On dira c’qu’on voudra, chez les dinosaures, la taille ça compte. On a beau évoluer dans une passion, découvrir et s’intéresser au monde préhistorique dans son entier et admirer une faune qui se compose aussi de compsognathus, d’ornitholestes et de microraptors, même avec l’âge, ce sont les géants qui fascinent plus qu’aucun autre. Et des géants, on en trouve et pas des moindres dans cette très courte série documentaire de deux épisodes narrés par Nigel Marven, homme illustre et précieux pour qui affectionne de se faire raconter des histoires d’aventure et de grosses dents.
Parler de Chased by dinosaurs c’est avant tout rappeler le travail toujours excellent de la BBC pour mettre en scène les bêtes, disparues ou non. C’est louer leur talent narratif et leurs moyens techniques mis au service d’un travail de reconstitution toujours au sommet. Et ici, c’est aussi une nouvelle fois remercier Nigel Marven pour son intarissable enthousiasme et sa capacité à le communiquer. Regardez donc les docus de la BBC, y a pas d’âge pour ça.
Le premier épisode concentre tout le bien que l’on peut dire sur les réalisations de la chaîne anglaise et est en sus ce qu’il y a de mieux actuellement sur cette magnifique espèce qu’est le giganotosaurus et, par extension, la belle et plantureuse famille des carcharodontosauridés. Le giganotosaurus était un carnivore atteint d’immensité, doté de mensurations improbables et qui de plus chassait en meute pour s’en prendre aux argentinosaurus, des sauropodes gros comme de petits immeubles. Imaginer un groupe de prédateurs de 7 tonnes coordonner une attaque sur un troupeau d’immeubles, laissez moi vous dire que c’est déjà un exercice alléchant pour l’esprit adepte de voyages au royaume des écailles, des plumes et des fougères géantes. Si on ajoute l’implication de Marven et la réalisation BBCienne pour ces affrontements de colosses, c’est alors peut-être ici que les chasses argentines prennent le plus de corps.
Sans non plus révolutionner quoi qu’ce soit, la mise en scène est assez bien pensée pour cultiver l’émotion que peut attiser l’attente d’un chasseur de 14 mètres de long avec des dents partout. Des plans sur les pattes gigantesques, un iguanodon emporté dans les airs par une gueule qu’on devine gargantuesque et un défilé de forteresses herbivores dans les dédales rocheux, le tout enveloppé par le texte d’un narrateur d’exception et on a bien là les 30 minutes les plus simplement efficaces à propos des carcharodontosauridés.
Un mot sur la suite tout d’même, il y est question du therizinosaurus, un être vivant de la plus attrayante espèce, perdu entre le fourmilier et l’autruche, et c’est, croyez moi bien, tout à fait passionnant. Les éloges restent les mêmes, la BBC nous offrant toujours la pointe des reconstitutions avec des morphologies parfaites et des effets de pesanteur idéaux pour simuler la marche de tels animaux. Et puis ce narrateur (oui, encore lui), encore une fois, on pourrait l’écouter pendant des heures.