Trop bien comme ils disent !
Bien que l'auteur n'y fasse pas référence dans le cours reportage avec l'équipe qui suit la série sur Arte, ça ne fait aucun doute pour moi, Mouthe, c'est un Twin Peaks, archétype du patelin perdu dans des confins improbables en lisière de plusieurs frontières, pays mystique et glacé avec son indien, sa chanteuse charmante aux refrains langoureux et minimaliste qui se produit dans le seul bar du coin.
Cette parenté devient évidente lorsque l'on croise au bord de la route enneigée le panneau qui signale Mouthe, mettez à côté celui qui signale Twin Peaks et vous m'aurez saisi.
Mais ce serait ne pas tenir compte de la narration spécifique de Polar Park même s'il est fait explicitement référence aux méthodes du FBI, plus par jeu il me semble.
Car l'histoire se tient bougrement bien là où il eut été possible de glisser vers l'absurde et la dérision. Ça ne glisse pas malgré le verglas, ça va son petit bonhomme de chemin, l'enquêteur cherche son père, l'assassin cherche à composer son prochain tableau morbide et le gendarme cherche l'amour.
Il est question d'art car c'est un pol-art subtil avec un fort gout d'absinthe.
Au final, nous voilà avec une très belle série d'une seule saison, goutue comme on dit chez moi. Je ne peux pas lui imaginer de suite car les différents protagonistes sont arrivés au bout de leur quette. C'est une réussite en tout points selon moi.
Je retiendrais cette maxime : "Croire en tout rend la vie plus intéressante que croire en rien !