Abasourdie!

Abasourdie!
Et le début, ce n'était rien, pas vraiment grave les incohérences dans un drama SF tant qu'il y a du suspens, de bons combats et que c'est bien joué... Mais c'est que ça devient de plus en plus n'importe quoi. Et hop! On peut tout se permettre, aucun souci avec les paradoxes, la logique et la vraisemblance, tout est réglé sans la moindre explication. On n’essaiera même pas d'évoquer l'existence d'univers alternatifs, on n'approfondira pas la possibilité d'effets secondaires en cascades à force de modifier passé, présent et avenir. Non, tout se passe sans accroc et aucune action n'entrainera des conséquences irréversibles.
Alors peu à peu l'action perd tout intérêt: les gentils super-intelligents, super-forts, super-séduisants aidés par leur scénariste qui leur fournit des miracles à répétition s'en sortiront toujours, quittes à être ressuscités en dernier lieu (Pourquoi pas, tout est permis). On n'a pas à s'en faire pour eux.
Les hommes en noir sont très maladroits et le super-méchant est un gamin pitoyable et mal-aimé devenu subitement très riche, puissant et furieux au point de vouloir détruire le monde (un peintre raté: où donc ont-ils pioché cette idée...? Mais sans la moustache).... L’accumulation d'invraisemblances sans vergogne aurait pu être drôle, mais ce n'est pas l'effet souhaité.
On ne va pas éviter non plus l'habituelle baisse de régime de milieu de drama, lorsqu'on bascule dans la romance, les scènes nostalgiques et flashback répétitifs, longs et sirupeux, passages assez mal imbriqués dans l'action qui sonnent comme un coup d'arrêt brusque avant la charge héroïque finale.
Alors non, ce n'est pas un bon drama au scénario réfléchi. Mais ce n'est pas déplaisant, on peut se laisser porter par l'action et gagner par l’enthousiasme des personnages, on peut être interloqué et se dire que c'est un n'importe-quoi distrayant...On pourrait même aller beaucoup plus loin dans l'absurde, (avec des scénaristes un peu plus inspirés).