Oubliez la comparaison avec Breaking Bad, même s'il y a eu une bonne dose d'opportunité de la part de Netflix de trouver une série si proche dans ses fondamentaux de la série favorite des profs de physique désirant se reconvertir.
Oubliez, parce que ici, avec un matériau proche (économie parallèle, famille en danger, antihéros...), la série OZARK travaille de façon redoutablement efficace le rêve américain, le consacre comme idéal final, puis montre tranquillement comment ce choix va pulvériser toutes les valeurs de Marty Byrne et de sa famille
infidélité conjugale, irrespect du contrat social, corruption morale ou financière systématique, meurtres de proches, escroqueries diverses et variées
OZARK réussit pourtant à rendre la famille Byrne proche, humaine, crédible dans ses réactions (jason bateman est bluffant on ne sait jamais si il est en perdition ou incroyablement habile et opportuniste - mention spéciale pour le fiston et sa fascination pour les animaux morts...)
une fois de plus, ne pas se fier aux critiques faites sur la foi des deux ou trois épisodes d'exposition, cette série parle de l'âme humaine et de sa complexité, sans chichi moral, et justifie d'arriver à son épisode final ou les comptes seront réglés, dans le sang bien sur.
FINAL, ca y est la série s'achéve sur un épisode coherent, il n'y a pas de redemption quand on a chosi ce chemin la.
Plus interessant - et complement à contre-courant de l'epoque qui voit les femmes comme des biches chassées par les hommes prédateurs - sera la part prise par les femmes dans la série, qui reduisent (sauf marty et son fils) ces messieurs à des roles de potiches, incapables de comprendre les enjeux, victimes de leurs faiblesses, alors que dans l'ombre un matriarcat sanglant se deroule.
Ainsi, la cruauté dont est capable Wendy BYRDE (formidable laura linney) aussi bien sur le plan moral avec son père, que physique avec son frère, glace le sang sur le prix qu'elle est prete à payer pour sauver sa famille, ou l'illusion qu'il lui en reste.
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