sportive, mais une victoire de conscience. Ses crises d’angoisse, filmées sans pathos, ne sont pas des signes de faiblesse mais de lucidité. Elle n’aime pas le combat ; sa peur la ronge. Et c’est ce combat-là, intérieur et silencieux, qui se révèle le plus courageux.
Autour d’elle gravitent d’autres femmes tout aussi dignes : une boxeuse prisonnière des réseaux sociaux, une autre qui survit en étant serveuse. La rivalité existe, mais elle reste sportive. La série montre une sororité pudique, tissée de solidarité. C’est rafraîchissant de voir des femmes qui ne se résument pas à des cris, des plans machiavéliques ou des crises de jalousie.
Le lien entre Kwon-sook et Tae-young m’a un peu rappelé celui de My Mister (en moins dramatique). Ils se reconnaissent avant même de s’aimer. Mais lui ne franchit jamais la ligne du respect. Peu à peu, la distance se transforme en tendresse. Leur relation s’étoffe sans jamais céder à la facilité du mélodrame. Cette pudeur fait toute sa noblesse : leur affection repose sur la liberté, non sur la possession.
À travers Tae-young, la série dénonce un monde corrompu gangrené par les paris, où la performance n’a plus de sens et où les athlètes sont traités comme des produits. Ce n’est qu’au contact de Kwon-sook qu’il retrouve la force d’agir, pas par vengeance, mais par justice.
Le ring, autrefois symbole d’exploitation, devient peu à peu un espace de liberté. La victoire importe peu : c’est le courage de tenir qui compte. Le ring enferme le combat, mais il le cadre aussi. Ce qu’elle affronte, ce n’est pas l’adversaire, mais la peur. Là où la vie frappe sans règle, le ring lui offre enfin un cadre où tenir.
L’alchimie entre Kim So-hye et Lee Sang-yeob est l’atout premier de My Lovely Boxer. Kim So-hye, après un entraînement intensif de trois mois, s’approprie peu à peu son corps : entre le premier combat et le final, la différence est palpable. Elle n’a pas une beauté conforme aux standards coréens, visage expressif, parfois marqué par l’effort, sourire immense, regard franc. Cette authenticité rare révèle une actrice prometteuse, capable d’allier intensité physique et justesse émotionnelle.
Quant à Lee Sang-yeob, il apporte à Tae-young une profondeur tranquille et une douceur désarmante. Son jeu, très sobre, passe par le regard. Je revois encore la scène du premier combat : quand elle gagne, tout change dans ses yeux. Il ne voit plus une boxeuse, mais une femme qui vient de reprendre possession de sa vie. Séduisant sans ostentation, il dégage une chaleur naturelle et fait de son personnage un repère moral dans un monde corrompu. Un acteur trop rare, et pourtant essentiel.
La série reste imparfaite. La boxe n’est pas très présente et, en ce sens, j’aurais aimé voir davantage de combats : deux, c’est bien trop peu. La réalisation est classique, souvent statique. La mise en scène est parfois trop appuyée, voire maladroite et le rythme se précipite à partir de l’épisode 9. En voulant tout résoudre, corruption, rédemption, amour, elle s’essoufle. Le final, trop sucré, retombe dans les clichés du K-drama. Certes, j’ai rien contre, sinon je n’en regarderais pas ; mais là, tout de même, c’est un peu trop de guimauve. Dommage, après tant de justesse.
Malgré cela, My Lovely Boxer reste une série sincère, d’une grande humanité, qui parle de courage, de loyauté et de ce qu’il faut d’effort pour simplement rester debout.
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il y a 5 jours
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il y a 4 jours
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Ne vous attendez pas à une romance. My Lovely Boxer parle avant tout de dignité, de courage et de la lente reconquête de soi. Une série modeste, sincère, imparfaite mais profondément humaine.« Elles...
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il y a 5 jours
L'idée de base était pas trop mauvaise. Mais le tout est très cliché et l'acting pas génial.
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