le 16 oct. 2012
Law and order
Il y a des oeuvres où les maigres défauts sont littéralement écrasés sous d'énormes qualités. C'est le cas d'Oz. Car des défauts, il y en a. Commençons par cela. D'abord, une fausse bonne idée :...
Mise à jour de l'application et du site. On vous en dit plus ici.
Voir la série
Je me rappelle que, souvent au lycée, mes potes me parlaient de cette série qui passait tard la nuit sur M6, parlant essentiellement de la violence et de la mort qui rôdaient, ces événements de la vie que la jeunesse fantasme tant. C’est bien plus tard que j’ai appris qu’Oz était une série bien plus importante que cela, et encore bien après que j’ai décidé de la regarder dans son entièreté.
De toute évidence, cela a dépassé mes attentes, et de loin. Quelle série fantastique, abordant tous les sujets de société, tous les éléments de la vie, les interactions sociales qui caractérisent notre bonne vieille humanité. Les sujets sont nombreux à être étudiés, découpés, analysés au sein de la prison d’Oswald surnommée Oz, comme ce conte avec Judy Garland complètement défoncée sur les tournages pour tenir la cadence des producteurs, si bien qu’elle voyait des arcs-en-ciel partout. Dans ce pays-là, on y a mis tous ses dealers et, à la place d’un ciel coloré, on leur a offert un ciel en béton armé.
Quand on pénètre cette prison pour la toute première fois, on se demande ce qu’on fait là, comment on a pu merder à ce point pour se retrouver dans cet univers aussi cruel et malsain. On est comme Beecher, le personnage qui servira de fil conducteur, tombé dans l'antre de la bête pour avoir tué une gamine au volant sous l’emprise de l'alcool. Un homme qui avait une situation tout ce qu’il y a de plus confortable, par lequel le spectateur lambda peut totalement s’identifier.
Par la suite, une myriade de nouveaux détenus feront leur entrée en scène, les personnages défilent, nous laissant juste le temps de nous y attacher, pour mieux nous les faire disparaître, tels des rois maudits sans couronne. Quasiment tous les personnages méritaient d’être enfermés, mais ce qui va nous intéresser, c’est comment leur condition a façonné leur avenir, comment le système façonne les êtres qu’ils sont devenus, le manque d'éducation, de stabilité, de traitement, d’amour a pu les faire basculer. Poète aurait pu résumer ce pourquoi ils sont arrivés là par ces rimes :
"They say I gotta learn, but nobody's here to teach me
If they can't understand it, how can they reach me?
I guess they can't, I guess they won't
I guess they front, that's why I know my life is out of luck, fool"
Ayant commencé à citer Poète, ils sont nombreux ces noms dont on se rappelle en se remémorant cette série : Beecher, Kareem, Schillinger (ça s’écrit sûrement comme ça), Robson, Chris, les frères O’Reilly, Martinez, Pancamo, Dr Nathan, Peter Marie, McManus, ... et j’en oublie des dizaines.
Vous verrez apparaître, pour votre plus grand plaisir, certaines stars faisant un passage dans la série. Parce qu’à l’époque où HBO faisait ses premiers pas sur les chaînes du câble, tout le monde voulait en être : les stars du rap, du rock, de la télévision, tout le monde voulait venir saluer l’avant-gardisme, la prise de position artistique et culturelle que met en avant Tom Fontana. Comme le promettait la chaîne “Home Box Office”, c’était enfin du cinéma disponible sur son canapé.
Derrière sa noirceur, son constat implacable d’une Amérique dévastée par sa violence et son impossibilité du vivre-ensemble, le créateur se permet de tirer à boulets rouges sur tout le monde, véritable pamphlet sur la politique du tout répressif, sujet que l’on aurait peut-être dû montrer en cours à nos chères têtes dirigeantes aujourd’hui, peut-être pourra t-on le montrer aux prochaines.
Je vous invite donc à suivre le ménestrel rythmant chaque épisode de paroles philosophiques, de violence outrancière, de claustrophobie avancée, parce que oui, pendant six saisons, vous ne verrez pas le jour. Vous subirez, comme nos amis derrière l’écran subissent, mais à la fin, vous serez comme ce vieux dans Les Évadés, vous vous demanderez pourquoi vous n’êtes pas resté.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs génériques de séries, Les meilleures séries avec un anti-héros, Les meilleures séries US, Les meilleures séries diffusées sur HBO et Les meilleures séries avec des criminels
Créée
le 10 déc. 2025
Critique lue 53 fois
le 16 oct. 2012
Il y a des oeuvres où les maigres défauts sont littéralement écrasés sous d'énormes qualités. C'est le cas d'Oz. Car des défauts, il y en a. Commençons par cela. D'abord, une fausse bonne idée :...
le 16 mars 2014
Oz est avant tout une expérience qui consiste à mélanger les prisonniers les plus dangereux et réputés au sein d'un système de sécurité maximale aux objectifs de réinsertion sociale élevés, sur une...
le 19 janv. 2012
Sombre. Violent. Désabusé. Inhumain. Déprimant. Sans espoir... Les compliments ne manquent pas pour cette série qui explore en détail les tréfonds les plus cachés de l'âme humaine. À Oz, prison de...
le 8 mars 2016
Gilda est un des classiques du cinema hollywoodien d'après guerre et met en avant l'une des plus belles femmes que l'age d'or d'Hollywood n'ait jamais connues. Elle arrive à l'écran comme la bombe...
le 6 août 2019
Si Sergio Leone a mit prêt de 15 ans avant de finaliser ce qui semble être son oeuvre la plus aboutie. J'ai surement mis autant de temps avant de me lancer dans son visionnage. Peut être que j'avais...
le 30 janv. 2021
Quand j'ai vu Stargate pour la première fois, j'avais 6 ans. C'était l'une des premières fois que je me rendais au cinéma et ma tension était palpable. Pour moi j'allais voir un film de grand, un...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.

À proposNotre application mobile Notre extensionAideNous contacterEmploiL'éditoCGUAmazonSOTA
© 2025 SensCritique