Ne vous méprenez pas, j'ai eu beau mettre 6, je n'ai pas détesté mon visionnage express des quatre saisons de la série (soit 19 jours).
Maaaaais....il y a beaucoup à redire.
Tout d'abord, le concept est plutôt astucieux. Les sitcoms basées sur des familles, c'est souvent vu et revu, l'aborder sous l'angle de quadruplés, c'est intéressant. Cela dit, dans la mesure où il y a parfois une certaine hiérarchie dans la fratrie, ce n'est pas tant des quadruplés que des frères et sœurs que l'on voit, bien que leur complicité soit assez authentiquement retranscrite.
La force de la série reste à mon sens son côté absurde, presque cartoonesque. Les caractères des protagonistes, bien que très clichés, sont prétextes à pas mal de situations drôles. Néanmoins, l'humour est très prévisible une fois que la première saison est visionnée. On comprend très souvent où l'épisode veut en venir, quel quiproquo aura lieu, et comment ils s'en sortiront. Ce qui fait qu'en général, la plupart des épisodes ont un côté très lambda. Il arrive que de temps en temps, certains sortent du lot, avec un équilibre bien trouvé et des enjeux pertinents. Le problème, et c'est à mon sens l'un des défauts de la série, c'est que ces épisodes là sont quand même assez rares, de l'ordre de un à deux par saison.
S'agissant du cadre, Nicky Ricky Dicky & Dawn a un contexte vraiment sympa: magasin de sport un peu galerie marchande, maison typique et plutôt confortable,...La série se positionne dans un milieu social de classe moyenne supérieure qui permet de justifier sans incohérence les gaffes des enfants et leurs conséquences. Au passage, la colorimétrie est vraiment appréciable, avec des couleurs parfois chatoyantes et un arrière-plan plutôt lumineux.
La série développe parfois quelques personnages secondaires, mais il y a une certaine inconstance dans leur traitement et c'est fort dommage. Le love interest de Dawn dans les premières saisons par ex, aurait mérité une meilleure place par ex. La rivalité avec certaines filles clichés aussi.
C'est là que le bât blesse: Nicky Ricky Dicky & Dawn peine à créer un univers complet. Du côté familial, c'est plutôt correct, même si la mère est malheureusement un peu en retrait. Le père, joué par un Brian Stepanek en forme et tout en cabotinage (à l'instar de ses apparitions dans Zack & Cody), a droit à une personnalité assez développé.
Mais passé le seuil de la maison, des profs vont et viennent, des amis des enfants aussi, et on a pas vraiment de lignes temporelles définies clairement, comme s'ils vivaient leurs années scolaires dans les premiers albums de Titeuf.
Le ton de la série en pâtit, en gardant son côté superficiel et jamais très profond, alors que la sitcom familiale pourrait s'y prêter. Une fois que tu as connu Malcolm et Ma famille d'abord, tu peux être tenté de rechercher un commentaire social sur les USA dans ces séries. Mais R, N, D & D ne s'y aventure pas trop, restant en surface sans prendre trop de risques.
J'ai quand même bien rit, bien que parfois un peu blasé devant l'humour enfantin (des blagues de pet, sérieusement?). Le comique de situation est un minimum imaginatif dans sa surenchère, et encore une fois, les personnalités des quatre enfants jouent plutôt en sa faveur. Le tout donne un résultat assez sympathique il faut être honnête, et je pense que ce n'est pas un hasard si j'étais curieux de regarder la série après avoir vu pléthore d'extraits sur les réseaux sociaux.
Le problème, c'est ce que j'appelle le syndrome de Dawn. Au-delà du jeu de mot douteux (ce qui est un hommage en soi à la série, qui n'en n'est pas avare), je pense que le traitement de Dawn illustre assez bien ce qui ne va pas. En quatre saisons, elle aura peut-être deux ou trois micro-évolutions sur son caractère et son vécu. On sent qu'ils voulaient parfois qqs enjeux, mais sans réellement lui apporter un développement poussé. Et c'est ainsi pour quasiment tous les personnages. Une exception, et ce n'est pas positif, concerne Dicky, puisque l'acteur, lui, quittera carrément la série pendant la 4ème saison. On a donc une fin un peu amère, perdant le quatuor pour qqs épisodes.
Sans trop m'éterniser, je tiens à reprendre les deux remarques que j'avais à faire dès la première saison: le doublage français est nul et parfois agaçant, et la série a un côté très américain par son humour et ses sujets. Ce qui, il faut l'admettre, lui porte un peu préjudice.
Mais vous l'aurez compris, j'ai quand même passé un petit moment sympa, presque un plaisir coupable, et je pense qu'avec plus d'audace et d'originalité, ils tenaient là une sitcom plutôt prometteuse.