Si Signé Cat’s Eyes était un cambriolage, ce serait un casse chorégraphié à la seconde près, avec un saut périlleux en justaucorps fluo, une évasion à moto — et une pause espresso au café juste après.
Le pitch ? Trois sœurs gérantes d’un petit café parisien le jour, cambrioleuses ultra-stylées la nuit. Leur but ? Récupérer les œuvres d’art de leur père disparu, tout en échappant à la police — dont l’un des membres n’est autre que le petit copain de l’une des sœurs, mais bon, personne ne pense à vérifier les déguisements.
C’est du pur 80s, à la japonaise : ambiance rétro-futuriste avec néons, générique entêtant, collants moulants à paillettes et réalisme laissé au vestiaire.
Mais c’est aussi un animé qui assume son style : léger, fun, un peu kitsch et farouchement féministe (sans le dire trop fort, on est en 1983).
Chaque épisode suit le même schéma, avec une formule qui aurait pu lasser, mais non :
– Annonce du vol via une carte signée "Cat’s Eyes",
– Séquence de préparation avec gadgets et figures acrobatiques,
– Larcin en douceur (ou pas),
– Et fuite élégante pendant que la police tourne en rond.
Le vrai délice, c’est le jeu de chat et de souris entre Hitomi (la plus sérieuse), Rui (la stratège chic), Ai (la benjamine génie de la tech)… et Toshio, inspecteur zélé et complètement aveugle à l’évidence. Un triangle amoureux/absurde qui tient autant du vaudeville que du polar stylisé.
Visuellement, ça a le charme de l’animé vintage : lignes simples, arrière-plans façon aquarelle, et animation parfois rigide mais toujours expressive. Et musicalement ? Le générique "Cat’s Eye" est un hymne disco immortel. Si tu ne l’as pas en tête d’ici 30 secondes, tu n’as pas de cœur.
Bon, ce n’est pas Le Parrain : les scénarios sont simples, les enjeux émotionnels restent en surface, et la crédibilité policière frôle le niveau "inspecteur Gadget sous Lexomil", mais franchement… on s’en fiche.
Au final, Signé Cat’s Eyes c’est un concentré de style, de charme et d’action légère, un animé où les femmes mènent la danse en talons, sans jamais transpirer.
Un classique qui prouve qu’on peut braquer le cœur du public... sans voler autre chose qu’un peu d’attention et beaucoup de nostalgie.