Strangers from Hell par Lou Knox

Mon premier drama coréen !

Cette série est plus que correcte ; au casting, des acteurs talentueux (bon ok, j'ai un petit faible pour Yim Si‑wan que j'avais déjà vu dans Sans pitié, que je vous recommande chaudement au passage), un scénario plutôt haletant, une ambiance sombre et glauque et un paysage social qui reflète encore une fois une société sud coréenne dans laquelle "les invisibilisés" forment un matériau servant à alimenter des imaginations débordantes (coucou Parasite).

Malheureusement la série ne tient qu'en dix épisodes, ce qui est un bon format pour quelqu'un qui n'aime pas bingewatcher pendant des semaines, mais qui vient affaiblir un rythme dont ce thriller aurait grand besoin. Dix épisodes où la batterie de personnages à la psychologie complexe et ambivalente souffrent d'un manque d'historique certain. On s'attarde certes sur le passé du personnage principal, mais de manière relativement brève, sans lui construire un background assez costaud. Idem pour la relation avec sa petite amie qui pourrait paraître superficielle tellement elle est peu développée mais qui semble, à en croire le scénario d'une grande importance.

Voilà, le point faible de cette série sera donc l'interaction entre les personnages. Ils sont tous vraiment intéressants, au point de nous coller ce malaise bien poisseux qui reste accroché à ta moelle épinière juste avant d'aller dormir. On sent qu'il y a de bonnes intentions mais je pense que dix épisodes (ou une seule saison), c'est beaucoup trop court !

Les références y sont évidentes, explicites et viennent gratifier nos connaissances en culture populaire (littéraire et cinéphile surtout). Ainsi, la Métamorphose de Kafka vient étoffer la relation entre le protagoniste et son antagoniste et les nombreux clins d'oeil au cinéma coréen permet de valider un possible cahier des charges à respecter.

J'apprends tout juste qu'il s'agit d'une adaptation d'un webtoon coréen - que je n'ai évidemment pas vue - mais qu'il serait intéressant de comparer !

-> Dix épisodes (dix heures et demie grossmodo), autant se laisser séduire nan ?