Slayers
7.1
Slayers

Anime (mangas) TV Tokyo (1995)

Produite en 1995 par JC Staff pour TV Tokyo et inspirée de la série de light novels écrite par Hajime Kanzaka et illustrée par Rui Araizumi, Slayers (au pluriel je précise) narre le parcours de Lina Inverse (pas celle de DOTA) et ses compagnons dans le monde de Seafeed.
Au programme : quêtes, recherche d'artefacts magiques et combats contre des adversaires toujours plus redoutables.


Il faut savoir, qu'à l'origine, les romans Slayers comportent trois sagas.
La Main Series, qui sera adaptée dans la série télé (du moins la première partie).
La Special Series : des petits aventures prequels, adaptés principalement dans les OAV.
Et Slayers Smash, une autre série dans la veine des Special Series jamais adaptée en anime.


D'abord, voyons ensemble les qualités.


Pour commencer, le personnage principal (et accessoirement mon perso préféré 4 life toutes fictions confondues).
Lina Inverse apparaît à une époque où les personnages féminins sont très peu mis en valeur pour leur force de caractère plutôt que leurs attributs physiques. On ne va pas se le cacher, même le Major Kusanagi de Ghost in the Shell, malgré le fait qu'elle soit absolument bad-ass, reste physiquement très attrayante. Lina Inverse non. Du moins pas de cette manière.
Ainsi on ne regarde pas Lina juste parce qu'on la trouve jolie, mais clairement pour sa soif d'aventures, ses moments de drôlerie (nombreux), et ses pouvoirs redoutés par tous ses congénères qui la voient comme une menace potentielle pour l'humanité, ainsi que ses affrontements éprouvants contre des Mazokus plus dangereux que tous les truands sur lesquels elle s'acharne à longueur de journée. Héroïne malgré elle, elle dégage un charisme de dingue qui nous invite à prendre part à ses péripéties.
Bref, tout le contraire d'une Sakura de Naruto.


Slayers, c'est aussi et surtout une licence qui aime ne pas faire comme tout le monde. Certains reprochent à la série de ne pas faire comme le reste de la fantasy, mais justement c'est ça l’intérêt de Slayers. C'est PAS comme le reste de la fantasy.


Les personnages sont des parodies en eux-mêmes : Lina a le style d'une tsundere, ainsi que la motivation et les traits de caractère typique du héros de shônen mais en fille, Amelia est une caricature de magical girl et de sentai, c'est une princesse mais à l'instar d'une Cendrillon ou d'une Blanche-Neige, elle se bat sans cesse au nom de la justice et ne craint pas les coups. Gourry est un épéiste musclé doté d'une arme légendaire, mais il est maladroit, souffre de nombreux trous de mémoire et ne comprend pas tout. Il est au final plus proche d'un Perceval de Kaamelott que d'un Guts de Berserk, et c'est ce qui rend le perso très attachant, et qui fait de lui un pilier pour Lina. Quant à Zelgadis, il incarne un premier gros adversaire pas méchant au final, mais blessé suite à sa transformation non-voulue en homme-chimère. Et dans toute la bande, seul Gourry n'a aucun talent magique. Zelgadis est principalement fort en magie chamanique, Amelia en magie chamanique et en magie blanche, puis Lina maîtrise un bon nombre de sorts de tous types de magie (blanche, élémentaire, chamanique, noire et chaos), mais elle a une préférence pour les sorts de feu, la magie Noire (le fameux Drag Slave qu'elle lance à chaque début de saison / fin de film), et la Magie du Chaos (le Giga Slave ici).


Cette première saison sert d'abord et surtout à introniser tout ce beau monde, ce qui donne de bons moments. Elle adapte en premier lieu le tout premier bouquin de la saga dans sa première douzaine d'épisodes, puis prend quelques libertés par la suite (en faisant apparaître Amelia beaucoup plus tôt qu'à l'origine), ou en changeant le contexte / l'époque des événements (Lina rencontre le prince Phil de Saillune dans les romans préludes de la saga spéciale, mais dans l'anime cela se passe juste après toute la partie basée sur le livre 1 de la saga principale).
Toujours en ce qui concerne les personnages, Slayers parvient à les rendre attachants à grand renfort de situations humoristiques, on rit avec eux et on finit par les apprécier. Au point que quand les choses deviennent sérieuses, on est encore plus pris dans le suspense.


Et pour les antagonistes alors ?


Il y a plusieurs types de méchants dans Slayers, allons du plus petit au plus gros pour ce qui concerne cette saison 1.


Les brigands
Des bandits sans foi ni loi, qui passent leur temps à piller et dérober tous les passants dans les forêts et les chemins creux. Du moins, jusqu'à ce qu'ils tombent sur Lina, qui est leur principal bourreau. Il leur suffit de la reconnaître ou d'entendre son nom pour prendre peur et lui réclamer la pitié. Mais Lina n'a aucune pitié pour les brigands.
Pourquoi ? La justice ? Non. Juste parce que Lina aime leur racketter tout leur butin, et qu'elle ne veut pas s'attaquer à des civils innocents.


Les monstres et démons de bas niveau
Très primitifs, ces monstres sont assez effrayants et forts pour un individu sans force, ni pouvoir, mais les sorciers les rossent facilement, et même les non mages peuvent les vaincre avec suffisamment d'aptitudes au combat.


La bande à Zelgadis
Une troupe formée autour de Zelgadis Greywords. Il les considère comme ses amis avant toute chose. Ce seront les premiers vrais adversaires de Lina et Gourry dans l'aventure. Du moins, temporairement, car ils vont très vite se découvrir un ennemi commun.


Elis
Assistante de Rezo, elle apparaît dans la deuxième moitié de la saison.


Plus une side-kick qu'une véritable méchante, elle lance un avis de recherche sur les Slayers.


Zanglus et Vulmugun
Un épéiste mercenaire et un sorcier envoyés à la solde d'Elis pour tenter d'abattre les Slayers.


Rezo le Prêtre Rouge
Rezo est un prêtre (soit un mage soigneur dans le contexte fantasy) très réputé. Mais hélas, ce dernier n'a jamais réussi à soigner sa cécité.


En fait, il s'avère que les yeux de Rezo scellent une partie du démon Ruby-Eye Shabranigudu.


Rezo veut la Pierre Philosophale qu'à récupérée Lina pour pouvoir retrouver la vue, quitte à sombrer dans les ténèbres et déclencher la fin du monde pour y arriver.


Copy Rezo


Il s'avère qu'un clone de Rezo a été créé pour terminer l'oeuvre de l'original. Mais Copy Rezo veut juste surpasser son homologue, et pour ce faire, il n'hésite pas à tuer Elis et à raser toute une ville. Non sans avoir "fusionné" avec le pouvoir d'un mazoku de haut niveau.


Zanaffar


Un mazoku de haut niveau. La légende dit qu'il fut vaincu une première fois par l'Épée de Lumière (l'arme que possède Gourry). C'est le boss final de la saison 1 avec Copy Rezo.


Ruby-Eye Shabranigudu
L'univers de Slayers est composé de 5 mondes créés par le Lord of Nightmare, une entité omnipotente qui est à l'origine de tout. Chaque monde a également sa Jéhovah et son Satan locaux. Dans le monde où se situe l'action, la Jéhovah en question s'appelle Seafeed. Ruby-Eye et le Satan de ce monde.


Note : l'incantation du Drag Slave que Lina adore utiliser tire sa puissance de Ruby-Eye, ce qui fait que le sort n'a aucun effet sur lui. Ruby-Eye est aussi divisé en plusieurs "parties". Un peu comme Voldemort avec les Horcruxes dans Harry Potter. Ainsi, son pouvoir demeure et Lina peut toujours se servir du Drag Slave même après l'avoir battu.


Ainsi, chaque méchant apparaît par niveau de puissance, comme dans un jeu-vidéo ou un shônen nekketsu. Les Slayers ont d'abord affaire à de vulgaires bandits ou monstres de bas étage avant de se retrouver face à de puissants mazokus. C'est là qu'ils doivent vraiment se renforcer et se soutenir. Et que Lina doit faire preuve de prudence afin d'éviter au maximum d'utiliser son sort final le Giga Slave, beaucoup trop dangereux pour le sort du monde, ce qui donnera le fil conducteur de la saison 2.
Mais, seul les deux Rezo et Elis ont du développement, ainsi que la bande de Zelgadis. Les adversaires faibles sont juste là pour servir de défouloir aux Slayers et les Mazokus de cette saison 1 veulent juste tout faire péter, maintenant passons aux qualités techniques.


La musique tout d'abord. Tezuka, le compositeur, joue avec plusieurs styles musicaux. On a des sons d'ambiance majoritairement, mais aussi quelques thèmes récurrents (comme la musique du Drag Slave, devenue indissociable au moment où Lina se prépare à envoyer la purée).
Les génériques sont également très réussis. Pour de la JPop. Intérprétés par Megumi Hayashibara (la voix de Lina), et Masami Okui (chanteuse de musiques d'animes très connue dans le milieu), ils donnent la pêche, l'envie et le plaisir de suivre chaque épisode. L'opening Get Along est devenu l'hymne des fans de Lina Inverse, la chanson, avec un ton très rock, incarne tout l'esprit combatif et prétentieux du personnage. L'ending Kujikenaikara quant à lui, joue plus sur son côté charmeur.


Niveau seiyuus, l'interprétation est très bonne. Megumi Hayashibara fait la meilleure prestation de sa carrière. Elle ne fait pas juste la voix de Lina. Elle devient Lina. Les deux sont devenus tellement indissociables que Megumi interpréta une trentaine de chansons rien que pour Slayers. Masami Suzuki est également géniale en jouant une Amelia foldingue, mais joyeusement attendrissante. On apprécie Amelia et sa voix pour son côté rassurant et positif qui donne la banane. Yasunori Matsumoto incarne un Gourry avec une voix d'homme mature, mais sans oublier le côté benêt par certains moments qu'il joue à la perfection. Hikari Midorikawa a une voix d'ado BG qui séduit les fangirls. Mais pour Zelgadis, il n'oublie pas de mettre en valeur le côté sombre et rebelle du personnage, et évite de faire dans la voix de minet.
Alors, autant la version originale est géniale, autant la version française... Meeeh.


Passons directement aux aspects négatifs.


La version française comporte de bons comédiens, mais très mal dirigés et surtout mal castés.
Véronique Uzureau double une Lina qui a juste l'air d'être ta pote du collège, Pierre-François Pistorio a une voix qui fait beaucoup trop homme âgé pour Zelgadis, François Créton comprend le côté neuneu de Gourry mais oublie complètement ses bons aspects, et Léa Gabrielle joue Amelia avec la même intensité que moi quand j'imite une voix de loli.
Sans parler du jeu général, franchement très discutable.
La faute notamment, à un directeur artistique qui n'avait rien compris à Slayers à part le côté comique. Du coup quand viennent les moments sérieux, ça le fait clairement pas du tout.
(Répliques du genre "ouh c'est pas bien ce qu'il a fait" quand il se passe quelque chose de grave).


Et le pire, c'est que même les génériques y sont passés. Ils auraient au moins pu se contenter du chant, mais non, il a fallu détruire la musique en même temps. Get Along en VF est tout simplement dégueulasse à entendre rien que musicalement.
Niveau paroles, ils ont compris le sens des génériques mais... ça perd de son charme. Lina dans le générique agresse et menace carrément son spectateur en finissant même pas ses phrases.


"Attention, il me suffira d'une formule magique
Moi je suis née ici bas pour gagner"

Putain, mais change pas de phrase en plein milieu !


"Si un jour nous oppose, tu peux déjà prier
Personne ne viendra pour te sauver !"

Mais pourquoi tu m'agresses ? Je t'ai rien fait moi !


Et dans la VF de Kujikenaikara !, elle doit souffrir de troubles bipolaires aussi.


"Je suis inaccessible"
OK d'accord.


"Viens et rejoins-moi".
Tu te fous de ma gueule ?


Et comme si faire une VF médiocre ne suffisait pas, les types de chez Déclic ont même réussi à foirer la VOST !!!!
Ainsi on trouve des perles comme "Dragon Slayers" à la place de Drag Slave ou le sort Visfarank qui devient "Vis, Frank".
VIS, FRANK ???!!!!
SÉRIEUX ? ON A PAYÉ UN MEC POUR FAIRE ÇA ?!


Autre défaut, les graphismes.
Cette saison a très mal vieilli. Et même en 1995, tu avais des animes bien plus beaux. Le film Slayers Perfect sorti la même année a une énorme différence visuelle. Il faut dire aussi que c'est pas la même équipe technique que pour la série.


L'humour aussi, si parfois est génial, peut aussi être très lourd.
Je pense notamment à toutes les fois où Lina se fait chambrer sur sa poitrine. C'est bon les mecs, Lina a pas de poitrine, c'est pas la fin du monde. C'est pas la peine de l'emmerder tous les 3 jours avec ça !!!!


Et là aussi, le film Slayers Perfect surprend en montrant que Lina peut être très attirante. Comme quoi, le fanservice, ça a du bon parfois.


Si on ajoute les gags très cartoonesques, ça donne un humour très discutable et franchement bas de gamme.
Des pirouettes scénaristiques pas forcément nécessaires pour adapter l'humour de Slayers au format télé, là où les livres jouaient sur les répliques, la narration et le comique de situation.
Néanmoins les gags permettent à Matsumoto et Suzuki de se donner à fond lors des moments d'anthologie de Gourry et Amelia.


Enfin, le dernier gros défaut de cette saison, concerne l'adaptation.


Afin d'éviter de gaver le spectateur, Slayers l'anime se contente de balancer tout son stock d'action/aventure/humour et passe à la trappe tout le background.
Dans l'anime, tu sais juste que Ruby Eye c'est Satan, que Seafeed c'est Jéhovah et que le LON c'est 42.
Et c'est tout. La mythologie n'est pas du tout exploitée. Et c'est dommage, car au final, tous ce que les gens retiennent de Slayers en France, c'est une fille qui balance des boules de feu. Vu que l'anime est le seul produit de la licence étant disponible chez nous.
(Y'a bien eu le manga Slayers : Knight of Aqua Lord dans l'hexagone sorti en 2008, mais celui-ci était mauvais, alors l'éditeur Ki-Oon l'a vite retiré des ventes).


CONCLUSION


Slayers saison 1 est un bon début. Le titre est loin d'être parfait. Mais il présente très bien Lina, Gourry, Amelia, et Zelgadis, une bande d'aventuriers malgré eux, dans un univers qu'on a envie d'explorer. Dommage que les jeux-vidéos de la saga n'existent pas en France. Ni les romans. Surtout les romans. J'aimerais tellement pouvoir plonger dans le monde de Seafeed en dévorant les récits originaux. Bon, y'a bien quelques fantrads en français, mais c'est des chapitres randoms de la saga Spéciale. Rien de bien palpitant quoi.

Brian_Gisborn
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le 13 mars 2017

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Brian Gisborn

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