Lorsque l'horreur n'est pas une fin mais un prétexte

Cela faisait un petit moment que je n'avais pas prit mon clavier pour écrire une critique sur ce site. Mais cette série me pousse à sortir de mon silence tant je l'ai adoré ! Habituellement un grand détracteur des films et séries d'horreur, j'ai un peu avancé à reculons pour sauter le pas du visionnage du premier épisode. Un choix que je ne regrette absolument pas !

UNE SERIE D'HORREUR ? PAS VRAIMENT...

Mon grand problème lorsqu'on me parle de films ou de séries d'horreur, au delà même d'être super bon public et de frissonner pour tout et n'importe quoi, c'est mon incompréhension vis à vis de certaines production de m'infliger un tel supplice juste pour "voir de l'horreur". La plupart des films que j'ai vu sont creux et ont pour seule et unique finalité de faire peur pour faire peur... Rendant le tout peu intéressant voir totalement creux. Après je comprends entièrement cette volonté de vouloir se provoquer ce shot d'adrénaline, mais ce n'était pas ma tasse de café.
Là où Hill House tape fort, c'est que l'horreur est un fil rouge pour traiter un sujet beaucoup plus complexe et tortueux ! La série ne tombe quasiment jamais dans les clichés du genre et la majorité des frayeurs et du stress provoqué au spectateur reposent sur une réelle pression psychologique et des moments où la série prend son temps. La peur provoquée n'en est que plus réelle, et plus puissante ! Pour la première fois je me suis prit à aimer ressentir cela, tant c'était si bien amené et avec parsimonie... Le soucis du détail, et la construction si léchée de cette peur provoquée par le scénario, l'image et le jeu d'acteur sont vraiment de superbes réussites !
Mais cette peur, n'est pas le centre du scénario loin de là !

UN DRAME FAMILIAL

Car oui Hill House c'est avant tout un mélodrame puissant sur une famille qui à l'image de leur maison, est hantée par bien des problèmes... On suit tour à tour les membres de la famille, et le rôle qu'ils occupent dedans. Couplons donc à cela les moments de frousse et d'épouvante et on a là un cocktail assez unique et, contre toute attente... Rafraîchissant !

UNE IMAGE SOIGNEE ET TRAVAILLEE

Grand fan de la photographie et de la construction des plans, bien que par moments mon coeur frappait si fort dans ma poitrine que mes oreilles ne pouvaient faire autrement que de l'entendre, mes yeux eux étaient comblés tant les plans sont travaillés, recherchés, et servent le scénario à merveille ! Les mouvements si lent de la caméra provoquent une réelle tension, alors que les décors grandioses fourmillent de détails (et de quelques horreurs dissimulées çà et là). On apprécie le tout comme une toile de maître, et même si je suis trop froussard pour me remâter toute la saison, la série invite à la faire, tant décortiquer les plans en un seul visionnage est compliqué !

UN JEU D'ACTEUR CRIANT DE REALISME

Autre point fort de la série ce sont ces acteurs ! Chacun dans son style distille une réelle performance tout au long du show, et l'immersion n'en est que plus totale... La direction de ces acteurs est d'ailleurs réellement particulière et certains passages, même s'ils sont tournés de jour, provoquent une réelle chair de poule, tant les actrices et acteurs jouent par moments si bien qu'ils semblent réellement habités et/ou dérangés... Encore une petite piqûre de rappel que l'on peut provoquer la peur par d'autres artifices que de vulgaires screamer ou jumpscare...

CONCLUSION : UNE SERIE QUI S'ADRESSE MEME AUX FROUSSARDS COMME MOI

Il serait dommage de passer à côté de cette série ! Même pour les gens qui comme moi, détestent d'ordinaire les films d'horreur. Ici ce n'est clairement pas le propos, mais juste un moyen de peindre un tableau complexe, dont le pinceau nécessite de tremper dans cette émotion si particulière qu'est la peur...
Au final c'est un réel coup de coeur ! Je ne sais pas encore ce que vaut la seconde saison, qui n'est pas la suite de cette histoire mais l'adaptation de nouvelles d'épouvante, et je ne pense pas la regarder tout de suite le temps de me remettre de mes émotions, mais je pense bien que Hauting Hill m'a réconcilié avec le genre Horrifique, en y apportant un prisme nouveau qui pour le coup me parle énormément