Pax Massilia, l'histoire d'une Brigade des stups opposée à deux narco-trafiquants prêts à mettre Marseille à feu et à sang pour prendre le pouvoir dans la cité phocéenne.
Vous avez l'impression d'avoir déjà vu ce genre d'histoire 10 fois ? Alors c'est qu'Olivier Marchal était derrière la caméra ou à l'écriture du scénario 8 fois sur ces 10.
Plus sérieusement on ne peut pas dire que pour sa première série sur la plateforme Américaine produite par Gaumont, Olivier Marchal se soit surpassé en matière d'originalité du scénario. Et le formatage des productions voulu par la plateforme, qui attend un résultat final bien précis, ne justifie pas tout. Marchal fait du Marchal, se reposant sur ce qu'il sait faire, et creusant ainsi, encore et encore, le même sillon.
Langage fleuri jusqu'à l'overdose, fusillades bien sanglantes, alcool et tabac à chaque plan, virilisme en bandoulière et faible scénario où sont toujours mis en scènes les mêmes flics en marge et en délicatesse avec leur hiérarchie, sont définitivement devenus les standards d'Olivier Marchal. A prendre ou à laisser ou à se lasser.
Coté casting, rien de neuf non plus. Une bande d'acteurs caricaturaux (évidemment le flic est pote d'enfance avec le méchant), encadrés par des spécialistes du genre dont on se demande s'ils savent camper d'autres personnages, sans parler du goût prononcé pour le réalisateur à sortir de l'oubli une actrice de l'ancienne garde. Après les regrettées Mylène Demongeot ou Dani dans "36 Quai des Orfèvres" ou "Carbon", Catherine Allégret dans le cataclysmique "Overdose", Claudia Cardinale dans "Bronx", c'est au tour de Pascale Petit, qui a connu une brève heure de gloire dans les années 50 et 60, et par ailleurs mère de Douchka Esposito (mais si vous la connaissez si vous étiez mômes dans les années 80 rappelez-vous...) de prendre la relève du rôle de matriarche. Le problème c'est qu'elle apparaît trop peu dans la série pour se demander si, au, final ce rôle était indispensable...
Bref Pax Massilia n'échappe pas aux défauts et autres raccourcis faciles pris par Olivier Marchal depuis tant d'années maintenant. Et se rappeler que l'on parle du créateur de "36 quai des Orfèvres", "Braquo" ou même "Central Nuit" ne justifie plus la paresse du réalisateur. Reste une série dans la moyenne des séries policières à baston. Du divertissement qui ne fait pas trop réfléchir, point.
Réalisée par un inconnu qui nous livrerait là sa première production, on pourrait même parler de débuts maladroits mais intéressants. Reste que Marchal sévit depuis plus de 20 ans et que le niveau est tombé trop bas depuis trop longtemps pour que ceux qui voyaient en lui un maître du polar n'enragent pas de frustration.