Pas (que) une série hospitalière

"Mouais, encore une série qui se passe dans un hôpital, la routine."
Tututut, on ne s'arrête pas à ça! En effet, si Scrubs prend place dans un hôpital, c'est à peu près tout ce que cette série a en commun avec d'autres "classiques" du genre. Non, on aura pas droit à un équipe formidable qui galère pour soigner un patient avant de réussir miraculeusement à tous les épisodes. Non, toute la série ne porte pas sur ces mêmes patients, et oui, c'est un peu de ce qui fait de Scrubs un petit bout de bonheur.
Nous suivons en effet la vie du petit JD, jeune interne fraîchement sorti de l'école de médecine, qui vit en colocation avec son meilleur ami de toujours, Turk, qui se trouve être un chirurgien. Tous deux ont été pris au Sacré-Coeur, un hôpital au personnel haut en couleur. Du doc' cynique à l'extrême au directeur cupide, de l'infirmière douce mais néanmoins autoritaire, jusqu'à cette autre interne névrosée, on en voit, des gens. Et s'il ne s'agissait que de les voir vite fait, et de laisser la série se reposer sur ses acquis, mais sinon, tous ces personnages, même ceux dont les apparitions sont rares, sont superbement écrits, leur évolution est toujours intéressante à découvrir et redécouvrir. C'est précisément le développement des protagonistes, de leurs sentiments, de leurs vies, de leurs histoires avec ou sans rapport avec l'hôpital qui fait de Scrubs quelque chose de profondément humain. Pas de supers doc' qui gagnent à tous les coups, pas de personnages-plats-qui-remplissent-les-vides, juste des personnes qui réagiraient comme vous et moi face à certaines situations données, parfois avec calme, parfois motivés par le plus bête des opportunismes, rendant certains de vos "je suis sûr qu'il va faire ça..." caduques.

Scrubs, c'est un édredon doux et chaud sous lequel on s'enfouit quand la vie nous en fait baver, histoire de se blottir dedans, de profiter de ce petit moment de calme en se disant que finalement, courage, ça va aller.