A l’époque des adaptations télévisuelles, l’arrivée de From Dusk Till Dawn, n’a rien de surprenant, elle fait partie de la longue liste des tentatives de réalisateurs s’installant dans la petite lucarne. Il est bon de rappeler que le succès du matériau orignal n’est pas le fruit d’un travail titanesque, d’une performance technique ni d’une idée géniale, la popularité du premier opus tient surtout d’une sorte de joyeux trip désinvolte contenant une rupture de ton expédiée sans cohérence et malaxant avec ardeur, nostalgie et divertissement. L’alchimie du duo fonctionne parfaitement, le génie d’un côté, le bricoleur de l’autre, les effets spéciaux de KNB (qui excellent depuis dans The Walking Dead) et un casting de luxe permettent au métrage der marquer les esprits friands de série B.


Si bien que la série, conçue dans des conditions totalement différentes, devient sont négatif. Produit pour la chaîne mexicaine El ray (crée par Rodriguez et visant un public Latino), ce programme raconte, sur sa première saison, tous les évènements qui se sont déroulés dans le film et n’hésite pas à trahir son modèle voire même à le renier tant les nombreux changements qui les différencient prouvent à quel point, le réalisateur n’a finalement pas pris de recul sur sa première création, au récit faiblard mais efficacement dynamisé par des dialogues percutant et des séquences décomplexées.


Dont exit le second degré et ses personnages haut en couleur, car pour pouvoir étirer sont récit sur plusieurs épisodes et élargir son potentiel public, le metteur en scène n’hésite pas à y injecter de nombreux rebondissements et à développer des intrigues avec une platitudes désespérantes. Il se permet même de rajouter, pour des raisons pratiques, des personnages qui vont dès le départ dénaturer l’univers original.


Un formatage guère surprenant à l’intention ouvertement annoncée, séduire les fans de vampire diaries et autres séries fantastico/ horrifiques du moment. Cette approche (calqué sur les “drama”) démontre encore une fois le rejet du réalisateur envers son petit film de potes qui avait surpris son monde, la série se veut prévisible, le casting est fade malgré la présence de Robert Patrick, les personnages se limitent à leur fonctionnalité, les effets gores sont majoritairement numériques, la mise en scène se limite au minimum et pour parfaire le massacre, le développement de la mythologie renvoi maladroitement au aztèques (les vampires ressemblent définitivement à des serpents) et convoque la religion (élément logiquement présent) dès qu’un prétexte le permet.


Bref, On n’attendait peu de cette adaptation mais on ne s’imaginait pas que Roberto Rodriguez, vraisemblablement vieillissant et assagi se retrouverait motivé par d’autres ambitions et retournerait sa veste avec brutalité et pragmatisme. Au milieux d’un tel désastre, on ne cesse de se souvenir de Tom Savini en Sex Machine, un tel refoulement de nostalgie nous pousse même à revoir le troisième opus, bien plus fauché mais beaucoup plus respectueux envers son modèle, c’est dur de vieillir.

KrisMery
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le 5 oct. 2015

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Kris Mery

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