Vide et mirages
Evangelion, c'est nul. Evangelion, c'est bien. Ces deux critiques, certes un peu restreintes, sont exactes l'une comme l'autres. Rares sont les histoires à pouvoir se vanter d'une pareille...
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le 4 sept. 2013
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EDIT : Courageusement, j'arrive à l'épisode 7. Bon, j'ai des moments de somnolence, je suis ça d'un oeil en fait. Je ne supporte pas et je suis convaincu d'une chose : un mec intelligent qui aime Neon Genesis Evangelion, ça ne peut pas exister. Les mechas, mais putain, ils font quoi avec ? T'as un robot, c'est pour faire de la danse, tu fais des arts martiaux. Episode après épisode, je ne vois pas l'utilité de ces bazars, tu fais des armes classiques puissantes, ça ira très bien, il n'y a aucun début d'intérêt à ces formes de robots. Puis, les discussions sur la solitude, la dépression, ça sonne faux. L'auteur dit qu'il a eu une grosse déprime, et il cite du Freud et du Lacan, deux tarés qui n'ont pas d'avenir et dont les théories ont été à peu près intégralement démenties. Mais, même, le gars va voir la fille dans son robot lors de l'épisode 6... (Au passage, il ne la sauve de rien du tout, c'est juste le premier sur les lieux)... il lui fait un beau discours et il lui demande de sourire, la fille sourit ! Mais putain de bordel de merde, la crédibilité psychologique, c'est qu'une personne qui est fermée, une fois qu'elle s'ouvre elle lâche les vannes ! Mais vous savez qu'on glane des avis de fous, vous avez des illuminés qui vous expliquent que Neon Genesis Evangelion (plus belle série paraît-il dans son genre ou de ces trente dernières années) s'est diffusé en France par des VHS qui eurent une marge de succès par les... connaisseurs, ben tiens ! Ahahahaha! N'importe quoi ! Il y en a qui y trouve de la philosophie, c'est philosophique, il paraît, hou putain je vais aller en serrer quelques-uns de près dans une discussion. Ahahahah! Et les questions d'éthique, de religion et de psychologie, mais oui mais oui... Ohohohoh! Qu'est-ce qu'il ne faut pas lire ? Alors, comme ce sont des bras cassés qui pilotent les engins, on a droit à des scènes militaires au ralenti où il faut juste tirer un rayon laser de loin. On a des trucs loufoques : l'engin ennemi au départ invincible va perforer le sol douze heures durant en perçant 22 défenses, comme ça on a le temps, alors on a les roulements de tambour d'une musique pas trop mal, mais ça meuble du vide... On a un petit discours stratégique ronflant par-ci, un petit truc tactique détaillé par là, mais on remue de l'air et c'est tout. Puis, seuls les gosses de quatorze ans peuvent piloter ces machins-là, pourtant fruits de la recherche scientifique, on n'aurait pas pu faire autrement, et du coup tout le système complaisant est mis en place pour faire croire à ceux qui n'ont pas un chouya de conscience du problème de vraisemblance qu'on a des gosses, des zozos, qui pilotent les deux engins pour sauver l'humanité, ils vont à l'école, ils ne se posent même pas de questions, ils n'ont aucun accompagnement, et allez qu'on te met tel quel le dépressif joueur de vidéo dans la peau du héros de la série. Et vous aimez ça, regarder leurs émotions de dépressifs ! Eh ben, je n'ai aucune envie de vous ressembler, beuark !
Les ennemis, ils apparaissent et disparaissent, comme ça, sans raison, aucune grande attaque massive coordonnée (bon Goldorak faisait pareil), mais là on ne sait pas qui ils sont, ils attaquent comme ça comme on fait un jogging quotidien, pour la forme, pour le sport, pour le fun ? Puis, les engins, même les scientifiques ne comprennent pas comment ils marchent, ils les ont créés, mais ça les dépasse un petit peu. Ils sont incontrôlables, mais c'est pas grave, la série va se plier en quatre pour donner raison aux irresponsables qui encouragent à les utiliser, parce qu'ils vont réussir leurs missions, puis les méchants ne sont pas pressés de profiter des failles pour liquider tout le monde, donc tout baigne, il y a juste qu'il y a un peu trop de dépressifs au mètre carré...
Nouvel EDIT : Ahahah! je parle qu'il faut que ça danse, c'est venu juste après, ahahahah! Malheureusement, c'est de l'esthétique non raccord avec la logique de l'action. En fait, on ne voit que des conneries, et pas seulement quand la nouvelle élue, insupportable au passage (je ne savais pas que les allemandes étaient ainsi), saute sur des infrastructures et les pète parce qu'elle est conne, les actions n'ont pas de cohérence du tout. Dans l'épisode 11, il suffit d'ouvrir un sas et de tirer avec une arme de tir, un pistolet géant qui n'est pas incorporé au robot. Les malins qui soutiendront que les robots font les combats, mais expliquez-moi pourquoi cette arme doit être obligatoirement d'un robot, il suffit de faire un guet-apens avec cette arme. D'ailleurs, les trois robots ont dû faire un plan, parce que le héros a fait tomber son arme, ils ne font un plan que pour la ramasser. J'ai bien étudié le problème. En fait, on nous endort en nous faisant bouffer l'idée que, si on met de côté des sortes de bombes nucléaires, rien sur Terre n'a les blindages et la puissance de feu de ces robots qui sont aussi des inventions humaines. Y a pas un gros problème de débilité mentale. Ce pistolet il est détaché du corps de robot, en plus !!! Et c'est lui qui tue le monstre, pas le robot !!! Y a que moi que ça dérange ? Les plans de combat sont foireux au possible, c'est juste que le scénariste décide qu'ils réussissent une mission, mais c'est de l'irresponsable en continu. ET Goldorak, on voyait du corps à corps, on voyait la combinaison des armes entre elles, les méchants n'avaient pas toute une panoplie, mais on voyait la combinaison de leurs deux trois astuces. Ici, tu prends les combats, tu peux toujours imaginer de les refaire avec des armes conventionnelles, sans robot. C'est juste qu'artificiellement on te fait gober que le blindage et la puissance de feu sont mieux sur les robots, c'est tout. Puis, la tenue de scaphandrier de la lave, c'est encore de la moisissure de pensée pour faire aller le robot partout...
Nouvel EDIT : alors j'ai mis un coup d'accélérateur. Après une longue galère d'épisodes gnan-gnan avec en particulier de très très longues séances de slice of life coquins soit entre un ancien couple d'allumeurs, soit entre deux jeunes de 14 ans qui ne s'aiment même pas, après des tonnes de combats pas intéressants, après un suspense longuet inutile de piratage où tu regardes trois cases bleues devenir rouges, en attendant que la technicienne appuie sur un bouton pour arrêter tout d'un coup (authentique !), la série chope enfin le train de la pertinence de traitement, tout simplement parce qu'elle lâche l'histoire des mechas pour traiter le problème psychologique. Bon, les défauts sont encore là, car évidemment les evangelions sont d'origine extraterrestre (sont des anges) et ils ont été trafiqués par les humains en intégrant de bonnes vieilles consciences humaines, selon des modalités qu'on n'a pas à savoir, secret scientifique gardé ça va de soi, et donc on a le classique deus ex machina quand il n'y a plus d'espoir il y en a encore. Il va mourir, il n'a plus d'énergie depuis longtemps, ah ben si en fait, oh ! mais c'est incroyable... Bref ! Mais donc, deux intérêts, d'abord la physionomie de l'evangelion qui s'animalise, on le voit manger un ange, on le voit dans la nuit qui se tourne pour observer qui l'observe, et on le voit dans la base avec deux images fixes dont le réalisateur est visiblement très fier, et il est vrai que les images sont bien, une image de face, une image de profil, la tête a des bandages comme une momie et un gros oeil vert inquiétant qui fixe les humains à petite taille. Là, enfin, quelque chose. On a le deuxième intérêt, même si c'est classique par-derrière, c'est le héros, supposé devenu du liquide, qui fait des rêves, puis redevenu un corps humain à l'hôpital il en fait d'autres. Là, il y a pas mal de dessins esthétisés, il y a aussi des paroles obsessionnelles, transcrites par du texte coloré. Tout ça c'est vers les épisodes 17 ou 18 à 20 ou 21. Je me suis arrêté là, au milieu d'un épisode, car malgré tout ça ne me passionne pas, et même si j'apprécie l'esthétisation le sens ne tient pas la route, ça reste assez creux, mais on comprend de mieux en mieux pourquoi des gens se leurrent et trouvent cela philosophique, on voit nettement le discours inspiré de la psychiatrie, etc. Cela vaut ce que ça vaut, disons que les épisodes sont meilleurs et qu'on a un peu moins le slice of lice chiant avec des répliques coquines basiques, des dialogues sur "mets ta cravate correctement, si tu pouvais te raser, arrête de me regarder, gros pervers," etc., tous ces dialogues bas de plafond, sans chair, dont on nous rebat les oreilles sans cesse. Là, on a un répit, enfin !
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Vous êtes sérieux, c'est culte, ça ? Vous aimez quoi ? La psychanalyse ? Moi, pas, je considère que Freud et la psychanalyse c'est que des tissus de conneries sans avenir. Vous aimez le graphisme ? Pffh. Mouais, une approche dans la composition des personnages quand ils sont plusieurs à l'écran, mais ce n'est même pas spécialement joli. Les couleurs ? Heu ? Beuark ? L'histoire qui se déroule à deux à l'heure ? La profondeur ? Mais de l'ennui. C'est plein de recettes clichés d'époque. Je cherche un début d'intérêt, mais je ne trouve pas. Vous aimez l'animation de la voiture sur la route dans un virage avec son mauvais air d'imitation de jeu vidéo d'époque ? Il n'y a rien de puissant dans toute cette masse... Je ne pige pas la dimension culte du truc, là ça me dépasse.
EDIT : AAAAh quelle horreur ! Je suis passé au troisième épisode. C'est seulement au troisième épisode que la matière devient originale et que le scénario se met en place. Au passage, j'ai pensé aux films en costume ou avec des marionnettes genre Godzilla, car visiblement cette série ne s'inspire pas uniquement de dessins animés antérieurs, mais des Godzilla et des séries à marionnettes et maquettes, je l'ai bien senti d'instinct sur quelques images. Mais si ça devient original, ça ne devient pas bon pour autant. Bref, ils ont mis le mecha dans les mains d'un gosse dépressif et incompétent. Il fait ce qu'on lui demande comme un zombie ou un condamné à mort. Evidemment, ça me répugne et ça me fait crier à l'invraisemblance.
Alors, passons au truc qui arrive à être charmeur tout en étant pourri. Le gars qui se bat contre des monstres robots dans la ville, eh bien au lieu de le couvrir on l'envoie dans une école publique, pareil pour son équipière le bras dans le plâtre. Non, mais, tenez-vous les côtes, il y a une alerte, ils doivent quitter l'école où personne ne sait ce qu'ils sont et rejoindre leurs mechas. Bonjour, la vraisemblance, et bien le bonsoir ! Mais ça ne s'arrête pas là, les gars ils ont des ordis en classe, les autres le voyant arriver en classe juste après une attaque ont compris d'intuition qu'il pilotait le robot, robot qui mal géré a fait des dégâts dans la ville avec des morts et des blessés. Donc avec leurs ordis ils écrivent un message au gars pour lui demander si oui ou non il pilote le robot. Le gars, il n'a pas de consigne de silence, il répond "oui", il n'a même pas de cerveau d'ailleurs. Certes, ça donne une scène amusante où plus personne n'écoute le vieux prof qui fait semblant de rien voir, où tout le monde est autour de son pupitre à poser des questions, avec un petit vicieux qui fait mine de pas être intéressé, mais prend des notes. La scène est sympa en soi, mais elle est absurde puissance dix mille. En plus, du coup, dans la classe, un gars dont la soeur a été blessée va se venger en tabassant notre héros, rien que pour ce genre de problèmes il ne devait pas aller à l'école, mais bon, cette série s'adresse aux intellectuels prêts à adhérer au concept, moi j'en suis pas...
Puis, le tabasseur et son copain, vrais girouettes, pendant une alerte, décide d'aller voir la baston entre robots, et évidemment ils se retrouvent nez à nez avec le tabassé dans son robot.
Ah ! quelle horreur : wouargg beuuuwwueuewark ! Excusez-moi, je retourne dégobiller un seau aux toilettes, ah putain je vais me forcer à regarder cette daube ! Quelle horreur ! Le héros me fait vomir, j'espère qu'il meurt au quatrième épisode ! Pitié ! Pitié !
La leçon de tout ça, c'est qu'en fait Evangelion, c'est un montage artificiel pour qu'on privilégie un type de rapport au héros, un rapport qui n'a pas lieu d'être, mais tout est artificiellement conçu pour te faire vivre ce scénario. Ce n'est pas acceptable, c'est tricher avec l'art, l'art ne doit pas sonner faux. Bien sûr qu'il y a des invraisemblances dans tout, bien sûr qu'un peu de relâchement dans les contraintes, ça libère l'imagination, mais on ne peut pas monter n'importe quoi sous peine de réduire l'art à être un provocateur d'émotions et de fausses idées sur le genre humain à la façon des montagnes russes. Cet animé, ce n'est pas de l'art, c'est des montagnes russes. Qui plus est, pour une acceptation d'une certaine dose d'invraisemblances, il y a deux niveaux : ou l'animé s'admet cartoonesque et donc il a une garantie qui justifie les écarts, ou comme c'est le cas ici il a des codes de bonne conduite lisse en fait de vraisemblance interne au récit, et du coup il faut que le trucage ne saute pas aux yeux... Tout ça, c'est capital à la critique d'art, à la critique des séries animées elles-mêmes... Après, le pathos du dépressif, ce sera un autre problème, mais il va de soi que la morale de l'animé je m'en méfierai comme de la peste, j'ai arrêté au milieu du quatrième épisode, je n'en pouvais plus...
Créée
le 7 juil. 2019
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