Les deux font la paire

Vu que les intrigues professionnelles et familiales tournent autour de nos deux héros, il aurait été plus judicieux de mettre un titre plus adapté, du genre " Do Chang & Ji Hyeok". Alors je ne vais pas faire comme les autres et mettre un 8, parce que avec le recul, ça ne les vaut pas et je vais m'expliquer. Le tandem de choc fonctionne très bien et ce n'est pas le problème. Ayant un certain recul dans le polar coréen, The Good Detective veut tellement trop en faire qu'il va s'égarer dans le multi genre. Quand on élabore un polar et on choisit un thème, on s'y tient et surtout on doit faire monter le suspense et conserver une dose de rebondissement. Sinon le soufflet va retomber trop rapidement. Et c'est le gros défaut de ce drama, c'est que c'est beaucoup trop long pour ce qu'il a à raconter. Quand on bout du 10eme épisode tu commences à regarder la montre, ce n'est pas bon signe. La seconde saison est très moyenne et totalement dispensable.

L'action se déroule dans un commissariat de Incheon, la ville portuaire de Séoul. Nous allons suivre un tandem de choc, formé d'un jeune flic friqué fin psychologue, Oh Ji Hyeok(Jang Seung-Jo) et d'un vieux flic bourru qui distribue souvent les mandales avant de poser des questions, Kang Do-Chang (Son Hyun-Joo).Tous les deux ont un fardeau familial à porter, mais leur expérience professionnelle sur le terrain en fait des flics hors pair. Même s'ils se chamaillent souvent, ils sont plus que des amis. D'ailleurs au sein du commissariat leur unité est très liée. Durant la première saison, ils vont être épaulés par Jin Seo-Kyung (Lee Elijah), une jeune journaliste de terrain spécialisée en affaires de police/justice. Ces trois là vont former un trio de choc au service de la justice et de la vérité. Attention, on est pas dans le réel ici, la Corée du Sud n’a plus condamnée à mort personne depuis plus de 30 ans, même si cette sentence est toujours en vigueur. Néanmoins, et contrairement à la France par exemple, la perpétuité existe, puisqu'il n'a pas de peine de sûreté.

Saison 1: 8/10

L’histoire commence en 2015 avec un homme arrêté étant pris pour un tueur en série, il est condamné à mort. En 2020, le doute subsiste. Suite à de nouveaux éléments, l'enquête va être reprise afin de prouver qu’un innocent a été désigné bouc émissaire du fait d’un complot. La course contre la montre est lancée pour éviter sa mort. Les épisodes s'enchainent bien, avec les à cotés de la vie familiale de nos héros, dans laquelle l'enquête est liée. On prend son temps, ce qui est appréciable, vu que cette mise en bouche est liée à une plus grosse affaire. Il sera question d'une remise en question de leur boulot de flic à cause de la pression extérieure, chose qui n’est pas une chose facile à admettre. On est dans un polar axée psychologie, donc pas de poursuites en bagnole, ni de baston à tire larigot. Les thèmes abordés sont la corruption, l'implication de flics ripoux ripoux, le détournement d'argent facile, et la collusion ente des journalistes et le monde politique. La tension est palpable et les rebondissements ne sortent pas de nulle part, ils sont bien amenés. Le suspense est bien présent. Mais le problème c'est que vers le 10eme épisode, l'intérêt va retomber car on a déjà tous les éléments pour boucler l'enquête. On va partir dans du blabla inutile et futile qui nuisent à l(histoire, dommage. Ce qui par contre appréciable, c'est qu'il y a de la nuance chez les protagonistes, ce n’est jamais manichéen. L'interprétation et la réalisation sont au top, on s'attache rapidement aux personnages. On ressent beaucoup d’empathie envers ces hommes qui font un boulot pas évident. C’est aussi l'observation de la souffrance de deux hommes de chaque côté de la barrière. Il y a de l'épaisseur, un bon scénario, mais voilà, c'est trop long pour la partie enquête, 12 épisodes auraient largement suffit. Une première saison de qualité.

Saison 2: 6/10

Même technique que dans la saison 1, on se réfère à une affaire débutée quelques années auparavant afin de se lancer dans l'enquête principale. Cette fois ci nos héros sont à la recherche d’un tueur en série qui tue des femmes en les mutilant. Sauf que dans les mortes, une n'est pas liée à ce tueur, mais on a maquillé le crime. Exit la belle journaliste Jin Seo-Kyung, on va privilégier les membres de l'unité de police en étoffant leur rôle. Un bouc émissaire sera rapidement trouvé, mais c'est un leurre. Notre affaire principale va tourner autour d’un conglomérat, impliquant le patriarche, mais surtout ses deux enfants, aussi taré l'un que l'autre, la fille s'avérant être une psychopathe et une manipulatrice hors pair. Durant cette saison, il y a un peu plus d’humeur et de légèreté. Par contre il y a beaucoup trop de personnages que ce soit chez les flics ou les bad boys. Ils m'ont souvent perdu dans l'intrigue dont on ne mesure pas toujours l'intérêt ni les conséquences. Beaucoup de séquences ne servent strictement à rien, sauf à meubler des épisodes interminables. C'est trop long. Durant cette saison, on met plus l'accent sur la famille et les amis. Là aussi, passé le 10ème épisode, vu qu'on connaît déjà l’issue, il n’y a plus aucun rebondissement ni suspense, et ça finit par en devenir chiant. Il y a un manque de rythme et d'intérêt, ça va vite s'essouffler, et on a envie que d'une seule chose, que ça se termine. Honnêtement les épisodes 11à 14 ne servent à rien. Cette saison comporte trop de trous d'air parce que le scénario est trop convenu qu'il va en devenir soporifique. Et les enfants de Chaebol, t'as juste envie de les écraser avec ta bagnole pour qu'ils se taisent. Ils sont insupportables, que soit avec leur jérémiades ou avec leur suffisance. Une Histoire un peu trop pathos dont on se fout royalement en définitive.

On vient sur le drama pour les deux acteurs principaux qui sont très bons dans leurs différences, mais surtout pour l'atmosphère bon enfant qui s'y dégage. Car il est là le point fort: c'est un polar très humain, où les relations sociales sont indispensables pour faire avancer l'histoire. On est souvent dans l'abnégation et la résilience. Sur l'ensemble le tout manque de rythme, de rebondissement et de suspense. 16 épisodes pour ce style de polar qui va jouer sur une enquête unique n'est absolument pas le bon format. Ce n'est pas normal qu'on commence à s'emmerder dès le 10eme épisode. Le scénario est bien meilleur dans la première saison, c'est pour cela que regarder la suivante n'est absolument pas indispensable, sauf à voir évoluer la petite famille. Par contre, ne regardez pas la 2e saison avant la première sinon vous allez vous flinguez tout le background, et des éléments de narration vont vous échapper totalement. Ce que je n'ai pas aimé notamment dans la saison 1, c'est que tous les personnages féminins sont bons. Ça enlève de la crédibilité au propos. La saison 2 est trop bancale pour vraiment emporter l'adhésion, surtout qu'elle est beaucoup plus sordide et noire pour rien.

Au final The Good Detective est un bon polar, mais ce n'est pas non plus le polar du siècle. Il est construit de façon identique, avec une entrée en matière remarquable, mais qui retombe dans une seconde moitié poussive, souvent soporifique parce que trop longue. Les présences féminines sont caractérisées au sein la famille, mais pas au sein de la police. On a souvent l'impression d'avoir à une bande de bras cassés, mais en équipe ils font des étincelles. Dans un polar, c'est important d'avoir des héros et des protagonistes impliqués. Mais quand le scénario devient trop alambiqué alors qu'en fait il est simple comme bonjour, et qu'on se demande à un moment pourquoi ils ne concluent pas l'affaire, c'est à se demander si on est pas pris pour des cons. J'ai bien apprécié par contre qu'on laisse la morale aux vestiaires, ça nous change. Et puis les personnages de Eun-Hee, la sœur de Do-Chang et de Eun-Hye, sa fille de cœur, sont très touchants et apportent un plus.

Main Theme: Good Times - Davey Nate | The Good Detective 2

Additionnel OST: Im Yoon-seong - Come and Knock