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The Beast in Me
6.7
The Beast in Me

Série Netflix (2025)

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La perspective de revoir Claire Danes dans une nouvelle mini-série (d’ailleurs faussement présentée comme créée par les gens qui nous avaient offert Homeland), et dans un nouveau rôle névrotique, ne suscitait aucune envie, tant les grimaces de l’actrice, souvent en roue libre, avaient rendu pénible le visionnage des dernières saisons de la fameuse série d’espionnage, plutôt bonne au demeurant.

Et les premières scènes de The Beast in Me semblent confirmer nos pires craintes : grimaçante, en surjeu perpétuel, Claire Danes est décidément devenue un véritable repoussoir, en tous cas pour quiconque aime la subtilité dans le jeu d’acteur. Et le pire est que Matthew Rhys, dont on se souvient en particulier du jeu contenu et complexe qui était le sien dans The Americans, la belle série qui l’avait révélé, semble s’aligner sur sa partenaire, et compose avec force mimiques diaboliques l’un de ces mâles toxiques, pas loin de devenir de dangereux psychopathes, qui font partie des codes actuels du spectacle hollywoodien. Oui, ces mêmes codes qui, par réaction, ont fait que l’Américain moyen a massivement voté Trump. Parce que, évidemment, Aggie, le personnage interprété par Danes, une écrivaine en panne d’inspiration, et torturée par la mort de son fils dans un accident de voiture alors qu’elle conduisait, est lesbienne. Avec tout cela au passif de The Beast In Me, on connaît pas mal de téléspectateurs qui ont lâché l’affaire avant la fin du premier épisode !

Et pourtant, pour une fois, les déserteurs ont eu tort. Car The Beast in Me s’avère progressivement un thriller psychologique d’une teneur bien supérieure à la moyenne de ce genre proliférant sur les plateformes. On part d'une banale histoire de conflit de voisinage autour de la construction d'une piste de jogging dans les bois entourant un quartier résidentiel huppé. Puis on découvre l'univers d'un homme torturé par des secrets inavouables, accusé par la presse, et donc le "monde" entier, d'être responsable de la disparition de sa femme. Or ce fils d’une riche famille d’investisseurs sans foi ni loi jongle avec les millions – dont certains ne lui appartiennent pas – et avec les politiciens New Yorkais pour faire construire le quartier de ses rêves dans une zone défavorisée de la métropole. Entre Aggie et Nile (Matthew Rhys) se développe un jeu de séduction fascinant, non pas basé sur une attirance sexuelle, mais bien sur la lutte de deux intelligences et de deux instincts de domination qui s’affrontent…

Articulant de manière habile les différents fils narratifs, le passé et le présent, multipliant les personnages secondaires complexes, comme la nouvelle épouse de Nile ou le flic du FBI totalement obsédé par son enquête, ou encore le père de Nile (Jonathan Banks, dans un autre rôle impressionnant où sa forte personnalité en impose), The Beast in Me nous fait oublier certaines lourdeurs et certains passages inutiles qui la tirent vers le bas, sans parler de quelques invraisemblances dont on se serait bien passés. Mais comme sa fin s’avère moins convenue qu’on pouvait le craindre, cette mini-série très divertissante (pour peu bien sûr qu’on apprécie les scènes stressantes) peut être qualifié de réussite….

Une réussite qui nous donne envie d’attendre le prochain travail de Gabe Rotter, peut-être un nouveau nom dans le monde des séries TV sur lequel on pourra compter… Mais sans Claire Danes (please !), à qui l’on ne peut que conseiller une nouvelle carrière dans les séries B, voire Z, d’horreur, où elle ferait une excellente (et terrifiante) créature monstrueuse.

[Critique écrite en 2024]

https://www.benzinemag.net/2025/11/29/netflix-the-beast-in-me-surjouer-nest-pas-jouer/

Eric-BBYoda
7
Écrit par

Créée

le 29 nov. 2025

Critique lue 151 fois

Eric BBYoda

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2

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