Waiting in the Summer
6.3
Waiting in the Summer

Anime (mangas) TV Aichi (2012)

Ano Natsu de Matteru n'est pas le genre d'anime vers lequel je me dirige en priorité en temps normal. Les comédies romantiques diffusées tard le soir, pour un public adulte d'amateurs d'anime, ce n'est pas mon fort. Pourtant, j'avais passé outre mes à priori il y a quelques années de cela, pour regarder Onegai Teacher. Franchement, je n'avais pas été déçu du voyage ; j'y avais certes retrouvé quelques éléments qui ne m'avaient pas spécialement attiré, mais contrebalancés par une originalité bienvenue et de beaux sentiments.
Ano Natsu de Matteru pouvant être considéré comme la suite de Onegai Teacher – même créateur, même univers, et pas mal d'autres points communs – je me suis laissé tenter.

Le début est très classique et très convenu, si ce n'est l'origine alien de l'héroïne. Elle débarque un jour dans la vie du personnage principal, et se retrouve comme par hasard à vivre sous le même toit que lui. Évidemment, les deux s'aiment mais n'osent pas se l'avouer, tandis qu'ils se trouvent pris dans un pentagone amoureux dans lequel il y aura forcément des déçus à la fin (puisqu'ils aiment presque tous une personne qui elle n'a d'yeux que pour quelqu'un d'autre). Et tout ce petit monde décide de profiter de l'été pour tourner un film, mais il ne faut pas non plus être dupe dans la mesure où la moitié d'entre eux ne participent que pour se trouver le plus proche possible de l'être aimé en secret.

Là où nous sentons que le temps a passé depuis Onegai Teacher, c'est dans une technique absolument magnifique tirant le meilleur de l'animation actuelle (pour le format TV), au moyen de couleurs chaudes et vives là pour nous rappeler que tout se déroule le temps d'un été ensoleillé. Il y aurait peut-être aussi le personnage inédit de Lemon, improbable loli qui prétend avoir "éternellement 17 ans" et au comportement étrange ; pour le reste du casting, rien que du classique si ce n'est une fille qui ne porte pas de culotte. Nous sommes dans un monde simple et presque prévisible.

Ano Natsu de Matteru révèle rapidement au spectateur son principal défaut : son rythme affreusement lent ! Les relations entre les personnages sont claires comme de l'eau de roche dès les premiers instants, mais il leur faudra presque 8 épisodes interminables pour arriver à des révélations concrètes entre eux. Jusque-là, dès que l'un des protagonistes cherche à avouer son amour ou un secret quelconque – bref, dès que l'histoire pourrait avancer un tant soit peu – il se trouve toujours un élément pour l'interrompre comme par hasard, ce qui s'avère immédiatement frustrant.
Il faut beaucoup de courage pour surmonter les deux premiers tiers de cet anime, tant il ne s'y passe pour ainsi dire rien, sinon que nous voyons les personnages tourner des heures autour du pot tandis qu'ils essayent tant bien que mal de tourner leur film.

Une fois entré dans le dernier tiers, nous passons enfin dans le vif du sujet. Il était temps. Les deux histoires parallèles – l'identité de Ichika et les relations sentimentales entre les personnages – progressent enfin, et là il n'y a pas à dire : cet anime se transforme de façon inespérée en réussite. Les sentiments des différents protagonistes sont bien traités, cela devient étonnamment touchant ; un peu de tendresse dans un monde de brutes. Ichika révèle des secrets connus du spectateur depuis le début, mais cela participe à faire avancer l'intrigue et des éléments plus SF font leur apparition. Sur ses 4 derniers épisodes, Ano Natsu de Matteru devient un titre tout en justesse, en émotion, avec ce qu'il faut d'humour et même quelques légères pointes d'action.

Ano Natsu de Matteru aurait été sur son intégralité comme il est sur ses derniers épisodes, nous aurions probablement tenu un des meilleurs titres de l'année, en tout cas un des plus touchants. Malheureusement, il faut se rendre à l'évidence : pour 4 épisodes magnifiques, nous devons subir au préalable 8 épisodes presque de remplissage, souvent barbant au possible, et seul le spectateur un peu masochiste arrivera à tenir suffisamment longtemps pour enfin découvrir les qualités – et elles sont immenses – de cette série. Mais quel dommage.
Un anime de seulement 12 épisodes, mais qui aurait facilement pu en faire 6 de moins. Au contraire, cela lui aurait été bénéfique. Là, il y a beaucoup trop de lenteur pour vraiment accrocher le spectateur avant que le scénario ne progresse réellement.
Ninesisters
6
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le 14 mai 2012

Critique lue 2.1K fois

4 j'aime

Ninesisters

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