J'aime après les 70 premiers épisodes... jusqu'à l'épisode 107 à peu près...

EDIT : je vais prochainement revoir ma critique. J'ai vu 100 épisodes désormais et je me rapproche de l'épisode 135 comme premier seuil, vu qu'après on a pendant un certain temps des épisodes fillers. C'est d'ailleurs un gros point fort que sur les 135 épisodes il y ait très peu d'épisodes fillers et le peu qu'il y en a s'intègre pas trop mal à l'ensemble.
Mon impression va évoluer positivement. Le début de l'animé (j'ai vu une deuxième fois les 19 premiers épisodes), je retrouve cette idée qu'il y a pas mal de problèmes. Le premier arc sur la réception en tant que ninja et la mission avec le pont, cela me plaît par certains aspects, mais il y a des trucs qui ne vont pas. Or, ça avait l'air d'aller en s'aggravant pour moi. J'ai bien aimé le délire décalé de l'épreuve écrite avec les questions impossibles, la feuille blanche et la triche, mais après les épreuves ne me séduisaient pas. En revanche, j'ai dû commencer à vraiment apprécier avec le combat de Rock Lee contre Gaara, vers l'épisode 50. Puis, surtout, j'ai commencé à aimer suivre la série lorsque Sasuke est enlevé et que le village est attaqué, dans la zone des épisodes 66-70. Et là jusqu'à l'épisode 100, pas de problème pour moi. Je me fais plaisir. J'ai des incohérences toujours à critiquer et je tique un peu sur le côté forcé qu'ont les personnages à toujours minimiser Naruto. Il surprend tout le monde depuis le début dont un hokage, sachant qu'il a beaucoup progressé. Du coup, quand un nouveau personnage fort arrive et daube la maîtrise d'une technique que le héros vient d'avoir du mal à choper, ça fait un peu bizarre. Ceci étant dit, le méchant Orochimaru est stylé. L'histoire de Gaara en parallèle à celle de Naruto fait mouche, c'est touchant, ça marche super bien, même si à un moment donné on tique un peu sur le pouvoir de l'amitié. On enchaîne aussi dès lors avec le duo Jiraya et Naruto. Certains gags sont un peu forcés côté Jiraya et on a énormément d'allusions nettes à Dragon Ball. Mais il y a de la détente, on rigole bien, et l'alchimie de Naruto devient toujours plus efficace. C'est même une prouesse de ce récit de nous intéresser à un héros qui est hyper maladroit et hyper à la masse. Même si c'est un peu forcé, il y a une réussite. La voix française de Naruto est exceptionnelle, sonne juste. Puis, il est touchant, marrant, criant de vérité dans son style visuelle et orale. Et la rencontre avec Tsunade, même s'il y a une addiction un peu bidon de Tsunade, un entêtement un peu artificiel quand Orochimaru essaie de la manipuler, etc., malgrè tout ça, l'histoire perso de Tsunade qui rencontre l'histoire de la vie de Naruto, ça marche de folie. La série est donc remontée dans mon estime, on va voir la suite...
RE EDIT: et merde. Des épisodes 101 à 125, ça retombe à nouveau. Du moins passés les trois fillers, le départ de Sasuke, ça se tient encore, mais la course-poursuite avec les combats je n'aime pas du tout. J'aime uniquement le combat de Shikamaru le chef stratège contre la joueuse de flûte. Choji, je n'aime pas son combat. L'enfermement dans la grotte artificielle, je n'aime pas, le gars au chien mouais ça reste potache, le retour de Rock Lee avec la double référence au Maître chinois et à Jackie Chun c'est de la merde puissance dix mille, Naruto qui passe plusieurs épisodes avec des clones immobiles, alors qu'on nous tease la montée aux yeux du chakra de son démon, c'est d'une nullité sans nom. Puis, tout est incohérent dans la logique des personnages. Il y a toujours ce truc artificiel que Naruto se fait traiter de minable par des potes qu'il a vaincus et par des monstres qu'Orochimaru et Baruto n'ont même pas renseignés. Pire, les méchants tombent les uns après les autres, mais le discours que notre ninjas débutants sont minables suit son cours à chaque reprise. La logique des forces, elle sort du cul de l'auteur, ça va quoi ! C'est nul !
Puis, l'autre, Orochimaru, il laisse filer les jours, il envoie des gars récupérer Sasuke en exigeant que Sasuke soit libre dans son choix, et plusieurs épisodes on apprend qu'en fait Orochimaru est tellement mal en point qu'il était déjà trop tard. N'importe quoi ! Et le secours par renvoi d'ascenseur des trois de Suna, c'était encore un truc à ne pas faire !

Les quatre étoiles sont pour les seuls 19 premiers épisodes et pas pour l'ensemble.
La série a un point qui me rebute tout particulièrement, son style de dessin, notamment pour les têtes des personnages, mais pas seulement, style qui vient du manga. Il y a un côté sommaire des traits du dessin, une espèce d'économie désagréable à l’œil nu et j'ai beaucoup de mal à m'y faire, mais à force de regarder des épisodes, on s'y fait, et on trouve quand même parfois des visages expressifs réussis comme quand Naruto dit, en mode visage rapproché, à Konoha-maru que pour devenir le maître ninja du village il faudra avant tout le surpasser. Par ailleurs, ce style a le mérite de donner à la série sa signature particulière et de l'empêcher de se fondre dans la masse des animés à charadesigns standardisés. On tique un peu sur le profil assez fade de Sakura, mais Sasuke a effectivement le visage réussi qui correspond à l'impression de séduction qu'il doit produire et Naruto tout en étant un peu désagréable comme charagesign est original et colle à ce qu'il doit exprimer. Pour les cadres ou décors, je préfère nettement voir les représentations de la Nature que les constructions humaines, le pont dans l'arc du pays des Vagues est peu convaincant, que ce soit dans le dessin ou dans les angles de vue. Il y a enfin les petits plus liés à l'animation ou à l'esthétisation du point de vue : les souvenirs du passé peuvent être en gris, ou en couleurs grisées, ternies, ou bien on a un système de quadrillage de l'image avec des petits points gris, et enfin quand Naruto, sous le coup de la colère, libère une partie de la force démoniaque de Kyubi qu'il a en lui, on a droit à une image assez subtile en noir et blanc, avec une alternance de courbes et un gros plan granuleux sur son visage qui donne vraiment l'impression qu'on voit sortir la part animale du personnage du fond de lui et cette image de l'intérieur prendrait le dessus sur son image réelle (cela se passe lors du combat contre le ninja qui ressemble à une fille dans ses miroirs de glace, 17ème ou 18ème épisode).
Pour le scénario, l'auteur a réellement bossé, mais le résultat est inégal. Le premier épisode est de loin le meilleur des 19 et c'est le seul que j'ai regardé avec plaisir. On a une bonne entrée en matière, un vrai sujet, un héros original, un bon rythme. On a aussi droit dans le premier épisode à une utilisation géniale de la musique, en particulier ces espèces de cris tribaux qui sont super bien exploités et créent une vraie atmosphère. Ils reviendront après le premier épisode, mais alors qu'ils faisaient plusieurs fois mouche, ils n'auront plus jamais la même pertinence par la suite, ne feront plus du tout leur petit effet magique, car il n'y a que dans le premier épisode qu'ils ont été utilisés de manière décomplexée et habilement. Le premier épisode campe très bien le héros : il fait des farces insupportables à tous, il ne respecte rien, salit la parodie de mur des présidents américains du village (les visages des quatre plus grands ninjas ont été gravés dans la falaise et Naruto jette de la peinture dessus), mais c'est un mal-aimé qui cherche maladroitement à se faire accepter et qui ne sait pour l'instant que partir dans des délires qu'il ne contrôle pas. C'était pas mal vu. On a une bonne immersion aussi dans la réalité d'un enfant qui a des pouvoirs, qui vit dans une communauté qui a des pouvoirs, mais qui a des préoccupations ordinaires. Les gags sont bien conçus. Même si à partir du deuxième épisode, ça devient beaucoup moins intéressant à suivre, on a jusqu'au troisième épisode une certaine réussite des gags associés aux progrès du héros dans l'acquisition de techniques spéciales. Le héros peut prendre d'autres apparences que la sienne et il peut se cloner. Comme les deux techniques sont connues de tous et sont presque l'enseignement de base de leurs examens au vu du premier épisode, les réactions des personnages dupés ne sont pas convaincantes, mais malgré tout le suspense et les effets de surprise sont ménagés, et on a le truc qui est poussé à plusieurs reprises jusqu'à des conséquences assez recherchées. Par exemple, les clones du héros se bloquent l'un l'autre pour être le premier aux toilettes, alors qu'une technique ninja est plutôt censée conférer un avantage.
L'intrigue psychologique est assez bien posée et les phrases des dialogues ont de l'enjeu et sont plus littéraires que les banalités creuses de One Piece, parce qu'entre One Piece et Naruto je trouve plus mature Naruto, plus littéraire et plus intéressant à suivre. On voit que l'auteur en veut. A la fin du dix-neuvième épisode, même si ça ne mange pas trop de pain, on a un épilogue où le pont qui a été un peu pris au centre de l'action devient le symbole du courage qui construit l'avenir à l'image de ce que Naruto à montrer, et ce pont portera ainsi le nom du héros. C'est le signe que l’œuvre est pensée jusqu'à un certain point. Toutefois, c'est un peu fait n'importe comment. Si la construction du mal-aimé est bien faite dans le premier épisode puis la suite, ça ne va pas sans une incohérence ou en tout cas une sorte de narration très confuse. Naruto est le fils d'un des plus grands ninjas du village, mais il l'ignore, et on a scellé en lui un démon ultra puissant qui a failli détruire le village. Les villageois et les enfants rejettent Naruto à cause de ce passé que lui-même ignore car le sujet est tabou surtout devant lui, mais on nous explique d'un autre côté que seuls ceux qui furent présents connaissent la vérité, puisqu'il a été dressée comme secret. On arrive à un compromis bâtard où les adultes sont au courant, mais pas les enfants, sauf que ces derniers se modèlent inconsciemment sur le rejet des parents. Houla, c'est bien compliqué et c'est peu vraisemblable (aucun adulte ne va lâcher le morceau à un enfant). Autre incohérence, un ninja envoie Naruto s'emparer d'un manuscrit contenant des techniques interdites à sa place, mais on ne saura jamais ce qui l'empêchait de le faire lui-même et si Naruto a eu du mal ou non à y accéder. C'est un peu bizarre ! Cela crée un faux scénario où Naruto en profite pour apprendre une technique et en même temps est mis en danger, puis sauve son maître, sauf que le danger n'avait pas de raison d'être. Le gars volait lui-même le document, il n'y avait pas d'histoire et en plus son vol aurait réussi, alors qu'en impliquant une autre personne le vol dure longtemps et finit par échouer. L'absurdité est encore à d'autres niveaux. Le héros n'est pas doué en clonage, la seule technique qu'il vole est celle du multiclonage. Mais donc il lui suffit de lire un bout de papier pour réussir une myriade de clonages alors qu'avec l'entraînement et les cours de l'école il n'arrivait pas à faire un seul clone, quand les autres en faisaient trois. Puis, qu'a d'interdit la technique si c'est un enseignement anodin de faire trois clones à l'école ? Il y a quand même du flottement important dans le scénario. En plus, on a un héros qui a deux pouvoirs extrêmes, d'un côté il a un pouvoir de démon scellé en lui, de l'autre ce multiclonage. Il faut y ajouter une troisième, il est le fils d'un ninja mythique et donc doit avoir en prime du potentiel indépendamment du démon. C'est dire si la série se plie artificiellement en quatre pour faire passer notre héros pour un cancre qu'on ne voit pas venir comme un champion. Ce qui rattrape, c'est qu'on apprécie la façon dont il se sert de ses pouvoirs qui est effectivement farfelue, espiègle, et aussi le fait qu'il sait quand même mettre au point d'habiles stratagèmes qui bénéficient de l'effet de surprise auprès du spectateur qui plus est. Les incohérences ne s'arrêtent pas là malheureusement. Les héros ont été à l'école et même si le premier épisode nous offre le récit de l'examen final il faudrait éviter de nous expliquer que maintenant qu'ils sont aspirants ninjas ils réapprennent les bases, le chakra notamment. On voit l'héroïne Sakura, bon élève, qui grimpe aux arbres sans problèmes, mais pas Sasuke et Naruto, alors même que, d'un, Sasuke est réputé le premier de la classe et Naruto le dernier, raison explicite de leur formation à trois pour équilibrer les groupes, alors même que, deux, Sasuke et Naruto expliquent clairement que c'est la pratique qui est déterminante, et on sait qu'ils pratiquent déjà énormément, alors que, trois, Sasuke réplique qu'ils savent déjà utiliser des sorts, ce à quoi leur maître réplique par un argument complètement bidon de progrès à faire en stabilité du chakra. Ce qui rattrape, c'est la bonne explication que le fait de grimper aux arbres oblige à stabiliser le chakra dans la partie la plus difficile : les pieds. Mais bref, on voit un gain de puissance rapide au milieu d'un grand danger. C'est un peu débile. On sait que les élèves ont suivi des cours des années durant, un vrai danger imprévu survient, là on rattrape le temps perdu par un enseignement intelligent qui ne prend pas dix plombes et qui booste considérablement la force des héros. Sans doute que la plupart des spectateurs sont heureux de cela car ils ne se rendent pas compte de l'anomalie, je pense que c'est une anomalie qui passe en douce auprès des spectateurs qui regardent en posant leur cerveau sur le coussin. Enfin, autre grande anomalie, c'est les miroirs de glace du ninja masqué qui ressemble à une fille. Le début du combat avec Sasuke, pffh ! C'est fait de bric et de broc, ça n'a aucun sens, on fait semblant de croire que c'est ultra puissant, que Sasuke est dépassé, mais ça ressemble à rien, ce n'est pas articulé dans une présentation convaincante de la technique, c'est du mirage et voilà tout. En plus, comme c'est le truc hard qui consacre l'ensemble des 19 premiers épisodes, avec la première sortie d'aventures pour Naruto et Sasuke qui font leurs premières preuves, on voudrait quand même que ça se rattrape à un moment donné, surtout dans la conclusion du combat, mais non ! On a Sasuke qui progresse par la vertu d'un avantage génétique qui se révèle et on a un Naruto qui devient bêtement plus puissant parce qu'il y a des fissures qui apparaissent dans le sceau du démon, du fait de sa colère à croire Sasuke mort. C'est hyper mal fait du début à la fin ce combat contre l'igloo de miroirs. En plus, comme il y a deux combats à la fois, plus des réactions au village, on a des allers-retours qui cassent le rythme, qui créent des ralentis pas permis, qui fragmentent l'action, c'est insupportable. Puis, qu'est-ce que ça parlote ? Car il y a très peu de moments où les coups s'échangent. Pire que tout, pendant le combat, on a l'expression de la tristesse, même les gens ils font leur deuil devant tout le monde alors que le danger est là et en plus on sait, parce que ça nous est répété par tous les personnages qui l'admettent comme une vérité, que le ninja emploie la ruse et attaque en traître quand l'ennemi a baissé sa garde. Mais, c'est le gros défaut de la série, même si c'est servi par une bonne problématisation littéraire avec des phrases qui ont du sens, on a un envahissement du lyrisme qui est insupportable, ça pleure, on a des personnages figés qui se regardent un certain temps avant de réagir, ça médite, ça fait de la morale de vie courageuse au quotidien, etc., et ça ça s'allonge, et quand il y a quelques coups on n'a pas la dynamique de Dragon Ball, c'est toujours très sec, très court, plutôt démonstratif que spectaculaire.
De toute façon, il faut le dire : autant le premier épisode avait bien fait le travail, autant à partir du deuxième épisode on a d'énormes problèmes de rythme et de manque de densité du contenu. En plus, défaut auquel doit au moins échapper le manga, on a droit à chaque début d'épisode à une reprise de la fin de l'épisode précédent, ce qui n'a d'intérêt que si réellement on regarde les épisodes à une semaine de distance, mais quand on les enchaîne c'est lourd, et puis du coup ça allonge une série qui est déjà assez fleuve comme ça. Mais du coup, les cliffhangers, on ne les ressent pas comme géniaux, on les attend, ils ne sont pas spectaculaires et ils sont plutôt vécus comme alanguissant le rythme de la série que comme entretenant son caractère haletant.
L'auteur de Naruto est bien évidemment un fan de Dragon Ball, il multiplie les allusions. Naruto a une combinaison orange et des cheveux en pique, il a un démon à neuf queues en lui et ce démon le transforme en monstre ultra puissant, reprise évidente de l'oozaru et même du motif de la queue de Goku mais en mélangeant cela aux renards divins ou démoniaques de la tradition japonaise ("inari"). La coexistence entre Naruto et Sasuke s'inspire du binôme formé par Goku et Vegeta. Le clonage est un classique dans les animés japonais, mais on songe à l'image rémanente, autre classique, exploité dans le combat entre Jackie Chun et Goku, puis parodié dans One-Punch Man. Pour grimper aux arbres, les ninjas le font à la manière de Tao Pai-Pai sur la tour Karin. On pourrait passer un certain temps à relever les allusions à Dragon Ball. Mais il y a une différence d'approche. On sent que l'auteur de Naruto est un fanboy, il est plus dans l'intériorisation de l'histoire et dans la prise au sérieux des drames psychologiques et des ambitions épiques, puis il va plus vite à l'essentiel quitte à rater la construction des effets. On est loin du génie de Toriyama. Mais ça reste intéressant et c'est différent, sauf qu'il faut de la patience pour se taper les dix-neuf premiers épisodes d'une série qui en compte plusieurs centaines. La série Naruto et ses suites ont fini par lasser et on dit que la qualité s'est effondrée, mais moi même si j'y trouve des mérites je peux assurer que je pousse de gros soupirs au moins tout au long de l'arc du pays des Vagues. Dès le deuxième épisode, je ressentais des moments d'ennui. Puis il y a des trucs qui ne devraient pas être racontés, puisqu'ils n'ont pas de prise sur l'action. Le garçon du village du pays des Vagues qui pleure la disparition de son père et qui dit que les héros n'existent pas, il faut se le payer. Effectivement, il ne fait que pleurer et au contraire de ce qui nous est raconté Naruto n'a pas été assez dur avec lui, parce que ça ne tient pas une façon aussi odieuse de se comporter. Les pleurs de bébé n'excusent rien. Ensuite, ce n'est pas un personnage avec lequel on peut créer une discussion sur le courage. C'est un petit enfant normal, voire faiblard (son père ne l'était pas au plan biologique) : il n'a pas à être courageux face à des ninjas ou des gens qui rivalisent avec les ninjas, à partir de là, les beaux discours qu'on lui fait ne sont pas à leur place, ne sont pas pertinents (au contraire) et surtout ils n'ont aucun lien à l'action. Evidemment, l'auteur insiste dans son délire et on a à la fin le village qui vient aider les héros, avec l'excuse bidon qu'ils ont trop usé de chakra, et voilà une scène finale que l'auteur doit croire édifiante et qui malheureusement est une grosse bouse qui n'a aucun sens cohérent dans ce qui nous est raconté. Il ne fallait surtout pas faire cette belle scène de genre, car la sauce ne peut pas prendre, à moins d'un public vraiment bête qui s'adapte au quart de tour, il est vrai que ce public-là tend étrangement à être la norme, mais bon il n'en reste pas moins qu'artistiquement c'est une mauvaise idée de faire ça. Il veut trop en faire, notre auteur !
Je n'ai évidemment pas du tout été touché par le drame du ninja qui ressemble à une fille et se dévoue à un maître, même si lui est gentil quand le maître est un méchant assassin. Je trouve ça absurde et je trouve ce ninja qui se dévoue répugnant et inexcusable dans ses crimes. Et le pathos du maître qui, après un temps avoir été insensible à la mort de son élève, finit par lâcher la petite larme qu'il avait au fond de lui, c'est bon. C'est pareil que nous faire pleurer la mort de Sasuke pour le réveiller deux épisodes après. C'est nul : oh! aujourd'hui je propose de pleurer et d'être en deuil, mais rassurez-vous c'est un hors-d’œuvre, le personnage n'est pas mort. C'est éculé, ce tour-là, depuis longtemps, puis quand on met la barre du pathos aussi haut on l'évacue pas comme ça après comme si de rien n'était, ça décrédibilise l'intensité dramatique, on sait que la suite peut donc tourner à ce genre de duperies et donc de farce. Faut pas en abuser des retournements de situation quand on joue sur les émotions, faut être subtil.
Un dernier truc à relever peut-être ? Oui, l'enchaînement entre le début de formation scolaire et la première aventure, ça passe, mais ce n'est pas du génie, on est loin, loin, du naturel avec lequel dans Dragon Ball on est passé d'une quête de boules de cristal à un entraînement d'arts martiaux. Il n'y a pas la touche magique du récit qui bifurque soudainement. Le récit de Naruto est très charpenté, très conditionné. Du coup, dès que ça bifurque, ça passe mal, parce qu'on voit anormalement la suite de l'entraînement et surtout des progrès dans un contexte de danger, on voit tout de suite le manque de logique.
Sinon, Sakura est clairement sous-exploitée et la relation entre Naruto et Sasuke elle n'est pas si problématisée que ça, elle n'a aucune force d'articulation réelle, on sent que c'est déjà un ventre mou imprécis et sans vrais enjeux.