Une série britannique qui se laisse regarder, mais j'avoue cependant que je n'ai pu aller jusqu'au bout que grâce au bouton Avance rapide tant le rythme est lent. The Fall aurait gagné à être plus courte, car de nombreux plans s'éternisent sans qu'il y ait vraiment matière à s'attarder sur ce qui nous est montré, ça traîne juste en longueur. Outre cet aspect qui rend la série un peu indigeste, le scénario m'a paru assez vide et généralement prévisible. Il n'est pas du tout convaincant et les réactions des personnages et les situations climax sont souvent incohérentes.
Attention, ça va spoiler.
Les scènes avec le journaliste qui se ramène avec le caïd, dans la forêt, alors qu'il y a juste 3-4 flics pour surveiller le tueur en série, qui est menotté à un inspecteur, m'ont paru assez ridicules, car on n'y croit pas une seule seconde. Franchement, qui en 2012, qui plus est en Irlande du Nord, serait assez bête pour ne pas mettre toute la cavalerie sur un coup pareil? Idem pour Stella, l'inspectrice, qui se fait tabasser par Paul Spector dans la salle d'interrogatoire. Les mecs ils interrogent un fou furieux, mais il n'y aucun flic, au moins devant la porte, pour intervenir en cas d'urgence.
Les histoires secondaires sont très mal exploitées, comme celle des flics ripoux, et plombent juste le scénario. Elles ne sont pas suffisamment développées pour nous impliquer et ne servent strictement à rien.
Autre point qui m'a chiffonnée, le style toujours impeccable et ultra-sexy de l'inspectrice, en mini-jupe moulante, talons aiguilles et brushing ondulé. Qui, en vrai, s'habille comme ça pour traquer un criminel? On peut être féminine sans en arriver à cette caricature hollywoodienne.
Et je pourrais continuer... Toutefois, le plus dérangeant, c'est l'œil complaisant avec lequel le réalisateur a mis en parallèle certaines scènes, comme celle du meurtre de l'une des femmes et celle des ébats sexuels de l'inspectrice. C'est ultra-malsain et il n'y a vraiment aucun intérêt scénaristique à imbriquer ces scènes, ne serait-ce que la lourdeur d'un message de type "t'as vu un peu comme je filme bien la fine frontière qui sépare la fougue sexuelle et la jouissance meurtrière ?"
Et pour finir, le jeu des acteurs n'est pas assez étoffé pour être intéressant, à part peut-être celui de la gamine, Katie.
Côté positif, j'ai trouvé quelques idées assez intéressantes, comme lorsque Gillian Anderson remet le commissaire qui lui avait sauté dessus à sa place, en lui disant que lui aussi avait franchi la ligne rouge, ou en énonçant avec quelques mots simples, qu'effectivement, les femmes ont peur de la violence masculine alors que les hommes craignent tout simplement le ridicule. Bien que je sois une femme, je trouve souvent que les messages féministes sont très mal amenés sur le petit écran, ou qu'ils sont clichés, lourds, radicaux. Pour une fois, ce n'est pas trop appuyé et le réalisateur a abordé ce sujet de façon intéressante sans en faire des caisses.
À part ce point positif, ce n'est pas exceptionnel, et on finit par se lasser dès les premiers épisodes.