Étonnant cas de série AAA (gros moyens et casting en or) que personne ne connaît et personne n’a vu. C’est pourtant une des meilleures mini série qu’il m’ait été donné de voir.
Très sombre et sinistre, on est pas devant le divertissement du dimanche soir et ca pourra en rebuter certains. À travers le calvaire d’un chirurgien lors d’une expédition dans le grand nord, la série prétend sonder la nature humaine et plus particulièrement celle des hommes dans tout ce qu’elle a de plus terrifiante et bestiale, symbolisé par le personnage d’un Colin Farrel impeccable en popeye psychopathe. Avec des titres d’épisodes qui font rêver , tel que « le navire des hommes perdus » ou « la vie est une souffrance » , on est pourtant devant un tour de force à ne pas manquer. On a l’impression de regarder un film en 5 chapitres plus qu’une série. La gestion du rythme, lent et immersif, les questionnements philosophiques sur la bestialité humaine, la civilisation et même la religion et la qualité cinématographique de la photographie et de la mise en scène placent l’œuvre au dessus de la mêlée. Avec un naturalisme saisissant (certains plans sont à couper le souffle), des animaux numériques pour une fois réussie, un acting au diapason (mention à Sam Spruell délicieux en idiot dangereux), l’immersion est exceptionnelle et on ressent presque les aléas climatiques se déchaîner autour de nous.
On regrettera peut être un léger manque de tension dans le final, et une dualité entre Jack O’Connel et Colin Farrel qu’on aurait aimé plus puissante.
De maigres défauts pour une œuvre injustement méconnue découvert au pif sur la plateforme canal +. Laissez vous entraîner dans ce voyage au bout de l’enfer.