On pourrait s'attendre rien qu'avec le titre à une série sur un pape progressiste, à son générique sur fond de Jimmy Hendrix à une série au style très "cool", mais que nenni. Ici il est question d'un pape résolument conservateur, campé par un Jude Law au sommet (je pense sincèrement que c'est le meilleur rôle de sa vie), on ne peut plus cynique.
Ne vous attendez pas non plus à voir le House Of Cards du Vatican, ici bien que notre anti-héros a souvent une longueur d'avance c'est plutôt un voyage à travers les sentiments, les questionnements et réflexions de lui et ses proches (ou moins proche) dont il est question. Une vraie tranche de vie mit en scène majestueusement et surtout de façon juste, qui sait quand elle peut être légère, drôle ou résolument triste. Même son rythme qui pourrait paraître "lent" si on le compare aux séries actuelles est tout aussi justifié pour pouvoir mieux nous marquer.
Malgré une figure si détestable la série nous amène à nous attacher à ce jeune pape, c'est assez bateau à dire tant de nombreuses œuvres ont réussi à faire de même, mais ici c'est parce qu'elle allait dans un domaine que je n'aurai pas vu abordé de manière si frontale bien qu'évoqué au long de cette saison: l'amour sous toutes ses formes.
Ce thème de l'amour va mener à un final ébouriffant qui se passe de mot tant cela peut nous dépasser.
Quelle dommage que cette série soit injustement boudée et trop méconnue, elle n'a pas besoin d'un plébiscite populaire pour briller, mais on est face à une des œuvres les plus brillantes de ces dernières années.