Je n'ai jamais regardé de série péplum auparavant du genre Rome (2005-2007) ou Spartacus (2010-2013). Je n'ai rien pour comparer.
Concerné l'aspect historique la série fonce droit dans le mur en embrasant les idées reçues sur la gladiature (le pouce, un combattant doit mourir à chaque fois, les monstres testostéronés etc), mais c'était inévitable pour avoir le spectacle au visionnage. Il faudrait expliquer à Hollywood qu'un numide ça n'est pas quelqu'un de noir, mais qui a la peau basané comme les habitants d'Afrique du Nord. En plus ces derniers combattent et ont culture plus proche de celle de l'Afrique noire, donc c'est un peu du foutage de g****. Cet aspect un peu woke est renforcé par un homoérotisme ambiant (oui ça existe depuis l'Antiquité, mais pas autant) à outrance. Et il y a des facilité d'accès pour les personnages des classes sociales les plus basses. Ce qui est appréciable en revanche c'est un panorama des grands lieux clés de la ville (forum, temple des vestales, mont palatin, esquilin, voie appienne, l'Amphithéâtre Flavien, port d'ostie, ...). L'intrigue inclue même un événement historique important de l'année 79, mais très forcé.
Passé ces détails la série dans son ensemble se tient assez bien. La série se compose de 10 épisodes bien rythmés avec en point d'orgue deux derniers d'entre-eux où tous les personnages développés au fur et à mesure du feuilleton règlent enfin leurs compte. Le série gravite plus autour des courses de quadriges prenant place dans le Circus Maximus (les moments les plus impressionnants de la série), et moins autour des combats de gladiateur comme elle avait été vendue. C'est dans ce lieu symbolique de la cité romaine qui se cristallisent les complots, associations et intrigues entre différents groupe sociaux (plébéiens, patriciens et famille impériale) autour du pouvoir politique. Le scénario inclue aussi toute une réflexion sur l’ascension sociale à la cité où tous le sors de l'Empire se joue. Les effets spéciaux passent bien par moment (courses de chars), vraiment pas à d'autres (notamment le lion blanc vraiment pas beau, certains vues sur la ville) rappelant plus des cinématiques de jeu vidéo. Heureusement que la série a bénéficié des décors de la Cinecittà pour compenser. Dieu merci, l'éclairage est aussi correct.
En ce qui concerne la distribution la famille flavienne est joliment interprétée par le sage Anthony Hopkins (l'empereur Vespasien), Tom Hughes (Titus) et Jojo Macari (jouant un Domitien excessivement méchant avec des grimaces incroyables. Ensuite il y a les 2 principaux représentants de la plèbe, Iwan Rheon (Tenax) et Sara Martins (Cala) qui portent aussi la série sur leurs épaules. Dernière chose : La musique est pas mémorable, sauf celle du générique qui annonce qu'on ne fera clairement pas dans la subtilité.
Il y a même des citations de films rentrées au chausse-pied qui popent parfois dans la série :
Flavien : "Garde tes amis proches et tes ennemis encore plus près de toi." Le Parrain (1972)
Le Gladiateur noir : "S'il saigne, on peut le tuer." Predator (1987)