Penny Dreadful nous demande d'accepter de partir du constat que monstres de Frankenstein, vampires, loups garou, même le Démon et autres joyeuses légendes de la nuit, se côtoient à Londres. Période Jack l'éventreur, pas la plus glamour... Ca tombe bien remarque.
De partir aussi du postulat que ces créatures existent, tout bonnement, pour les hermétiques aux récits fantastiques du moins.
Bref, les bas-quartiers sont crasseux, l'électricité vacillante, des bébés sont portés disparus, ça paye en shillings, etc... une satanée ville. L'ambiance est posée.
Si il en faut plus, jeter un œil aux titres des épisodes devrait suffire à faire comprendre aux sceptiques la noirceur du projet.
Pas nécessaire d'en pitcher plus. Surtout pour présenter l'histoire comme étant celle d'une équipe formée sur le tas pour lutter contre les créatures démoniaques de la nuit, bla bla... il faut oublier tout ça, c'est Eva Green le show !
Les autres sont tous relégués aux seconds rôles.
Vanessa est un personnage magnifique, sombre et troublé. Mais si lumineux dès que son visage se met à sourire.
L'épisode où les esprits sont invoqués, saison 1, revient en mémoire comme une évidence pour synthétiser sa performance. Mais ça serait tellement réducteur tant elle déplie un large éventail d'émotions diverse tout du long. Un prisme allant du charme délicieux jusqu'à l'horreur viscérale, parfois même entremêlés.
Tu sais le faire toi ? Une vraie performance donc.
Un fameux épisode je disais, mais je n'en parlerais pas d'avantage, ayant moi-même été fourvoyé par le trop plein d'enthousiasme d'un ami qui l'avait visionné avant moi.
Mais merde, cet épisode à lui seul vaut le détour quand même !
Eva Green crève l'écran, ok, mais les autres persos aussi sont bien hein.
Un peu déçu par le Dr Frankenstein tout de même. Le personnage est bien écrit, ainsi que son intrigue personnelle, mais l'acteur bof, je sais pas.
Les portraits sont bien dessinés, des personnes aux réactions intelligentes ou crédibles (dues au contexte), le verbe est agréable et de bon goût sans tomber dans le pompeux. Les situations d'horreurs sont pour la plupart bien tangibles et explicites. Le fruit d'une mise en scène béton, d'une ambiance travaillée et d'un jeu d'acteurs plus que convaincant. Certains mettent un peu de temps à prendre de l'épaisseur, comme Lilly qui évolue de manière inattendue. D'autres donnent de fausses pistes... Des ingrédients de suspense parfois simples mais efficaces.
Malgré tout et contrairement à ceux qui trouvent que la série dépote dès la saison 1, je pense plutôt que c'est à partir de la 2ème qu'elle maîtrise réellement son sujet et prend des directions intéressantes.
Plus d'originalité se dégage et chaque fin d'épisode devient enfin un prétexte à se lancer dans le suivant.
"- T'as vu l'heure où tu t'couches ?!
- C'est po ma faute, c'est la série qui est bien..."
Le pied quoi !