Plongée lente et lancinante dans l'Amérique profonde.
L'écriture est riche et ingénieuse. Elle distille la tragique destinée d'un monde perverti par la violence, le racisme, la phallocratie, les suprémacistes, l'avidité sans limite et tous les vices de notre société contemporaine. Quelques fulgurances de malices dans l'écriture, comme les discours conspirationnistes en fond radiophonique qui rapprochent encore plus des US de Trump. Ou cette incroyable scène de projection entre Billy Baldwyn et Miles Teller, où ce qui est projeté à l'écran devient miroir faisant écho à la première scène de la série.
La mise en scène aussi est époustouflante. Bande-son (quoique Cliff Martinez se renouvelle peu) et photographie font mouche. C'est envoutant et c'est beau ! Le casting transpire de charisme. Mention à John Hawks et Jena Malone, saisissants jusqu'au bout.
Une série qui ne se donne pas de limites, qui casse les codes du petit écran, des moments de cinéma d'une intensité rare. Une audace folle, peut-être seulement vue dans Twin Peaks Return.
Des personnalités puissantes (On peut penser à Breaking Bad...), traversées par des pulsions qui questionnent la morale (...à Dexter...), dans un polar parfaitement noir (...voire même à True Detective) avec l'esthétisme fou de NWR...banco !