The time of our lives

Thèmes : Histoire d'amour / Différence d'âge / Musique
Féminisme : 70% / Romance : 90 % / Bromance : 0 % / Paternalisme : 0% *

Oh Hye-won est une femme sophistiquée dans la quarantaine qui mène une vie privilégiée et réglée entre un époux devenu davantage un camarade au fil des années et son travail à la fondation Seohan Arts qui l'accapare beaucoup.
Lee Seon-jae est un jeune homme de vingt ans, aussi pauvre Hye-won est aisée. Il a appris le piano en autodidacte, absolument inconscient de son talent.
Il est repéré par Kang Jun-hyeong, le mari de Hye-won, professeur de musique, alors qu'il vient d'interpréter brillamment mais clandestinement un morceau. L'enseignant souhaite faire de Seon-jae son élève. C'est à Hye-won qu'il passe le relai pour évaluer le jeune homme. La vie de cette dernière va s'en retrouver totalement bouleversée : Seon-jea et elle tombe passionnément amoureux, mais ils doivent cacher la véritable nature de leur relation...

Une histoire d'amour avec un grand A. Bouleversante et d'une sensibilité vibrante, comme les cordes d'un instrument de musique. Il ne s'agit pas ici d'une romance mais bel et bien d'une histoire d'amour passionnelle -et réaliste. La série est lente, contemplative, ponctuée de grands intermèdes musicaux, qu'interprètent souvent les comédiens.

Parlons-en des comédiens ! Kim Hee-ae, que je n'avais jamais vue auparavant, est exceptionnelle. Elle a une telle prestance qu'on la dirait sortie tout droit d'une tragédie grecque. Et Yoo Ah-in est d'une telle intensité. Il interpète ce personnage de jeune homme fasciné et pétri d'amour avec tant d'émotion et de force contenue. Leur couple est poignant et tellement vrai. Leurs scènes sont belles, emportées, fiévreuses et toutes en retenue en même temps. C'est du grand art. Ah, et puis un mot sur Park Hyeok Gwon, qui interprète le mari, tellement pathétique et déconnecté. Je l'avais vu avec Yoo Ah-in d'ailleurs dans Six Flying Dragons où il était hallucinant. C'est dans un rôle bien différent que je le découvre ici, et il est parfait également.

La photo est assez monochrome, un peu comme si on regardait une série en noir et blanc, à l'image d'un piano... J'imagine que c'est voulu et cela participe à renforcer le côté impossible de cette histoire d'adultère à une époque où celui-ci était encore illégal en Corée du Sud (la série date de 2014 alors que la dépénalisation de l'adultère n'a eu lieu que l'année suivante). Il était donc culotté de produire cette histoire de passion amoureuse avant cette date, et en plus entre deux personnages avec un tel écart d'âge...

Car cet amour inattendu vient totalement remettre en question les repères de Hye-won, qui se met petit à petit à reconsidérer tout ce qui faisait son cadre, ses valeurs. Elle se trouve être une personne fiable, responsable, le contraire d'une femme qui pourrait se laisser entraîner dans une telle aventure. Elle qui est constamment sous pression au travail, humiliée par les un(e)s, encensée par les autres..., la voilà obligée de mentir, de dissimuler. Tout ça pour se sentir enfin vivre auprès d'une personne avec qui elle peut enfin être elle-même. La relation des deux amoureux est véritablement une bouffée d'air frais dans leur vie et dans celle du spectateur : les voir se regarder, discuter, rire ensemble est un vrai bonheur. Cette relation est la seule qui est réellement saine et sincère du drama. Tout le reste n'est que faux semblant et dissimulation. Et finalement, l'endroit où les deux pourront être vraiment entièrement l'un à l'autre et heureux sera l'appartement miteux de Seon-jae, là où la superbe villa de Hye-won ne restera qu'un piège glacé pour les deux, et où le studio de musique ne sera qu'un bref -mais intense- échappatoire via le piano et leurs duos au piano... Duos, intenses et sensuels, qui viennent remplacer les scènes d'amour entre les deux personnages...

Le bémol de cette partition, ce sont toutes ces scènes inutiles autour des personnages secondaires de l'entourage professionnel de Hye-won et cette histoire de corruption des derniers épisodes. J'avoue que ces scènes là ne m'ont pas passionnée. En fait, la seule chose dont on se préoccupe en regardant la série, c'est de Hye-won et de Seon-jae. Le reste... Et les ressorts du scénario autour de la fondation et de ses dirigeants sont vraiment trop présents, trop complexes aussi. C'est fatigant et pas super intéressant.

Sinon, la fin de la série est très touchante, avec le personnage de Hye-won,

Un k-drama d'une grande puissance émotionnelle.

*Voir page d'accueil de ma liste pour plus d'explications : https://www.senscritique.com/liste/Kdramas_vus/2850094