L'anomalie qu'il faut surmonter

/!\ TOUTE CETTE CRITIQUE EST UN ÉNORME SPOIL
Si j'avais dû noter la première saison, j'aurais mis à peine 4/10, et encore, je suis gentille. On se croirait dans une série qui passe sur M6 (je n'ai rien contre ces séries, mais on m'avait vendu The Leftovers comme un truc incroyable, je m'attendais à l'ambiance qu'on retrouve à 10000% dans le 2x08 dans toute la série, et quelle ne fut pas ma désillusion devant la première saison) avec un personnage principal insupportable et cliché (parce que la tronche de Kevin à chaque épisode qui n'est pas consacré à un personnage (donc, trois dans la première saison), c'était lassant, toujours les mêmes histoires, un vrai produit M6) et l'action beaucoup trop centrée sur Jill et ses amis alors qu'on s'en fout, et ça, tout le monde l'a compris, même les créateurs. Personnellement, j'étais presque déçue du déménagement au début de la saison 2, je pense toujours que c'est une facilité incroyable pour virer plein de personnages (dont lesdits amis) et en apporter d'autres, mais on s'adapte, surtout que la saison 3 change de décor également. Du coup, mis à part le générique qui fait penser à tout sauf à la série de base (et que je trouve affreux, surtout sa musique country qui ressemble à une erreur de fichier de la personne chargée de mettre le son sur l'image), la saison deux change complètement la donne : plus belle, plus intéressante, des personnages plus pertinents (même si la présence de Lily est inutile, pourquoi mettre un bébé dans une série si c'est pour qu'il apparaisse à chaque épisode, et qu'à chaque apparition il se fasse secouer dans les bras d'un adulte ?). La troisième suit largement la deuxième, et le tout relève la première mauvaise saison (n'ayons pas peur de le dire, beaucoup de bonnes séries ont des premières saisons affreuses).
En ce qui concerne l'histoire en elle-même, elle est prenante depuis le début, même si elle est du coup mal exploitée dans la première saison. L'ambiguïté constante qui laisse le choix est un atout énorme du début à (surtout) la fin. J'ai fini la série hier - longtemps après tout le monde - et, sur le coup, le dernier épisode m'a fait l'effet d'une saison 7 de Game of Thrones (j'ai dit à mon acolyte de visionnage qu'il me faisait penser au tout dernier épisode de GoT mais je me suis rendue compte que c'était insultant pour The Leftovers et qu'il sera difficile pour une série de faire pire que GoT) : on s'attend à beaucoup, on est déçu, on en veut plus (pourquoi voir Laurie mais pas les autres personnages qu'on a suivi tout le long de la série ? Même dans une série de plans flashbacks/flashforwards, par exemple), on a encore un peu faim. Mais en y repensant un peu, j'ai quand même aimé cet épisode qui, en tant qu'hopeless romantic, m'a déprimée à souhaits (même si ce couple ne me rend pas plus euphorique que ça en général), il manque des éléments, mais c'est à l'image de cette série qui a si mal commencé pour moi, et il nous laisse une interprétation énorme (personnellement, je crois à ce que raconte Nora, même si j'émets un doute sur ce qu'elle a vraiment fait en allant voir ses enfants, je ne l'imagine pas ne pas entrer en contact avec eux alors que son ambition principale est de les retrouver depuis le début, mais malgré tout, elle m'a convaincue, et de toute façon, on ne saura jamais la vérité).
Bref, The Leftovers c'est plutôt bien si on oublie que la saison 1 existe (en tant que tout, évidemment, l'épisode flashback était incroyable et tout n'est pas à jeter, mais je reste persuadée que, dans un monde parfait, il faudrait la tourner de nouveau et l'accorder au reste de la série) et si on accepte de ne pas avoir de réponses à tout (cette dernière parenthèse est une dédicace à ceux, surtout sur TVShowTime, qui n'arrêtaient pas de dire "I dOn'T UnDeRsTaNd AnYtHiNg", je ne sais pas si mon QI est incroyable mais je n'ai pas l'impression qu'"incompréhensible" l'a qualifie, certes cette série n'est pas faite pour tout comprendre mais j'ai eu l'impression que ces gens étaient ceux qui n'arrêtaient pas d'hurler sur tous les toits qu'on ne comprend rien à Inception).