Ami(e) conspirationniste, adorateur de théories fumeuses, apostat de ta propre religion, admirateur des thèses eugénistes du 3e Reich ou de l’Empire du Japon, amateur d'abjection, je te souhaite la bienvenue dans The Defects. Sur un postulat discutable, cette série de science fiction/anticipation se déroule dans une société dystopique, qui non seulement n'est pas crédible mais encore moins plausible, sauf dans l'esprit d'un cerveau malade. Mais elle renvoie surtout le message inverse de ce qu'elle était censé dénoncer. On a frôlé le dérapage de peu. Alors pourquoi expliquer le succès relatif de cette mini série? Un nom : DEX. Kim Jin-young est une star en Corée du Sud à plusieurs titres: c'est un héros de l'armée de part son implication durant 4 ans, mais c'est aussi un youtubeur très populaire, participant à des jeux de TV réalité, animateur de show et un pilote de moto. N'en jeter plus, vous réalisez le nombre de fans qui ont afflué sur le drama rien que pour le voir?
Le plop est simple, découlant encore d'un webtoon. Le problème (encore) c'est que tout le substrat qui faisait la force de celui-ci a été vidé au profit d'une mini série insipide, sans moyens, sans profondeur, et dont le scénario est aussi lisse que la peau d'un nouveau né. Kim Se-Hee (Yum Jung-Ah) est la directrice d'un grand hôpital et la gérante d'une fondation caritative ratachée à une église protestante réputée. Généticienne respectée, elle est également, à l'insu du public, à la tête d'une organisation d'adoption illégale. Pour faire court, c'est l'équivalent du Dr Megele, mais en pire: Non seulement elle pratique l'eugénisme, mais elle a mis au point une technique génomique qui permet de créer un bébé génétiquement modifié avec un intellect supérieur. Son but est de créer un lebensborn coréen. Bien entendu, elle fait commerce illégalement de ces bébés "fabriqués" dans des incubateurs pour s'enrichir. Ces enfants/produits, destinés uniquement à des riches ou a des personnes influentes, sont le prélude à la création de la race supérieure. Mais un homme travaillant pour l'organisation,(touché par la grâce sans doute) Woo Tae-Sik(Choi Young-Joon), va venir jeter un grain de sable dans les rouages de la machine en sauvant une enfant destinée à la mort.
Ma critique contient des SPOIL, mais il y aurait tellement à dire tellement c'est pourri que je ne pourrais pas tout mettre.
Quasiment tout le drama est ubuesque, nauséabond et malaisant, avec tout un torrent de clichés, de poncifs et de personnages stéréotypés que je n'avais jamais encore vu. On est pas au delà du réel, on est au delà de la connerie. Quel pays au monde ferait voter une loi pour légaliser le commerce d'enfants, et de surcroit modifiés? J’ai ressenti uniquement du mépris, du dégoût et de l’ennui devant cette daube. J'ai même parfois ri alors que la situation ne devait pas s'y prêter. Le sujet est intéressant sur le papier, mais le mélange des genres et l'angle choisi sont mauvais et traités avec désinvolture. Tout est noyé dans un océan de médiocrité. Je vous ai gardé le meilleur pour la fin, car si les parents ne veulent plus de leurs enfants parce qu'ils ne seraient pas des génies, ils peuvent se faire rembourser, et les faire couler dans le béton avant leur majorité. Ah c'est beau l'amour parental...On aura affaire à des couples 100% egocentriques et sans empathie, ce qui est statistiquement impossible. Bref... La réalisation est à chier, entre les plans de coupes foireux les transitions inexistantes et les décors carton pates on est servi. En pesant le pour et le contre, vous allez vite comprendre pourquoi The Defects doit finir au fond de la benne à ordures.
- Les points positifs : la série est en couleurs, Yum Jung-Ah dans le rôle de la doctoresse nazie est parfaite, faut dire qu'elle n'a pas besoin de forcer son talent, on avait déjà envie de la buter dans SKY Castle (elle avait reçu des menaces de mort à l'époque). DEX dans le rôle du bad guy Jung Hyeon n'est pas si nul que çà, alors qu'il s'est fait défoncer sur les réseaux (j'ai vu 100 fois pire), il n'y a que 8 épisodes, quelques phases d'action, l'eau ça mouille et le feu ça brule et enfin...En fait c'est tout.
- Les points négatifs: Premièrement il y a un effet cheap de la série. Faut dire que une fois payés Yum Jung-Ah, Won Jin-A, DEX et surtout Choi Young-Joon qui est juste venu prendre son gros chèque de super Guest Star pour ses quelques scènes au début et à la fin, il ne devait pas rester grand chose niveau budget. Ensuite il n'y a absolument aucun background concernant Kim Se-Hee: elle a plus d'argent et de pouvoirs qu'un Chaebol comme Samsung, mais on ne sait pas comment. Elle dirige plusieurs fondations et bâtiments de recherche et autres, mais tout reste secret auprès du NIS, de la police et la presse pendant plus de 20 ans? Niveau clichés, accrochez vous, on a coché toutes les cases et même plus: le pasteur sataniste homophobe qui ne jure que par l'argent et clame que Dieu est pour l'eugénisme; le principal, vieux sénile lubrique forcement pédophile et incestueux, le député avide de richesse et de pouvoir qui pense que son fils vaut moins que son chien; la caricature du chef de la Police coréenne qui est le larbin de Kim Se-Hee. Mais ne partez pas, le couple présidentiel est aussi impliqué, la femme étant une vielle peau dégénérée entièrement refaite qui veut aussi son bébé parfait. Evidemment le Président est complice. Comme aurait dit Mister V: "Ça fait beaucoup là non?"
Non, parce que maintenant on va s'attaquer au reste. On aura droit bien sûr au gimmick de "l'accident à la coréenne": accident mortel causé sur une autoroute urbaine déserte le soir. Un seul flic va s'intéresser à l'affaire, mais comme il ne servait à rien, on le supprimera avant la fin. Ne cherchons pas à comprendre. Le "S" de l'organisation, qui utilise la typologie de la svastika nazie ne semble déranger personne. Parlons maintenant du cas Won Jin-A. Franchement, je n'aime pas tirer sur les ambulances, elle est mignonne, gentille surement, mais voilà, elle enchaine les daubes et elle n'est absolument pas crédible (encore!). Non seulement à 34 ans, elle interprète une fille de 22 ans, mais la voir évoluer comme une Natasha Romanoff qui affronte seule 15 types, je dis la blague doit s'arrêter à un moment. C'est valable aussi pour sa petite bande de pieds nickelés, qui va mettre à mal l'organisation de Kim Se-Hee qui comprend des dizaines de MIB surentrainés. Mais qui peut gober autant d'inepties? Niveau suspense ou rebondissements, il n'y en a pas, on suit le mouvement. Quant à la conclusion de cette bouse, tu auras bien compris que la citation de Louis Gauthier "Le ridicule ne tue pas, mais il met mal à l'aise" prendra tout son sens ici.
Entre les situations et les propos abracadabrants, on navigue souvent en eaux troubles. Il faut arrêter de cautionner de telles merdes. On aura vu des dégénérés aussi bien du coté des vendeurs que des acheteurs, et ? Pour quelle finalité? La petite pointe de pathos autour de la méchante? "Ouin, ouin, je suis triste". Ce drama est affligeant de manichéisme. Le genre action ne va pas du tout quand on veut parler d'un sujet aussi grave, car comment y rattacher des éléments psychologiques ou dramatiques cohérents et crédibles dans tout ce méli mélo? The Defects est avant tout abrutissant de bêtises et de raccourcis faciles. Il n'y a aucune consistance, ça sonne creux. Si encore c'était divertissant ou quelque peu plaisant, même pas. Je suis allé au bout parce qu'il n'y avait que 8 épisodes, sinon j'aurais arrêté cette blague de très mauvais goût bien avant. Contrairement à d'autres plateformes web, ENA produit trop de navets, (manque de budget) mais sa base étant composée essentiellement d'ados et de jeunes adultes peu exigeants, souvent déconnectés de la réalité, elle peut voir venir.
Main Theme: Samui -Nevertheless
Additionnel OST: Yebit - Bench