Vide et mirages
Evangelion, c'est nul. Evangelion, c'est bien. Ces deux critiques, certes un peu restreintes, sont exactes l'une comme l'autres. Rares sont les histoires à pouvoir se vanter d'une pareille...
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le 4 sept. 2013
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L'univers de Neon Genesis Evangelion me paraissait aisé à intégrer. Car les robots géants combattant au corps à corps des monstres de taille équivalente font partie de ma culture, tout comme les mondes post-apocalyptiques et les Japons dévastés.
Erreur d'appréciation !
La descendance d'Actarus et Alcor m'a donné du fil à retordre, se révélant plus caractérielle que ses aînés, et plus portée sur le questionnement métaphysique et existentiel.
Et les figures parentales sont loin d'être aussi rassurantes que le brave Professeur Procyon, toujours prêt à adopter le moindre prince d'Euphor qui passe à proximité de son QG secret.
L'auteur d'Evangelion a fait de ses "Eva" - exosquelettes géants et filiformes autour desquels s'agite tout un staff - des héros qui n'en sont pas.
Tout comme leurs pilotes (des adolescents de 14 ans eux aussi filiformes), les Eva sont faillibles. Elles ratent leurs cibles à de multiples reprises, et compromettent parfois leur mission qui consiste à débarrasser la Terre d'entités géantes nommées les "Anges".
Contrairement à un robot géant tel que Goldorak (Grendizer en VO), carré, bêtement loyal et dénué de libre arbitre, une Eva est en partie organique et peut s'animer seule.
Elle fusionne avec son pilote qui baigne dans une sorte de liquide amniotique, et peut même montrer des facettes inquiétantes, poussant des grognements bestiaux ou dévorant la dépouille d'un ennemi.
Bref, un beau délire psychanalytique qui se mêle à une quantité de référence bibliques et kabbalistiques.
Shinji, Rei et Asuka, les enfants pilotes sont d'authentiques anti-héros comme on les aime, de ceux qu'on bafferait volontiers, mais touchants et attachants.
La problématique du lien filial, de la blessure narcissique et du besoin de reconnaissance et d'amour se retrouve chez la plupart des personnages, et est au coeur d'Evangelion.
On a envie de dire : "Anno Hideaki Sensei, interrogez-vous !"
Neon Genesis Evangelion offre un univers profus, parfois confus, mais d'une complexité et d'une beauté qui donnent envie d'y revenir.
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Créée
le 1 mai 2025
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