Ant-Man Cinematic Universe

Narrée par le héros d'Ant-Man avec beaucoup de rythme, la série Tiny World nous présente différents protagonistes au cours de courts épisodes : des héros minuscules, luttant à chaque instant pour survivre, mais aussi des mammifères gigantesques, aidant malgré eux les autres animaux peuplant leur petit coin d'habitat.

La voix de Paul Rudd est rafraîchissante. On sent la curiosité animant l'acteur en racontant ces histoires extraordinaires. Le commentaire off fait mention de mini-superhéros avec des super-pouvoirs, s'auto-référençant, pour attirer un public jeune.

La musique, omniprésente, parfois un peu fatigante fait d'ailleurs penser à celle des blockbusters, passés comme actuels. L'orchestration et le timbre des instruments évoquent la magie des films d'actions à la Spielberg dans certains épisodes, l'intensité des sons produits sous la baguette d'Hans Zimmer dans d'autres.

Le ton général de la série est léger, proposant ici et là des touches humoristiques. La mise en scène joue heureusement du contraste entre le caractère épique de la narration et la taille de nos héros, en rompant avec le quatrième mur établi de la fiction racontée. Ainsi, tout comme dans le film Ant-Man, on nous montre parfois pendant quelques secondes des scènes en gros plan ultra scénarisées et mises en musique pour ce qu'elles sont vraiment, c'est-à-dire des plans d'insectes minuscules se battant en silence dans un décor gigantesque.

Ceux et celles habitué.e.s à regarder les documentaires de David Attenborough (Blue Planet 1 et 2, Planet Earth 1 et 2, etc.) ne découvriront peut-être pas de nouveaux animaux mais de nouvelles manières d’être, de vivre ou de se défendre. C'est même un point intéressant de la série, le dernier épisode de la saison une étant consacré aux petites bêtes de notre jardin, qu'on ne prend peut-être plus la peine de regarder, même de voir. Et pourtant, pas besoin de parcourir des milliers de kilomètre et de capter l'exotisme pour observer la vie fascinante et riche de nos voisins les plus proches.

Le discours n’est jamais pesant ou moralisateur. On y suit des petits animaux qui se débrouillent dans leur laps de temps qui leur a été donné pour trouver de la nourriture, créer une famille et prospérer dans un univers beaucoup trop grand pour eux (ça vous rappelle quelqu'un ?). Et ces images parlent d'elles-mêmes, nous n'avons pas besoin de mots culpabilisants à rajouter par-dessus : tout est interconnecté, les déjections ou restes de nourriture des uns deviennent le repas principal des autres, on s'appuie sur ou s'accroche à d'autres espèces pour se déplacer. Tout semble comme faire partie d’un plan fragile, dont le moindre maillon de la chaîne est essentiel à la vie.

Et c'est avec toujours autant d'émerveillement qu'on se demande comment les réalisateurs s'y sont pris pour filmer certains plans ou séquences, si près des animaux, ou en vision subjective, sur le dos d'une musaraigne-éléphant, à la place de primates ou d'oiseaux allant gober de la nourriture. Impressionnante, la série est aussi une preuve de nos capacités à nous en tant qu'espèce à toujours améliorer nos outils pour observer et comprendre le monde qui nous entoure.