Stranger Things
7.6
Stranger Things

Série Netflix (2016)

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Je parlerai ici uniquement de la première saison de Stranger Things (et pour cause, je n’ai pas vu les autres). C’est une série dans laquelle on se laisse parfois aller à suivre l’histoire avec les enfants, on est impatient de savoir la suite, inquiets, apeurés, on ose se laisser emporter jusqu’à ce que l’on se heurte brutalement à des incohérences énormes qui nous font retourner à la dure réalité : cette série est uniquement une série de divertissement, principalement pour enfants, muni d’un scénario extrêmement simple qui ne peut satisfaire que les adeptes de séries dont le but n’est autre que d’être évasif, détendant. En cela on peut dire que le pari est gagné : Netflix connaît bien ses souscripteurs et savait qu’avec cette série il toucherait la majorité. Les garçons deviennent amis avec une fille possédant des supers-pouvoirs lui permettant (entre autres) de tuer des gens par la force de la pensée, pouvoir dont elle use (et abuse si j’ose dire) sans culpabiliser le moins du monde. On trouve dans cette série une « mentalité à l’américaine », au moindre danger, tout le monde sort son flingue, même les enfants. La manière de filmer est effectivement en adéquation avec l’un des buts primordiaux de la série, celui d’effrayer. Ainsi, il y a la grande majorité du temps des gros plans de caméras sur les visages des acteurs, donc pas spécialement de beaux plans, donnant la forte impression que les réalisateurs ne font que dérouler le scénario. Si j’ose dire, la réalisation est assez superficielle. Il n’y a pas de recherche spéciale de belle scène artistiquement filmée ou vraiment agréable à l’œil, seulement une innovation du décor, qui retranscrit parfaitement l’époque des années 80 en Indiana, bourré de références filmographiques mais pas seulement. Les effets spéciaux sont franchement cools, ce qui rend agréable le visionnage de certaines scènes. J’aime le fait que les scènes soient toutes très différentes, dans des lieux différents, avec beaucoup de personnages mais jamais trop. Le scénario nous fait cadeau d’une amourette banale et malheureusement prévisible entre le frère du disparu et la sœur d’un des jeunes amis du disparu. Ces deux derniers, bien que frères et sœurs, ne se partagent l’écran que de très rares fois dans toute la première saison. On remarque peu de jeu sur les couleurs ni les lumières alors que cela s’y prête beaucoup. Tous les fans de Stranger Things s’accordent à dire que c’est une série sur l’enfance et l’amitié. Pour l’enfance je suis d’accord, cependant il est impossible de nier que pendant la quasi-totalité de la première saison, l’amitié n’est pas vraiment présente, les enfants se disputent très souvent et ne sont que rarement d’accord, et la petite Eleven qui est la seule à savoir rester relativement calme et se taire et qui tente tant bien que mal de se faire accepter au milieu des trois garçons se fait appeler continuellement « la tordue » par eux, qui ne cessent de l’éviter, de l’accuser et de la trouver « super bizarre ». Personne n’est jamais pris au sérieux, ce qui complique beaucoup les relations que les personnages peuvent avoir les uns avec les autres et les rendent artificielles. Tout est extrêmement mécanique et prévisible, même dans les moments de suspens où l’on se rend compte que finalement, les scénaristes n’ont pas plus d’imagination que les spectateurs. L’utilisation de la musique n’est pas excessive et la bande-son est sympa. Les acteurs sont plutôt bons quoique leur talent ne soit pas non plus mirobolant, ils font le job. Pas mal d’émotions différentes ressenties cependant, on passe rapidement du rire aux larmes (sans trop exagérer). Très loin de la subtilité de Dark, une série qui est dans le même esprit, mais ce n’est pas forcément le but. Cette série ne peut d’après moi pas à juste titre avoir droit à l’étiquette de « très bonne série ». En conclusion, je comprends bien que cette série puisse plaire, mais d’un point de vue personnel je lui reproche de ne pas avoir innové quoi que ce soit en matière de réalisation, et de n’être pas assez rigoureuse du point de vue du scénario, ce qui m’en a complètement désintéressée.

Galibany
4
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le 12 juin 2020

Critique lue 138 fois

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Galibany

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