Talk no Jutsu la saison

J’ai adoré la saison 1 qui était une très grande surprise. Elle a fait découvrir un furyo qui semblait neuf et, surtout, elle a révélé un studio d’animation. Bien entendu, j’attendais beaucoup la saison 2, et quelle déception ! Pour le dire rapidement, prenez la saison 1 et faites tout en moins bien.

L’histoire :

Ici, on va suivre Sakura, entraîné malgré lui dans un conflit qui se passe dans un quartier rouge de sa ville, quartier où travaille Tsubaki, l’un des seconds du chef des Wind Breaker. Cette saison est là pour présenter ce personnage plus que toute autre chose.

C’est tellement l’arc Tsubaki que Sakura lui-même n’a aucun vrai combat dans cet arc, ni les autres seconds qui sont avec lui (le petit blond et le mec au cache-œil). Tout tourne autour de Tsubaki et, en particulier, pour parler de la trans-identité du personnage (enfin, trans, je ne sais pas, Tsubaki est plus du genre à aimer s’habiller en femme qu’à être une femme, et je ne sais pas trop ce que ça fait de lui).

En soi, pourquoi pas ? Après tout, l’œuvre est centrée sur les marginaux. Le souci, c’est que ça fait doublon avec Sakura lui-même, qui est un marginal, un incompris, jugé physiquement. En fin de compte, Tsubaki, c’est juste Sakura, mais avec une autre marginalité.

Et tout ça, au final, n’a rien changé pour le développement de Sakura. Limite, je me dis que c’est Tsubaki qui aurait dû repérer Sakura en premier. En voyant Tsubaki, il se serait vu lui-même et aurait compris qu’il pouvait être accepté. Sauf que, maintenant, tout ça, il le sait déjà depuis la saison 1.

Passons à la technique :

Oui, ce n’est pas moche, et ça bouge plutôt bien quand il faut que ça bouge (et ça ne bouge pas beaucoup). Mais là aussi, cette saison 2, c’est une animation de moins bonne qualité et, surtout, mais vraiment surtout, une mise en scène qui a presque totalement disparu. Là où la saison 1 brillait de mille feux par une mise en scène des combats juste mortelle, proche du cinéma hongkongais, ici, c’est de la mise en scène pratique : peu de plans recherchés, peu de mouvements, peu d’idées pour accompagner l’action.

Et niveau thématique :

Bah, comme dit plus haut, cette saison traite de l’incompréhension, déjà avec Tsubaki, mais aussi avec Sakura, qui a du mal à communiquer avec ses amis, et avec le « méchant », qui est juste un pauvre mec (pauvre au sens financier). En soi, c’est bien joué, sauf que la résolution des trois cas est tellement cul-cul, on dirait un cliché.

Pour Sakura, toute sa classe va lui faire un câlin et limite finir en thérapie de groupe, c’est lunaire ! On parle d’une classe de voyous, même si les Wind Breaker sont gentils, ça reste des ados qui vont dans un lycée sans profs, etc., et qui sont là pour la baston.

Pour Tsubaki, il rencontre un couple de vieux qui lui disent : « Bah, t’es joli maquillé, voilà. » (Bon, perso, j’ai eu mon alerte pédo à ces scènes, m’enfin.)

Et pour le méchant, tenez-vous bien, c’est Tsubaki qui lui dit : « Arrête d’être méchant, c’est pas bien, parle-moi, ça ira mieux. » (Je ne déconne pas !) Tsubaki a utilisé la technique la plus mortelle du manga game, le fameux et légendaire Talk no Jutsu, mais à un niveau où même Naruto serait jaloux.

Bref, y a presque rien qui va. Je ne parle même pas des épisodes limite filler qui tournent en rond et répètent ce qui a été dit dans l’épisode juste avant. Limite, j’ai envie de dire que toute cette saison est filler, car son seul but était de teaser les méchants de la prochaine saison.