Dans cette adaptation sobre et poignante du roman de Sally Rooney, Lenny Abrahamson explore avec finesse les méandres d’un amour aussi fragile qu’intense.
J’ai été profondément marqué par la manière dont la série capte les nuances de la relation entre Connell et Marianne, à la fois fusionnelle et chaotique. Grâce à des plans serrés, des flous élégants et une mise en scène d’une pudeur rare, Lenny Abrahamson installe une intimité presque tactile. La performance de Paul Mescal est exceptionnelle dans un rôle qui semble taillé pour lui, tout en retenue et en contradictions : il incarne un homme moderne en lutte avec ses émotions, tiraillé entre pudeur et besoin d’être compris. Daisy Edgar-Jones, plus discrète au début, parvient peu à peu à imposer une présence bouleversante, créant avec son partenaire une alchimie qui semble parfois dépasser le cadre du jeu.
L’écriture, elle, est aussi fine qu’émotive, ne tombant jamais dans la facilité, et donnant une vraie profondeur à ces « gens normaux ». Quelques choix musicaux m’ont semblé moins cohérents, mais l’ensemble reste d’une justesse rare.
Je recommande cette série sans réserve : elle m’a véritablement touchée et sa profonde justesse la rend hypnotique.