Ta daronne est horrible et cet animé va le prouver.

J'ai pas regardé beaucoup d'anime de sport dans ma vie. Bon, j'ai eu ma période Olive et Tom comme tous les gamins des années 90 (c'est surtout que je bouffais tout et n'importe quoi.) J'ai eu une période où je me suis un peu intéressé au tennis : j'ai même été une journée à Roland Garros. Du coup, quand j'ai appris qu'un animé sur le Tennis avait une bonne réputation, je me suis dit, pourquoi pas.

Et effectivement, après quelques épisodes, on comprend que la grande force de Stars Align ne réside pas dans ses matchs de tennis en double ou dans le suspens propre aux animés de sport, mais dans ses personnages notamment l'équipe de bras cassés qui compose "le club de softball de la 4eme du collège." C'est super ridicule dit comme ça : ce sont des amateurs, ils sont encore adolescent et dans un collège moyen, mais l'animé n'a pas de problème avec ça.

Animé sportif :

Il y a toujours deux temps dans Stars Align : le temps de l'animé sportif. Un animé qui prend un ensemble de gamins dont le club peréclite et qui va connaitre un second souffle avec l'arrivé d'un petit nouveau, Maki, après avoir été recruté (ou plutôt harcelé et grassement payé) par Toma, le président du club. Maki vit seul avec sa mère et vient d'arriver dans le quartier et pour le coup, c'est clairement un surdoué du tennis, puisqu'en ayant à peine commencé, il sait voir qui est mauvais et qui est bon, il aligne tout le monde et surtout il reforme les paires au sein des équipes.

Ha, oui, parce que dans Stars Align, on est sur des équipes de deux, et comme le souligne le titre, l'idée est de connaitre un "alignement des astres" avec deux joueurs qui vont se compléter, soit en ayant tout les deux une force équivalente, soit compenser leurs défauts. Et du coup, on voit le caractère de ces gamins : ceux qui sont doux et reveurs, les plus concentrés et les deux durs. Et on s'attache rapidement à eux. J'ai été étonné par la vitesse à laquelle j'ai repéré assez vite qui était qui et quel était son centre d'intérêt. D'autant plus qu'à eux s'ajoute un autre collégien qui ne joue pas mais accepte d'être leur coach (et qui en pince visiblement pour Toma) et une petite dessinatrice qui passe son temps à les dénigrer afin de masquer le fait qu'elle s'est attachée à eux.

Et petit à petit, cette équipe, vouée à la disparition et qui ne doit gagner qu'un seul match s'ils veulent que le club soit pérenne va connaitre une évolution : d'abord, la formation de paires, puis l'affrontement d'un premier collège lors d'un match amical, puis les différents entrainement avant le tournois inter-collège, etc....

Et il y a ce moment où les gamins ont finis de jouer et rentrent chez eux... et c'est là que ça se gâte.

Et thèmes hyper matures :

Le premier épisode est même assez coup de poing : alors que tout l'épisode se concentrait sur Maki, sur sa nouvelle vie et sur son entrée dans le monde du tennis, on se dit après l'épisode : "tiens, y a 2 minutes de rab." Et là, Maki arrive dans son appartement, son père entre, pique l'argent du ménage après avoir collé un pain à son fils. On fait "whaaa, hardcore."

Et ça va être ça durant tout l'animé : mis à part deux ou trois exceptions, les parents de ces gamins sont atroces : divorce qui a mal tourné, mère possessive, père absent, belle-mère désagréable, père violent, et j'en passe. On apprend alors à quel point le sport est la seule façon pour eux d'échapper à un quotidien assez sordide et à quel point ils sont confrontés assez jeunes à des problèmes complexes. Et les pire trucs arrivent bien souvent dans les scènes post-génériques, comme un sale goût amer qui te revient après avoir passé 20 minutes à sourire en voyant les personnages s'amuser entre eux.

La série s'offre le luxe de parler pendant 5 minutes de manière frontale de la transexualité et des personnes non-binaires ou de la dévalorisation via les commentaires des réseaux sociaux. Et à vrai dire, il y a tout un univers très gay-friendly : l'amitié entre Toma et Maki pourrait être vu comme de l'amour d'autant plus que celui-ci n'a aucun problème pour se travestir en fille dans un des épisodes. Et c'est agréable de voir que sans en faire des caisses, une série s'aperçoit qu'elle a aussi un public gay. Ok, comme tout manga de sport basé sur une équipe du même sexe vous me direz, mais au moins ils se retranchent pas derrière leur petit doigt ou à l'inverse, n'en font pas un argument de vente putassier en offrant une forme de "Yaoi sans être yaoi." (J'ai trop d'exemple en tête, de Free à A3)

Super animation :

Le tout contraste avec le chara-design qui est quand même super clair et relativement mainstream. Après, on est quand même dans le haut du panier niveau animation. Bon, l'animé que j'avais maté avant étant un peu un truc pitoyable (A3, un animé sur le théâtre assez con) le saut qualitatif est immense. Les mouvements des joueurs sont hyper fluides, on voit bien les personnages en actions. Alors certes, pas tout le temps (argent obligent) mais lors des matchs importants c'est quand même hyper impressionnant.

Stars Align est un énorme piège qui te fait croire qu'il va t'offrir un petit animé sportif sympa et au final il te plonge sur les problèmes de l'adolescence et égratigne un certains côté "reactionnaire" des parents japonais vis à vis de leur jeunesse et je ne serais pas étonné qu'il y ai des tacles plus lourd dans la seconde saison... si elle arrive.

Oui, parce que Stars Align fait parti de ces animés maudits, qui suite à un comité de production qui s'est levé de mauvais poil, s'est retrouvé complètement dans les choux : 24 épisodes étaient prévus avant d'avoir été réduits à 12, ce qui a forcé l'équipe créative à s'arrêter en plein milieu de l'arc prévu plutôt que d'avoir à bâcler leur histoire. L'anime finit donc de manière très frustrante avec de nombreux arcs en suspens. De plus, comme c'était une création originale pour la télé, inutile de se dire "tant pis je lirais la suite en manga." Même si le créateur affirme qu'il trouvera un moyen de finir la série, on sent que c'est mal barré.

Merde, quel gachi, pour une fois que j'accroche à un anime de sport !