The Day of the Jackass

Distrayante, certes, mais terriblement maladroite, "Day of the Jackal" accumule les ficelles scénaristiques grossières et les rebondissements invraisemblables. On y croit à peu près autant qu’à un agent secret recruté sur LinkedIn : le fonctionnement des services de renseignement, la balistique, les protocoles, les réactions des personnages... tout sonne faux. Le nombre de coïncidences, de personnages qui se rencontrent par hasard ou d'erreurs tactiques des forces de police sont totalement absurdes. Disons-le clairement : on nous prend pour des couillons (peut-être à raison vu le succès de cette série).

Les personnages, quant à eux, oscillent entre caricature et vide abyssal : bêtes, violents, égoïstes, rarement crédibles et presque jamais attachants. Même l’interprétation, souvent outrée ou cabotine, peine à sauver l’ensemble. Ces faux accents, ces postures artificielles, ces clichés en cascade, ces situations grotesques dans lesquelles ils se retrouvent... Rien ne va !

Même après une longue journée, dans un état de fatigue bienveillante, la série donne globalement l’impression d'une insulte à l'intelligence du téléspectateur. Dommage : le genre de l’espionnage a prouvé, de John Le Carré à Homeland, qu’on pouvait allier tension, style et vraisemblance. Ici, on n’a ni l’un ni les autres, juste un enchaînement d'épisodes putassiers au service d'un scénario indigent, filmés sans talent et joués sans conviction. Que reste-t-il d'intéressant à retenir de cette série une fois passée la satisfaction primaire de l'adolescent qui sommeille en nous et raffole de complots à deux balles et de tueur à gages élégant ? Pas grand chose,