J'ai regardé avec une certaine fascination cette série bien placée dans ma liste de choses à voir en 2018. C'est plus le nom de Dan Simmons qui m'a attiré que celui de Ridley Scott (je garde un assez bon souvenir adolescent de L'échiquier du mal).
D'abord, il y a l'expédition Franklin. Terrible fiasco qui a coûté la vie à l'ensemble de l'équipage, et dont le puzzle reconstitué petit à petit laisse encore beaucoup de pièces manquantes. Un solide terreau sur lequel Dan Simmons a choisi de semer une créature démoniaque, élément repris dans la série.
Ce mélange des genres fonctionne plutôt bien, avec :
- une ambiance singulière. La mer cobalt, la banquise immaculée, le désert rocheux sur l'île du Roi-Guillaume, tout est extrêmement beau
- une reconstitution soignée, aussi bien dans les artefacts (les lettres scellées conformes aux originales) que dans d'autres détails (la nuit on ne distingue pas grand-chose, contrairement à d'autres séries surexposées)
- de bons acteurs, bien dirigés y compris dans les secondes rôles. Mentions spéciales à Thomas Blanky, au duo Crozier-Fitjames et à Cornelius Hickey
- des moments de grâce remarquables
J'ai adoré la séquence où Blanky, qui dévie en solo pour attirer le Tuunbaq, tombe par hasard sur le Passage Nord-Ouest. Un petit bijou.
Il y a quand même quelques points noirs, par exemple :
- l'abondance de flashbacks au début qui rend l'immersion un peu brouillonne
- la créature
Si j'ai bien tout suivi, elle ressemble dans le roman à un ours polaire à long cou. Là on a plutôt droit à un ours pelé au faciès tirant vers l'humain. Autant elle peut faire flipper quand elle est camouflée par la glace, autant ça ne fonctionne plus du tout quand l'équipage échoue sur l'île du Roi-Guillaume
En résumé, ceux qui sont allergiques aux séries lentes et/ou d'époque n'ont aucun risque d'aimer The Terror, même si le format anthologique suivi par cette nouvelle série offrira aux moins frileux dix épisodes de qualité !