Il vous faudra remplir deux conditions afin d'apprécier Hourou Musuko. La première est d'arriver à admettre qu'il n'y aura pas de gags ou de combats toutes les 30 secondes. C'est un anime plutôt contemplatif. La seconde est de ne pas être transphobe (et oui!).
Cependant si vous pouvez répondre positivement à ces deux paliers, alors foncez sur ce petit chef d’œuvre. Car Hourou Musuko est une histoire comme on en voit que trop peu. Cette série est de qualité, aussi bien sur le fond que sur la forme.
La forme tout d'abord. A condition d'aimer les teintes claires, c'est très beau. L'animation est fluide, tous les personnages ont une identité visuelle assez forte sans jamais pousser. Les teintes pastel notamment, et le résultat crayonné sont extrêmement réussis. C'est d'une très grande qualité visuelle, et c'est un plaisir à regarder à chaque minute. Côté son, les musiques sont discrètes mais de qualité, et les doubleurs très convaincants.
La forme sert donc à chaque instant de base solide pour le fond. Car l'anime prend vraiment tout son sens ici-même. On suit pendant environ 3h30 un groupe d'amis rentrant au collège, dont 2 d'entre eux sont transgenres. Nous les voyons mûrir, changer, s'inquiéter pour le futur... La jeunesse des protagonistes pourrait surprendre, mais cela prend finalement tout son sens lorsque se révèle les sujets de la série, bien au delà de la thématique trans, à travers la puberté imminente des personnages. On nous amène donc à s'interroger sur notre rapport au corps, à autrui, l'acceptation de la différence... Les sentiments ne tombent jamais dans le pathos, les dialogues extrêmement bien écrits et les rebondissements bien amenés.
La série compte toutefois 2 défauts à mon avis. La première est qu'elle ne comporte en fait que 11 épisodes, alors qu'on l'a vend (ou en tout cas on me l'a vendue) comme en comptant 12. Ô immonde sentiment de trahison au moment où l'on se rend compte que l'épisode 10+11 ne dure que les 20 minutes réglementaires. Et je vous jure qu'un seul épisode de cette merveille va vous manquer. La seconde tare est la fin de la série, qui ne conclut pratiquement rien. Je n'ai rien contre une fin ouverte, mais je ne m'explique pas pourquoi avoir laissé autant de sujets en suspens (ce que le manga ne fait pas).
Malgré cela, Hourou Musuko reste une expérience unique. Peut-être pas une œuvre qui va bouleverser votre vie, mais en tout cas un petit bout de merveille et de sentiment, qui reste collé à votre chaussure avant de remonter dans votre mémoire et de se lover dans votre organe pompeur de sang. Un must see absolu, à faire tourner au plus vite.
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