Si Tom Sawyer version 1980 était un souvenir d’enfance, ce serait un après-midi d’été éternel, entre deux bêtises, une cabane dans les bois et une chanson qui squatte ton cerveau jusqu’à la retraite.
Adapté de Mark Twain, mais par les studios japonais de la Nippon Animation (oui oui), Tom Sawyer devient un anime pastel où les rivières brillent, les bêtises ont de la morale, et la misère sociale est gentiment floutée par un ciel bleu constant. Tom, lui, est un concentré de malice et de liberté, toujours à mi-chemin entre l’enfant adorable et le futur délinquant amateur de peinture sur clôture.
Le gros atout de la série, c’est son ambiance feel-good rétro à souhait. C’est de la nostalgie animée, avec de l’aventure à hauteur de gamin, du rêve à la pelle, et des copains qu’on aimerait encore avoir aujourd’hui (même si Huckleberry Finn a clairement besoin d’un suivi éducatif).
Chaque épisode est un mélange de bêtise mignonne, de leçon de vie et de paysages à l’aquarelle, le tout raconté avec une simplicité désarmante. C’est doux, c’est lent (dans le bon sens), et ça sent le pain de maïs, la rivière tiède et l’insouciance d’un monde sans notifications.
Mais Tom Sawyer, c’est aussi un produit de son époque. Les méchants sont souvent un peu trop méchants, les filles un peu trop sages, et les drames restent toujours très propres sur eux. L’histoire du Sud des États-Unis est largement édulcorée, parce que bon, on est là pour voir des gosses courir pieds nus, pas pour parler de l’esclavage ou des inégalités.
N’empêche, cette série, tu la regardes avec le sourire un peu idiot de celui qui a rangé ses responsabilités dans un arbre creux.
Tom Sawyer, c’est l’enfance idéalisée, le monde version rêve éveillé, où même la punition finit en pique-nique.
Et puis franchement, rien que pour le générique, elle mérite sa place dans le panthéon des madeleines animées.