Et si sauver le monde te filait une crise existentielle ?

Si Evangelion était un robot géant, ce serait un mecha super stylé, hyper puissant… mais qui pleure dans un coin entre deux combats contre des créatures bibliques incompréhensibles.

Le concept part comme un bon vieux shōnen : Tokyo-3 est attaquée par des monstres appelés Anges, et des ados mal dans leur peau doivent piloter des robots géants pour les détruire. Mais très vite, tu comprends que ce n’est pas un anime sur les robots… c’est une psychanalyse animée sous anxiolytiques.

Shinji, le héros, est aussi enthousiaste à sauver le monde qu’un chat face à un bain. Il pilote son EVA parce qu’on lui crie dessus, pas parce qu’il veut être un héros. Ses relations sont un mix de malaises, de silences gênants, de regards dépressifs et de daddy issues d’un niveau stratosphérique.

Là où Evangelion explose tout, c’est dans son mélange unique de baston stylisée et de philosophie cryptique. La musique est épique, les combats sont magnifiques, mais chaque épisode te rapproche doucement d’un gouffre de questionnements existentiels. Pourquoi suis-je là ? Qui suis-je ? Est-ce que mon robot est possédé par l’âme de ma mère morte ? (spoiler : probablement.)

Mais attention : Evangelion, c’est aussi une série qui ne te tient pas la main. Le rythme est étrange, les dialogues sont parfois obscurs, et le dernier épisode te balance une séance de thérapie en voix off pendant vingt minutes. Tu finis perdu, ému, confus… et un peu traumatisé. Et si ça ne suffit pas, tu peux toujours regarder The End of Evangelion, qui remplace l’introspection par des hurlements, du sang et des métaphores sexuelles géantes.

Au final, Neon Genesis Evangelion est un chef-d’œuvre étrange, dérangeant et visionnaire, aussi culte pour ses EVA que pour ses prises de tête métaphysiques. Un anime qui te dit : "Tu veux voir des robots qui se battent ? Tiens, prends ça, et commence à reconsidérer toute ta vie."