Historiquement, Ring ni Kakero est le premier manga à succès de Masami Kurumada, d'aucuns prétendent son titre préféré. Il y a quelques années, la Toei a produit un premier anime tiré de la licence, profitant du nouvel engouement pour Saint Seiya ; signe qui ne trompe pas : nous retrouvons sur Ring ni Kakero les deux chara designers historiques de Saint Seiya. Le scénario ne reprend qu'une infime partie du manga original, et se focalise sur le championnat de boxe du Japon, auquel participe le héros : Ryuuji, un garçon forcé à boxer depuis son plus jeune âge par sa sœur, afin qu'il suive les traces de leur champion de père.
Apparemment, la série (sortie en France chez Déclic-Images) n'a pas connu un franc succès, et malgré la quantité de volumes restant à adapter, et l'introduction de personnages propre à la suite de l'histoire, la Toei n'avait pas prévu de poursuivre l'adaptation. La légende veut qu'alors, Masami Kurumada ait exigé la création d'un nouvel anime estampillé Ring ni Kakero, du moins si la Toei souhaitant continuer à adapter la saga d'Hadès.
Avant de voir cette suite intitulée « Nichibei Kessen Hen » (ne me demandez pas la traduction), il faut bien entendu avoir vu la première série, ce qui permet surtout de savoir à quoi nous nous exposons. Pour parler franchement, Ring ni Kakero est à la boxe ce que Shaolin Soccer est au football amateur, à savoir un ramassis d'exagérations constantes. Oui, c'est un peu comme un G Gundam, sauf que là où G Gundam va ouvertement dans la surenchère, Ring ni Kakero et ses protagonistes cachent leur jeu, et font croire que tout est très sérieux et se veut réaliste. Seulement, les éclairs qui sortent des gants de boxe, les coups de poing qui déchirent les vêtements, ou les entrainements aussi hallucinants que « passer la main à travers les palles d'un ventilateur munis de couteaux » ou « jouer d'un piano avec un clavier en acier » n'ont pas une once de crédibilité et de réalisme, ce qui coupe terriblement avec l'attitude des personnages, et finalement tend au ridicule le plus absolu ; à la fin de la seconde série, un des boxeurs arrive même à générer une puissance extraordinaire dans son bras gauche grâce à la fission atomique, sans que cela ne gêne qui que ce soit ! C'est sans parler des personnages eux-mêmes, qui sont tous plus caricaturaux les uns que les autres : prenons par exemple le champion français, Napoléon Bara – « bara » signifiant « rose », et Versailles no Bara étant le nom japonais de Lady Oscar -, un garçon androgyne, blond aux cheveux longs, toujours une rose à la bouche ou en train de boire du vin (parfois les deux à la fois), qui s'habille de temps à autre comme Lady Oscar, et qui pour couronner le tout habite le château de Versailles, ce qui au passage nous permet d'apprendre que ce château a une vue imprenable sur l'Arc de Triomphe.
Vous l'aurez compris, Ring ni Kakero vire facilement au grotesque, mais se focaliser là-dessus vous empêcherait de voir l'atout de cet anime : il est absolument passionnant. Des figures fortes, des combats rythmés, certes grand-guignolesques, mais cela m'a fait un bien fou de parcourir un titre aussi prenant. Il est dommage que l'animation soit un peu pauvre, et certains détails carrément abusés, ce qui risque de déplaire à de nombreux spectateurs ; pour ma part, cela passe très bien. Par contre, comme Saint Seiya a été entièrement adapté, du moins pour sa série principale, je ne crois pas que l'auteur trouvera un moyen de pression suffisant pour que la suite soit produite, alors qu'elle s'annonçait tout aussi palpitante ; ceux qui parlent japonais pourront se rabattre sur le manga.
Ninesisters
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le 15 mai 2012

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